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L'architecte espagnol David Romero a rendu hommage à son mentor en recréant, en 3D, quelques uns des nombreux projets tués dans l’œuf du maître américain.
Talentueux et précurseur, l’architecte américain était aussi très productif. Ainsi, sur les 1171 idées qu’il avait couché sur papier, 660 n’ont pas vu le jour. Parmi elles, le « Mile High Building », un immeuble de plus d’un kilomètre de haut prévu pour Chicago, dont le coût de construction trop élevé a empêché son érection. Mandaté par la Frank Lloyd Wright Foundation, qui l’a repéré via son site web Hooked on the Past, l’architecte espagnol David Romero a donné vie a quatre projets du maître de l’architecture dite « organique », jamais sortis de terre.
A l’occasion de la sortie du prochain numéro du trimestriel de la fondation, consacré aux relations entre Frank Lloyd Wright et l’automobile, Romero s’est amusé à imaginer ce qu’auraient pu être le Gordon Strong Automobile Objective, un musée consacré aux voitures, le Roy Wetmore Car Repair and Showroom, un garage/concessionnaire, le Butterfly Wind Bridge qui aurait du relier San Francisco à Oakland, et la Valley National Bank, à Phoenix en Arizona.
Le souci du détail
Pour chacune de ses créations numériques, David Romero a fait beaucoup de recherches pour que le rendu soit le plus fidèle possible aux plans de Frank Lloyd Wright. C’est le cas du Gordon Strong Automobile Objective, un musée et une attraction touristique prévue pour trôner au sommet de la Sugarloaf Mountain dans le Maryland, dessinée en 1924 par l’architecte américain.
Pour commencer, Romero s’est inspiré de la réalisation du Solomon R. Guggenheim Museum (1959) à New York, l’une des signatures les plus célèbres de Wright, qui a de nombreux points communs avec ce qu’aurait dû être le musée Gordon Strong (ce projet inachevé a, par ailleurs, certainement servi d’inspiration pour le Guggenheim Museum, une trentaine d’années plus tard).
Puis l’Espagnol a importé les plans, croquis et dessins de FLW dans son logiciel de dessin AutoCAD, pour créer la structure de base en spirale qui lui servira pour la suite. Une « charpente » numérique insérée par la suite dans une reconstitution fidèle des paysages naturels du Maryland, où il a passé plusieurs jours à étudier le terrain et l’environnement.
Enfin, pour la texture, il a déduit des travaux de Wright à l’époque et de la méthode utilisée lors de la construction du Guggenheim, que ce dernier aurait certainement privilégié le béton pour son musée de l’automobile. Un matériau auquel Romero a ajouté des imperfections propres à celui-ci, ainsi que des traces d’usures et de pluie pour un rendu plus réaliste. Pour que la lumière soit la plus naturelle possible, l’architecte espagnol a utilisé ses photos haute définition issues de ses repérages sur les lieux.
Une méthode complexe dont il s’est servi pour les trois autres rendus 3D qui figureront sur la prochaine édition du magazine de la Frank Lloyd Wright Foundation. Un souci du détail qui permet véritablement de se plonger dans les œuvres inachevées de celui qui est souvent considéré comme le plus grand architecte américain de l’histoire.
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