The Good Business
Comment poursuivre l’œuvre du célèbre couturier sans lui ? Le gant a été relevé en conservant le fil d’une signature élégante. Cerise sur le gâteau d’anniversaire : la collaboration exceptionnelle avec l’artiste américain Brian Kenny, preuve que l’entreprise se réinvente.
Une fête d'exception à Paris !
En général, c’est plutôt la Maison Christian Lacroix qui est invitée à collaborer avec des marques dont Evian, Chivas ou Valrhona. Pour cette occasion exceptionnelle, elle a fait appel à l’artiste multimédia new-yorkais Brian Kenny, reconnu pour son univers pop, acidulé, irrévérencieux et expérimental. C’est lors d’une brillante soirée d’anniversaire au Select store l’Exception qu’a été dévoilée sa collection exclusive pour la Maison Christian Lacroix : coussins, t-shirts ou foulards sont les reflets de la carte blanche qui lui a été offerte par le directeur artistique, Sacha Walckhoff.
«Le travail de Brian, notamment ses créations récentes sur ses bannières et l’utilisation de tissus découpés et recousus, est proche de notre univers créatif, de même que son sens des couleurs et des mélanges », confie le CEO Nicolas Topiol. En fait, la collab’ s’est si bien déroulée que Brian Kenny va livrer un cahier « New-York » qui sera présenté au salon Maison & Objet en janvier. Il participera également à la collection Homme Automne/Hiver 2018.
La collection est à découvrir et à shopper sur le site de la Maison.
À l’occasion de cet anniversaire événement, The Good Life a rencontré Nicolas Topiol, le CEO de la Maison Christian Lacroix.
Quel a été votre regard sur la Maison lorsque vous avez pris vos fonctions ?
Tout d’abord, rappelons que Christian Lacroix a fondé sa maison de couture en 1987, d’où l’envie de fêter ces 30 ans aujourd’hui. En fait, lorsque la famille Falic a racheté l’entreprise en 2005, j’ai dû me concentrer rapidement sur les sujets prioritaires comme la reconstruction complète de la Supply Chain. En effet, lorsque vous achetez une société à un groupe comme LVMH – le précédent propriétaire de la Maison Christian Lacroix –, la totalité des fonctions restent intégrées aux services centraux du groupe. Il a donc fallu recréer ces structures sans lesquelles une entreprise ne peut fonctionner : production, développement de produits, ressources humaines, finances et comptabilité mais encore infrastructure informatique ou administration des ventes.
Pourquoi avoir choisi de développer la mode masculine ?
Nous voulions renforcer le prêt-à-porter, définir une stratégie et le repositionner. Or, l’activité de mode masculine avait jusque-là vécu dans l’ombre de la mode féminine. Nous l’avons donc mise en lumière lors de la Fashion Week de Paris (en 2011). Une première dans l’histoire de la Maison !
De la même manière, vous avez lancé l’art de vivre.
En effet, ce département me semblait une bonne opportunité pour notre marque, parfaitement connecté à son identité. Sacha Walckhoff, aujourd’hui directeur de la création de la Maison (et ancien bras droit de Christian Lacroix), a commencé par créer des tissus d’ameublement en partenariat avec la société Designers Guild. C’est une vraie réussite en termes d’image et de chiffre d’affaires.
Quels chantiers vont impacter les 5 prochaines années ?
Nous nous préoccupons du digital, et donc du lancement de notre site marchand, projet d’envergure et enjeu vital pour notre avenir. La marque est française, aussi la France est historiquement un marché important, mais les USA ont toujours été réceptifs (l’actuel propriétaire est américain, ndlr). Nous avons-nous donc développé une seconde ligne aux États-Unis : «CXL by Christian Lacroix », qui sera étendue à d’autres territoires – nous sommes distribués dans 5 000 points de vente dans le monde et nous travaillons étroitement avec vingt licences. Le retour au prêt-à-porter féminin est également envisagé pour «Christian Lacroix » et « CXL ».