The Good Business
Un week-end à Rome ? La réalité virtuelle se mixe avec les monuments lorsque la gastronomie régionale se réinvente. Les espaces culturels, quant à eux, se font leur place dans la banlieue dégradée qui se rhabille à coup de street art. Cette semaine The Good Life part pour un voyage sous le signe de la culture condensée dans la ville éternelle. Andiamo !
Malgré les problèmes liés à la circulation et à la municipalité qui rendent parfois la vie impossible à ses habitants, Rome, l’éternelle, sait comment exploiter son énorme patrimoine culturel. Les monuments majestueux et les places nobles attirent les touristes des quatre coins du monde. En s’appuyant également sur l’artisanat et la gastronomie, la capitale italienne a su développer pendant les dernières années des initiatives innovantes qui exaltent sa tradition millénaire.
L’Ara, telle qu’elle était : quand la 3D rencontre l’archéologie
A l’Autel de la Paix, on part pour un voyage en remontant le temps jusqu’au jour de sa consécration par l’empereur Augusto. Grâce à la réalité augmentée on peut visiter cet autel édifié entre -13 et -9 avant J.C. tel qu’il apparaissait il y a plus de 2000 ans. Comment ? En portant des casques 3D on se plonge dans un aperçu de vie quotidienne de la Rome antique.
Il s’agit d’un véritable travail de reconstruction opéré par des archéologues. Avec brio, ils ont coloré les bas-reliefs en marbre de ce monument éblouissant qui s’érige sur les rives du Tibre. Une rencontre heureuse entre le charme du passé et les ressources des nouvelles technologies qui pourrait inspirer les sites archéologiques du monde entier.
L’Ara com’era – Une histoire en réalité augmentée
Jusqu’au 30 octobre
Adresse : Lungotevere in Augusta
Réservations : +39 060608
www.arapacis.it
Le Panthéon, Piazza Navona, Piazza del Popolo, Piazza di Spagna, la Fontaine de Trevi, le Colisée, les termes de Caracalla… la liste des endroits à visiter lors d’une balade dans la capitale italienne pourrait s’étaler sur des pages et des pages. Et pourtant, Rome ce n’est pas qu’une ville musée prise d’assaut par les touristes.
Rome : entre fast food et ateliers culturels multifonctions
Les quartiers du centre tels que Trastevere voient surgir, à côté des typiques trattorias, des ateliers qui mixent le fast food à la tradition culinaire régionale. En premier rang, le Laboratoirio Pianostrada, qui, fort de son succès, a très vite déménagé sur l’autre rive du Tibre. Puis le Mama Pasta, un petit local qui s’inaugurait avec la formule #youchooseweshake : des pâtes fraîches agitées dans un shaker servies dans des boites en carton à assaisonner avec sa sauce favorite : amatriciana (guanciale et sauce tomate), cacio e pepe (poivre et pecorino) et carbonara. Restauration alternative pensée à toutes les sauces aussi par Gnammo, le plus grand portail italien de social eating. Avec ses 170 000 utilisateurs uniques et 9 000 événements organisés dans 1 600 villes, ce food hub propose des Special Dinners chez le particulier, par exemple dans une tour médiévale à deux pas de Piazza Navona. Son service Social Restaurant , quant à lui, conjugue les tendances de l’économie de partage avec celles de la gastronomie romaine.
Bien plus loin, dans un morceau de banlieue dégradée à l’Est de Rome, le Lanificio s’implantait en via Pietralta il y a tout juste dix ans. Les trois étages d’un hangar à l’origine destiné à la filature ont été savamment restructurés. Ces 3 500 m2 reconvertis en hub créatif, vivent, depuis, une deuxième vie : brocantes vintage aux saveurs londoniennes, cours de danse et menuiserie, expositions, conférences, concerts et une immanquable osteria modernisée. Une véritable factory, devenue référence pour les Romains. Ils adorent venir sur la Feria, le toit-terrasse de cette officine culturelle, pour y trouver de nouvelles sources d’inspiration à l’abri du trafic chaotique du centre, sur les rives du fleuve Aniene.
La banlieue fait peau neuve à coup de street art
La banlieue romaine n’est pas qu’un conglomérat de restaurants heureux aux concepts innovants. Même le périphérique , Grande Raccordo Anulare (GRA), s’investit dans un projet de relooking avec focus sur l’art contemporain : le GraArt. Ainsi 10 artistes internationaux guidés par David Diavù Vecchiato, fondateur de MURo, musée d’art urbain, rhabillent l’autoroute la plus encombrée d’Italie. Quatre-vingt viaducs, rampes et passages souterrains s’animent de fresques colorées ‑ dix ont été réalisées jusqu’à présent ‑ inspirées par anecdotes et histoires de quartier.
Le « raccord » ainsi l’appellent ses habitants, veut lier histoire et contemporanéité mais aussi centre et banlieue tout en mettant en évidence la beauté, parfois cachée, de l’environnement urbain. Certes, le street art ne sera probablement pas suffisant pour redorer le blason de la banlieue mais ce sont ce type d’initiatives qui prouvent une inversion de tendance qui s’exportera dans d’autres villes en Italie. Rome avance !