The Good Business
Présent au Stade de France hier pour la finale du Championnat d’Europe avec François Hollande, le président sud-africain Jacob Zuma est en visite officielle en France jusqu’au 12 juillet. L’occasion de consolider des relations diplomatiques et économiques au beau fixe, mais aussi d’envoyer un signal fort aux autres pays africains.
Avec François Hollande, Jacob Zuma devrait d’abord parler santé. La lutte contre le SIDA (19% des adultes sud-africains seraient séropositifs) sera au centre des débats. Les deux chefs d’Etat sont également à l’origine de la Commission de haut niveau des Nations-Unies sur l’emploi en santé et la croissance économique. Les deux hommes devraient donc mettre la dernière main au rapport final de cette commission, qui doit être remis à New York en septembre prochain.
Côté business, outre la présence du président Zuma à un forum du MEDEF, la structure Business France, qui s’occupe du développement des entreprises françaises à l’étranger, va signer un accord avec le Ministère du Travail et de l’Industrie sud-africain. L’objectif est d’encourager les activités d’entreprises françaises en Afrique du Sud, que l’Elysée considère comme « un partenaire privilégié ». Une autre façon de dire que le pays est considéré comme une porte d’entrée vers le Sud de l’Afrique…
Le communiqué de l’Elysée annonce également un accord entre les deux pays dans le domaine de la culture pour les trois prochaines années. L’exposition Henri Matisse, qui ouvre ses portes le 13 juillet à Johannesburg, en est surement le premier exemple.
Climat, développement, énergie, Accord de Paris… Sur les sujets environnementaux, l’Afrique du Sud et la France ayant adopté des positions très proches, la coopération devrait être fructueuse. Le « Gouvernement ouvert au service de la lutte contre le changement climatique et du développement durable » est d’ailleurs présidé par l’Afrique du Sud jusqu’en septembre, où elle laissera place… à la France !
Jacob Zuma, entre méfiance et ambition
Au-delà de ces belles intentions, le pragmatique devrait prévaloir. Des discussions sont à prévoir concernant le prochain sommet de l’Union africaine et les situations du Burundi et de la RDC. Il y a quatre ans, lors de la dernière élection à la présidence de l’UA, l’Afrique du Sud avait fustigé l’ingérence française et accusé certains de ses concurrents d’être trop proches de l’Hexagone. Aujourd’hui, la donne a changé et les deux parties vont lâcher du lest. Autre signe de dégel, un accord sera signé entre Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, et Senzeni Zokwana, ministre de l’agriculture sud-africain, pour une « coopération dans les zones maritimes adjacentes aux Terres australes et antarctiques françaises ».
Le mot « coopération » est omniprésent dans la communication de l’Elysée et il y a une raison à cela : derrière ces poignées de main, se profile une association prometteuse. L’Afrique du Sud a trouvé un allié économique puissant dans l’Union Européenne en cas de Brexit, alors que la France peut s’ouvrir les portes à des pays subsahariens anglophones à fort potentiel de développement…