Culture
Leur relation tumultueuse, empreinte de passion et de créativité, a donné naissance à des collaborations iconiques et à des moments de génie artistique. Ensemble, ils ont repoussé les conventions et créé un héritage intemporel. The Good Life rend hommage à la plus française des Britanniques qui nous a quitté le 16 juillet dernier et au couple qu'elle formait avec Serge Gainsbourg.
Si l’on parle souvent de l’influence qu’eut Gainsbourg sur Birkin, on souligne peut-être moins celle qu’eu Jane sur Serge. Au lendemain de la disparition de la chanteuse et comédienne, The Good Life revient sur la partition à quatre mains que les deux artistes écrivirent en commun avant de se séparer.
Lire aussi : Jane Birkin et « la nudité des sentiments »
Serge Gainsbourg pour Jane Birkin
Serge Gainsbourg a indéniablement façonné la carrière musicale de Jane Birkin. Il su reconnaître son potentiel artistique et l’a guidée dans ses débuts musicaux, devenant le producteur et le compositeur de ses premiers albums. Leur collaboration a donné naissance à des chansons émouvantes et subversives, lui n’hésitant pas à faire de la voix fragile de sa muse son charme premier.
« L’Anamour » et « 69 année érotique » en 1969, « La Décadanse » et « Ballade de Melody Nelson » deux ans plus tard, sont autant de titres que le mari écrit pour son épouse — Jane devient Gainsbourg en 1969. Bien qu’elle soit souvent associée à l’interprétation des chansons écrites par Serge, Birkin a également apporté sa contribution en tant que parolière, notamment sur « Ex-fan des sixties » (1969) qui évoque sa propre expérience en tant que fan de rock des années 1960 et « Ces petits riens » (1968), devenue un classique du répertoire de Gainsbourg.
La plus marquante de leur collaboration reste sans doute l’iconique « Je t’aime… moi non plus », ritournelle initialement écrite et composée par Serge Gainsbourg pour Brigitte Barbot en 1967. Deux ans plus tard, le couple crée la controverse en associant la diction suave de Jane Birkin aux paroles controversées de Serge Gainsbourg, propulsant le titre dans les annales.
C’est néanmoins en tant que muse — un terme galvaudé pourtant adéquat dans cette relation, tant Jane influençait Serge par sa seule présence — qu’on décrit pour l’influence de l’épouse sur son mari. On raconte même qu’alors que le couple se promenait dans les rues de Paris, Serge Gainsbourg entendit Jane Birkin fredonner une mélodie dont il empara pour composer une chanson « Di Doo Dah ».
Jane, bien plus qu’une muse
C’est bien Jane Birkin qui permis pourtant la mue de Gainsbarre en Gainsbourg. Celle qui fit d’un panier en osier acheté par hasard sur le marché de Camden, à Londres, une icône du chic, relooka son compagnon avec son œil de trendsetteuse avant l’heure (la Zizi de Repetto, c’est elle), participant ainsi à propulser l’artiste au firmament du cool de l’époque.
Gainsbourg et Birkin ont également collaboré des plans éloignés de leur musique. Ils ont joué ensemble dans plusieurs films, notamment « Slogan », tournage sur lequel ils se rencontrèrent en 1968, et « Je t’aime moi non plus », réalisé par Serge en 1976.
En posant à ses côtés pour les plus grands photographes de mode, Jane Birkin a ajouté à la légende Serge Gainsbourg, séducteur invétéré, « tête de chou » pourtant marié à l’une des plus belles femmes du mode. A deux, ils sont devenus des icônes de style, défiant les conventions et incarnant l’élégance rebelle et une attitude provocatrice qui secoua leur époque et continue, aujourd’hui plus que jamais, de fasciner.
Ensemble, ils ont eu une fille, Charlotte Gainsbourg, devenue elle aussi une artiste renommée. Leur union a finalement pris fin en 1980, laissant néanmoins la place à une relation amicale et à quelques collaborations dans le domaine artistique.
Lire aussi : Levi’s 501, la folle histoire du jean le plus célèbre du monde