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Cette nuit, la sonde Juno, envoyée par la NASA en 2011, est parvenue dans l’orbite de Jupiter. Si tout se passe bien, elle y restera jusqu’en février 2018, le temps d’étudier la planète la plus grosse et l’une des plus mystérieuses de notre système solaire.
Lancée le 5 août 2011 de Cap Canaveral (Floride), la sonde Juno est entrée dans le deep space un an plus tard. Depuis octobre 2013, aidée par la gravité, elle a navigué jusqu’à son objectif, l’orbite de Jupiter, qu’elle a atteint la nuit dernière. Le 4 juillet, jour de la fête nationale américaine, tout un symbole… Durant sa mission de 20 mois, elle fera 37 fois le tour de Jupiter avant de quitter l’orbite de la géante gazeuse en février 2018.
Maintenant qu’elle est positionnée, la sonde se prépare à une routine peu banale : « Juno va sans cesse répéter le même schéma », nous explique Geoffrey Brown, chercheur au laboratoire de physique appliquée Johns Hopkins et collaborateur de la NASA sur le projet Juno. « La sonde va plonger entre la planète et sa ceinture au fort rayonnement de particules magnétiques chargées. » Autrement dit, Juno va passer les vingt prochains mois à plonger entre deux volcans en éruption.
Connaître Jupiter, pour mieux connaître notre système solaire ? Oui, mais pas seulement…
Selon Laurie Cantillo, qui travaille pour la NASA, le premier objectif est de « comprendre les origines et l’évolution de Jupiter ». Cette planète restée cachée sous un épais nuage a toujours fasciné les chercheurs et astrophysiciens. Geoffrey Brown ajoute que « Jupiter est certainement la première étoile à s’être formée autour de notre soleil, parce qu’elle est constituée des mêmes gaz que lui. En apprendre plus sur sa formation et son évolution nous aidera dans l’étude de notre propre système solaire et tous les autres systèmes du même genre. » « Juno va nous donner la recette d’un système solaire », résume Laurie Cantillo.
Un secret de fabrication qui n’est pas la seule avancée promise par la NASA. Juno pourrait également nous aider à comprendre certains phénomènes météorologiques observés sur Terre. En effet, « les bases physiques de la météo sont les mêmes sur Jupiter et sur notre planète. Ainsi, en étudiant la géante gazeuse, on a appris beaucoup de choses sur les tornades, les turbulences et les orages, notamment concernant leurs conséquences à grande échelle. On pourrait donc en apprendre encore plus avec Juno », prédit Laurie Cantillo.
Mais ce n’est pas tout ! Le puissant champ magnétique rotatif de Jupiter nous fournit « un laboratoire naturel pour étudier les processus physiques relatifs aux autres objets magnétiques à travers l’univers, les étoiles bien sûr, mais aussi les trous noirs », comme le prévoit Laurie Cantillo.
Jupiter semble une source intarissable d’informations qui attise la curiosité des chercheurs depuis toujours… Comme le rappelle Deb Schmid du Soutwest Research Institute, qui a participé au lancement de Juno, en 1995, la mission Galileo menée par la NASA avait déjà révolutionné le petit monde de l’astrophysique : « La composition de Jupiter était totalement différente de ce que pensaient les scientifiques, donc toutes nos théories sur la formation des planètes étaient fausses… » Elle ajoute que même avec l’aide de Galileo et des missions menées depuis, le mystère demeure épais autour de la planète géante. Epais comme le nuage tourbillonnant qui l’entoure… Une couche de brouillard que Juno compte bien percer pour enfin découvrir les secrets de la planète originelle. Celle par laquelle tout a commencé…
En bref : les objectifs de Juno
Par Deb Schmid, du Southwest Research Institute, collaboratrice de la NASA.
- En savoir plus sur la formation de Jupiter
- Connaître les quantités d’eau et d’oxygène sur la géante gazeuse
- Etudier sa structure
- Jupiter tourne-t-elle par elle-même ou est-elle sous l’influence de cylindres rotatifs intérieurs ?
- Savoir si elle possède un cœur solide
- Quelle est l’origine de son champ magnétique ?
- Observer le processus physique à l’origine des aurores
- A quoi ressemblent les pôles de Jupiter ?
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