The Good Business
Norwegian, EasyJet, La Compagnie, Wizz Air et... une alliance. Zoom sur les stratégies innovantes des compagnies low‑cost !
- Norwegian – la low‑cost du long‑courrier
La scandinave semble réussir ce qui, dans le monde de l’aérien semblait impossible : appliquer aux longues distances le modèle low‑cost. Depuis l’été dernier, Norwegian déploie ses premiers vols transatlantiques au départ de Roissy‑CDG à destination de New York, Los Angeles et Fort Lauderdale, en Floride, à des prix défiant toute concurrence – autour de 179 € l’aller simple pour New York. La petite compagnie née à Oslo en 1993 a pris avec succès le virage du low‑cost en 2002, atteignant rapidement, grâce à des acquisitions ciblées, la taille critique nécessaire. Aujourd’hui en 4e position en Europe, derrière Ryanair, Easyjet et Air Berlin, elle offre plus de 38 lignes directes entre l’Europe et les Etats‑Unis. Mais pour gagner le pari du long‑courrier low‑cost, il a fallu trouver le moyen de compenser l’une des principales sources de productivité, c’est‑à‑dire la rotation plus importante des avions rendue impossible sur de longues distances. En dehors des revenus annexes issus des frais de bagages, des repas ou encore du choix du siège, Norwegian compte sur sa flotte de 8 Boeing 787, la plus économe du monde, ces appareils faisant économiser jusqu’à 15 % de carburant. Et face à l’impératif de remplir ses avions, la compagnie négocie depuis un an avec sa concurrente Ryanair. L’accord devrait aboutir en 2017 et permettrait à la norvégienne d’alimenter ses vols au départ des aéroports régionaux de la compagnie irlandaise, grâce à un unique billet dans un partage de codes classique.
- EasyJet – la middle‑coster
La britannique EasyJet est, avec sa rivale irlandaise Ryanair, la pionnière des compagnies low‑cost européennes. Créée en 1995, EasyJet transporte 73 millions de passagers par an, dispose d’une flotte de 255 avions et propose 800 routes entre 135 aéroports dans 31 pays. La compagnie orange pèse près de 7 Mds € et affiche de beaux bénéfices. Installée dans les principaux hubs européens, EasyJet a été la première à séduire une clientèle d’affaires sans copier les luxueuses business‑classes de ses grandes sœurs, mais à la manière low‑cost. Un tarif spécifique permet ainsi, gratuitement, de réserver, d’enregistrer des bagages en soute, de bénéficier d’un coupe‑file aux postes de contrôle, de changer son vol ou encore de choisir son siège à bord. L’offre trouve sa clientèle auprès des jeunes entrepreneurs et dans les entreprises dans un contexte de contrôle des dépenses. Les passagers business représentent aujourd’hui plus de 20 % de la clientèle d’EasyJet.
- La Compagnie – la low‑cost de la business‑class
C’est une sorte de phénix de l’aérien. Proposer une classe affaires à prix cassés semble être l’obsession de Frantz Yvelin, patron et cofondateur de La Compagnie. Sa première tentative avec le lancement de L’Avion, en 2007, s’était soldée, deux ans plus tard, par la vente de sa compagnie à British Airways. En 2014, l’homme d’affaires revient sur le tarmac de Roissy en proposant des vols full business pour New York à partir de 1 300 € A/R. Pour se lancer, La Compagnie avait alors réussi une belle levée de fonds de 30 M €. Le modèle audacieux exige un taux de remplissage de près de 80 % des vols pour atteindre l’équilibre. Cette stratégie du business low‑cost se heurte néanmoins aux problématiques clés des coûts d’exploitation. Le rapprochement annoncé en décembre 2016 de La Compagnie avec XL Airways, spécialisée dans le long courrier à bas prix, s’inscrit dans cette logique. Le nouvel ensemble atteint ainsi une taille critique avec un chiffre d’affaires consolidé de 400 M €. Décidément, pas facile de voyager seul dans le secteur de l’aérien, même en classe affaires.
- U‑Fly – la première alliance low‑cost
Jusque‑là réservé aux grandes compagnies, le système des alliances commence à intéresser les low‑cost. En janvier 2016, 4 compagnies asiatiques ont décidé d’unir leurs forces au sein de l’alliance U‑Fly, dirigée par Steven Greenway, créant ainsi un réseau de 85 destinations dans la région Asie‑Pacifique et des connexions entre 170 villes. Si le modèle de coopération reste encore à préciser, cette initiative permettra rapidement de mutualiser les coûts et de proposer aux passagers une offre plus large et plus flexible. Cette première communauté low‑cost fera‑t‑elle école ?Wizz Air – l’ultra‑low‑coster
La compagnie hongroise joue la carte de l’ultra‑low‑cost pour proposer le billet d’avion le moins cher du marché. En se concentrant sur les aéroports secondaires, en accélérant encore la rotation et l’utilisation des avions, et en améliorant la productivité, son coût du siège par kilomètre fait partie des plus bas en Europe. Ultra‑low‑cost, ultraperformante et… rentable, la compagnie a enregistré plus de 100 M de passagers en 2015. Elle occupe une route de niche entre Europe centrale et orientale et Europe occidentale.