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Lexon et l’artiste américain transforment le Balloon Dog en objets technologiques : entre démocratisation de l’art et culte de l’icône, une collaboration qui fait japper le design.
Il gonfle, il brille, il aboie — presque. Trente ans après avoir été érigé au rang d’icône pop, le Balloon Dog de Jeff Koons reprend vie. Cette fois, non pas sur un piédestal de musée, mais dans un salon, un bureau ou une chambre à coucher. En collaboration avec la maison française Lexon et le musée The Broad à Los Angeles, l’artiste américain décline sa sculpture culte en deux objets connectés : une enceinte Bluetooth et une lampe multicolore. Résultat : un croisement singulier entre l’art de collection et l’objet du quotidien, entre l’aura du chef-d’œuvre et la praticité du gadget.
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L’art devient fonction
Le Balloon Dog Speaker et le Balloon Dog Lamp reprennent les courbes pulpeuses et la naïveté monumentale de la sculpture originale, mais les transforment en machines sensorielles. Derrière la transparence ludique du polymère, Lexon a glissé son savoir-faire d’ingénieur : 6 haut-parleurs actifs, 4 transducteurs passifs, un son 360° et un design pensé pour diffuser la musique comme une œuvre totale. La lampe, elle, propose 400 LED et un spectre chromatique de 16 millions de nuances. Le tout se connecte, se synchronise et s’orchestre via la technologie Easy Sync, comme un ballet lumineux de chiens gonflables.
À mi-chemin entre art toy et sculpture acoustique, ces objets s’installent dans un territoire ambigu : celui où le luxe rencontre le quotidien, où l’art s’invite sans invitation. Jeff Koons parle d’une “manière excitante de faire entrer Balloon Dog dans notre vie de tous les jours”. En somme : une œuvre domestiquée, littéralement apprivoisée.
Jeff Koons : génie du gonflé
Koons n’en est pas à sa première collaboration grand public : il a déjà prêté ses motifs à H&M, à BMW ou à Louis Vuitton. Mais cette fois, le geste semble différent. Avec Lexon, marque française connue pour ses radios et lampes au design démocratique, il joue la carte de l’accessibilité radicale. L’art s’allume, se connecte, se charge en USB-C. Et chaque pièce — limitée, numérotée, signée — s’accompagne d’un certificat d’authenticité holographique. Autrement dit, une œuvre de collection qui se recharge comme un smartphone.
Il y a de la poésie dans cette mutation : celle d’un ballon de foire devenu symbole de spéculation artistique, redevenu, par le biais de la technologie, un objet à toucher, manipuler, écouter. L’art, jadis confiné dans les musées, descend de son socle pour jouer avec la lumière du quotidien.

d’authenticité.
Pour fêter les dix ans du musée The Broad, qui abrite l’un des Balloon Dog originaux, les deux objets ont été dévoilés à Los Angeles en septembre, avant d’être disponibles en précommande sur lexon-design.com. Une expérience en réalité augmentée permettra même de visualiser le chien chromé chez soi, à taille réelle.