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Rangeons les clichés au placard. Interrail, ce billet de train unique pour l’Europe, n’est plus seulement réservé aux backpackers. Avec son offre étayée, il pourrait séduire de plus en plus les hommes d’affaires.
Qui n’a pas un souvenir de jeunesse avec Interrail ? Ces voyages en train offraient l’Europe entière au prix d’un billet accessible et unique. Autant dire une liberté folle et l’aventure avec un grand « A » vers des chemins inconnus et non instagrammés – le téléphone portable et internet n’existaient pas à l’époque. Depuis, Interrail a gardé l’image d’un pass ferroviaire pour les routards désargentés aux rêves de découverte. Pourtant, en 1998 ce pass s’est ouvert à toutes les tranches d’âges et permet même de voyager en première classe. Avec l’arrivée fracassante des compagnies aériennes low-cost, on avait tout simplement oublié ce mode de slow travel à prix serré – et qui dépose les voyageurs en plein centre ville. Aujourd’hui, Interrail permet de se déplacer dans 30 pays européens ou de réaliser plusieurs trajets dans un seul et même pays.
Interrail voit même plus loin
« Nous voulons aller au-delà du transport et proposer une véritable expérience, souligne Clarissa Mattos, Eurail Market Manager à Eurail Group GIE. C’est très important pour nos passagers qui ont d’ailleurs transformé le nom « Interrail » en verbe, disant volontiers : « je vais interrailler ». C’est amusant. » Sans doute. Mais avant d’en arriver là, il faudra comprendre le vocabulaire Interrail ou, plutôt, son fonctionnement qui nécessite une vraie concentration. Remplir le formulaire papier du ticket revient à monter un meuble IKEA : on pense y arriver sans notice. Erreur ! On se trompe, on rature et… le billet n’est plus valable ! Sans compter que le billet une fois perdu ou volé ne peut pas être remplacé. Un système bien archaïque à l’heure du e-ticket généralisé. « Nous sommes conscients de l’urgence de la numérisation mais c’est un projet très lourd qui implique 35 compagnies ferroviaires et ferries. C’est très compliqué à monter », reprend Clarissa Mattos. Il se chuchote d’ailleurs que les chemins de fer, en France, auraient freiné le processus. Il n’empêche, Interrail a lancé en 2016 son application Rail Planner qui aide à la conception du voyage. Un pas énorme.
Et les chiffres dans tout ça ? Plus de 250 000 billets vendus en 2016. Les marchés les plus importants pour la vente sont l’Angleterre, l’Allemagne, la Suisse, la Scandinavie et l’Espagne. « En Allemagne, on a assisté à une hausse de 38 % de janvier à juillet en 2016 » ajoute Clarissa Mattos. Est-ce à dire qu’Interrail est en plein développement ? Brexit ou pas, Eurostar a rejoint le groupe cette année. Certes, il faut prendre une réservation en plus, comme sur certains autres trains, mais cela offre de nouvelles possibilités pour des trajets d’affaires. D’autant qu’il est souvent plus facile de travailler dans le train que dans un avion sur un court ou moyen courrier.
Aujourd’hui, Interrail couvre quelques 250 000 kilomètres de voie ferrée. Un beau chemin parcouru depuis les débuts en 1959. Fondé par les Chemins de Fer Européens, Eurail permettait aux non-européens de visiter l’Europe. Ce pass ferroviaire incarnait alors un symbole d’unification européenne et d’ouverture. Plus tard, en 1972, Interrail est créé pour permettre aux jeunes Européens de moins de 21 ans de découvrir le continent Européen. L’âge limite sera remonté plusieurs fois avant de s’ouvrir à tous. Depuis 2007, Eurail Group G.I.E., basé à Utrecht aux Pays-Bas, est chargé de la gestion de tous les produits du Pass Interrail et Eurail. A l’heure où certains pays montrent des signes d’indépendance, ce billet de train est plus que jamais un symbole de l’Europe unie.
→ Plus d’infos sur www.interrail.eu/fr
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