The Good Business
Dans la jungle de boutiques, musées et restaurants qui composent Bairro Alto et Chiado, The Good Life a fait son choix…
L’hôtel de The Good Life à Bairro Alto et Chiado
Après avoir répertorié les plus beaux hôtels de la ville, et ceux du pays, The Good Life a décidé, cette fois, de poser ses valises dans l’établissement lisboète de la chaîne française 9Hotel. Installé Rua da Misericórdia, dont il tire son nom, « Mercy », l’hôtel se poste ainsi en un lieu stratégique, à la frontière de Bairro Alto et Chiado. Un emplacement idéal pour visiter Lisbonne qui constitue « le » point fort de l’hôtel.
Le groupe 9Hotel Collection a fait l’acquisition de ce bâtiment à la jolie façade noire en 2014, avant de l’ouvrir en 2015. Quand pour ses autres adresses à Paris et à travers l’Europe (trois hôtels dans la capitale française, les autres à Bruxelles, Rome et Madrid) la chaîne redessine entièrement les lieux, à Lisbonne l’hôtel précédent était si bien conçu que les équipes se sont limitées à la rénovation du lobby, du bar et du sous-sol reconverti en salle réunion.
Le quatre étoiles tient son rang. L’aménagement des chambres est fonctionnel, les détails sont amusants (comme un crochet imitant un doigt humain en guise de porte-manteau) et la décoration, malgré un regrettable et relatif manque de personnalité, est plutôt élégante. Le mobilier noir dans la salle d’eau, s’il est toujours une mauvaise idée pour le personnel d’entretien, est un appel à la lubricité détonnant qui vient apporter un peu de caractère à l’ensemble.
Sur le toit, un (petit) rooftop propose une vue imprenable sur le château, au loin, et le Chiado voisin. Sans conteste le spot le plus instagrammable de l’hôtel, en espérant que tous les guests ne s’y pressent pas en même temps… Au rez-de-chaussée, le bar sert des cocktails réconfortants, dans une ambiance speakeasy pas contrefaite. Idéal après une journée à grimper les collines lisboètes.
Autre point fort de l’hôtel, les suites, au sixième et dernier étage, qui pourraient, à quelques détails près (grand nom du design aux manettes, nouvelles technologies, tapisseries…), flirter avec les standards des boutique-hôtels cinq étoiles.
Le succès d’une chaîne française
Les hôtels de la 9Hotel Collection ont tous trois ou quatre étoiles. Pour diversifier son offre, le groupe ouvrira en juin prochain le 9Hotel Paquis, à Genève, dans l’ancien Windsor qu’il a acquis en 2016, premier établissement de la chaîne à offrir un espace bien-être. Surtout, l’inauguration de son quatrième hôtel parisien, le 9Confidentiel, est prévue pour cet été. Ce sera le premier cinq étoiles de la marque, dans le 4ème arrondissement, imaginé par les équipes de Philippe Starck façon années 30 et dont le mobilier sera fabriqué sur-mesure par des artisans français. Un grand pas.
Un développement et une montée en gamme rendus possibles grâce à des chiffres flatteurs. Une croissance de 30% entre 2016 et 2017, avec un chiffre d’affaires de 15,47 millions d’euros l’an dernier, une progression de 15% du revenu moyen généré par les 462 chambres du groupe (118 000 nuitées) et un taux d’occupation de 80% en 2017 contre 70% l’année précédente.
Avec bientôt une dizaine d’hôtels répartis sur 7 pays, 9Hotel Collection s’installe comme un acteur à surveiller sur le marché de l’hospitalité. Et un bon choix pour le promoteur immobilier Tagerim qui a créé la marque en 2009 pour se diversifier…
9Hotel Mercy
Rua da Misericórdia, 76, Lisbonne.
Tél. +351 21 248 1480
www.9-hotel-mercy-lisbon.pt
www.9-hotel-collection.com
Les bars et restaurants de The Good Life à Bairro Alto et Chiado
Bairro do Avillez. Un restaurant de poissons et crustacés, une taberna pour les viandards, une épicerie fine et même un cabaret caché derrière une fausse bibliothèque, le Bairro do Avillez, ouvert à l’automne dernier, est le concept le plus fou du chef doublement étoile José Avillez. Dans l’assiette, des produits frais, locaux et des recettes classiques de la gastronomie portugaise (poissons en sauce, morue séchée, riz, grillades, fruits de mer…). Le décor ? La reconstitution d’un quartier typiquement lisboète, jusqu’aux façades des maisons traditionnelles en trompe-l’œil. Bon et amusant.
Park. Le meilleur rooftop de la ville ! Musique électro, déco minimaliste et végétation luxuriante ne sont que des prétextes pour venir admirer la vue incroyable sur le Pont du 25 Avril et le Christ Roi. C’est simple, on se croirait transporter dans un film d’animation signé Pixar ! Pour accéder au Park et se mêler à la faune jeune et hétéroclite qui s’y presse, il faut entrer par un parking glauque au possible, prendre l’ascenseur jusqu’au dernier étage et ne suivre rien d’autre que la musique et son instinct, car aucun panneau n’indique où il se trouve. Rooftop bar.
Palácio Chiado. Ouvert il y a deux ans dans un palais du XVIIIe, c’est the place to be pour tout bon hédoniste qui se respecte. Le rez-de-chaussée – dont on regrette qu’il soit presque un peu trop bling-bling…- est partagé entre un bar à cocktails et plusieurs restaurants, de viande, de sushis, de plats « sains » et de burgers. A l’étage, des tables plus chics, où l’on sert des spécialités portugaises (la morue à brás est à tomber), des fromages et vins locaux délicieux, le tout dans un décor magnifiquement revampé, de dorures et de fresques. Immersif et dépaysant ! Pour ne rien gâcher, il est situé sur la Rua do Alecrim, qui mène vers les meilleurs bars du quartier, histoire de faciliter la digestion… La vie de château.
Pensão Amor. De loin notre aventure lisboète la plus fun. Dans un ancien bordel, on entre par des escaliers en béton brut tapissés de fresques sales et suggestives. Une moite première impression qui peut décourager l’habitué des bars d’hôtels douillets… quelle erreur ! Les salles s’enfilent, d’un concert de fado ou de jazz manouche à un dj set électro, de décoration Rococo en barre de pole dance et tapisseries pailletés… On aperçoit même la caravane d’une liseuse de cartes. Surtout, on ne voit pas passer le temps, un cocktail à la main, slalomant entre les tatoués/percés, cols blancs, crinières grises aux chemises ouvertes et hipsters aux dégradés impeccables. Une cour des miracles qui vaut, à elle seule, le détour par la Rua Nova do Carvalho, recouverte de rose. Canaille.
Les boutiques de The Good Life à Bairro Alto et Chiado
Chiado Vintage. Dans une minuscule boutique d’une rue à sens unique près de la place Luís de Camões, cette brocante spécialisée dans le mobilier et la déco du XIXe est bien fournie en pièces rétro, surtout des années 50. Pas de designers-stars mais des objets bien rénovés, souvent locaux, qui reflètent parfaitement le chic du Chiado old fashioned. L’empire du Formica, du verre ambré, de la Bakélite, du laiton et du noyer. Attention, les horaires sont « flexibles » … Antiquaire.
Rua Chagas 17.
Tél. +351 926 257 740.
SLOU. Fondé en 2013, cet e-shop/concept-store, regroupe toutes les marques tendance du vestiaire masculin. Our Legacy, A.P.C., Comme des Garçons et quelques marques locales comme Portuguese Flannel, côtoient les créations d’Alex Vinent et André Lima, les deux fondateurs de Slou. La boutique est jolie, en plein Chiado, qui, en bon Marais lusitanien, est un quartier international à l’identité définitivement lisboète. Comme la marque finalement. Concept-store.
DCK. Idéalement placé Rua da Misericórdia, c’est ici que l’on se rend quand on a oublié son maillot de bain avant de filer à Cascais ou sur la Costa da Caparica. Après avoir fait le tri entre les pièces de mauvais goût et celles trop sportives, on trouve des shorts colorés et casual qui collent à l’atmosphère lisboète. Surtout, 80% des maillots sont fabriqués au Portugal, les 20% restants y sont « finis ». Nos favoris ? Les Canal, Platoon Green, Guincho, Nazaré, et Jigsaw Green. Praia.
Rua da Misericórdia, 63.
www.dckboardshorts.com
wetheknot. La mythique Rua da Rosa dans le Bairro Alto accueille, depuis 2016, la boutique de ce studio de designers lisboètes. Engagés pour la sauvegarde du quartier, ils militent pour la présence – comme ça a longtemps été le cas – d’artisans portugais dans les rues étroites du Bairro Alto qui se bordent, depuis quelques années, de plus en plus de pubs sans histoire pour fêtards assoiffés. Ecolos, ils dessinent et fabriquent des sacs et de la petite maroquinerie tendance en cuir végétal. Top ! Design.
Musées, galerie et… barbier à Bairro Alto et Chiado
Musée São Roque. Mitoyen de la (belle) église du même nom, ce musée d’art sacré présente une collection intéressante de broderies, statues et toiles qui plongent le visiteur dans l’histoire d’un Portugal aussi pieux qu’esthète. Après la visite, on peut prendre un cafezinho dans la cour intérieure, végétale et épurée, à l’ombre de la bâtisse. Sacré.
Largo Trindade Coelho.
www.museu-saoroque.com
Musée d’art contemporain du Chiado. Au sud du quartier, le MNAC, un bâtiment néo-moderniste imaginé par Jean-Michel Wilmotte, abrite des œuvres d’art portugaises, des années 1850 à nos jours. Du romantisme de Tomás da Anunciação et Cristino da Silva, aux photographies mélancoliques de João Tabarra en passant par les mouvements réalistes, naturalistes et abstraits vus par des artistes méconnus. Un voyage dans le temps passionnant via le regard d’une scène portugaise partagée entre saudade et couleurs chaudes pleines d’espoir. En ce moment, on y voit une exposition temporaire consacrée au travail du photographe André Alves. Rétrospective.
Alecrim 50. Alexandra Serôdio Gomes et Pilar Norton do Rei ont ouvert cette galerie en 2006. Le but ? Promouvoir les artistes portugais, qu’ils soient photographes, peintres, sculpteurs… Souvent débutants, ils trouvent en plein cœur de Chiado une vitrine dans un quartier ouvert sur le monde et une crédibilité certaine. L’occasion de découvrir, lors d’expositions qui changent six fois par an, avant tout le monde, les artistes émergents de Lisbonne, comme Bela Silva, que Hermès est venu chercher pour dessiner son carré « La Maison des Oiseaux Parleurs ». Galerie
Rua do Alecrim 50.
Tél. +351 21 346 5258
www.alecrim50.pt
Figaro. Trophées de chasse, carreaux de ciment, dessins graveleux et sièges vintage, Figaro est le barbier le plus cool de la ville. Ici, on ne propose que des coupes classiques, inspirées des fantasmes autour du gangstérisme glamour à Chicago lors de la prohibition. Entre deux coups de ciseaux, on vous propose même une bière ou un shot de Whisky ! Mais si l’ambiance est détendue, le travail est bien fait… C’est ici que l’icône capillaire David Beckham et les élégants joueurs de la Seleção das Quinas (l’équipe nationale de football, aussi célèbre pour ses coupes d’Europe que pour ses coupes de cheveux), entre autres, viennent se faire coiffer. De sérieuses références. Sans rendez-vous et… interdit aux femmes. Barbier.
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