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The Good News
Nous sommes allés dans ses terres, en Corée, tester sur route et sur circuit la très prometteuse Hyundai Ioniq 5 N. Nous le pressentions, cela valait le voyage : car en plus des très hautes performances permises par ses 650 ch, elle annonce un atout unique, de vraies sensations de voiture thermique ! Un quitte ou double qu’elle remporte avec brio.
Une voiture électrique capable d’ultra-hautes performances ? Rien de nouveau. Mais qu’en serait-il si, au lieu d’une accélération continue comme un Boeing au décollage, le pilote avait l’impression de manier une boîte séquentielle, accompagné par une sonorité rageuse ? Eh bien voilà ce que Hyundai a réussi à mettre – prodigieusement – au point avec sa Ioniq 5 N, première 100 % électrique à adopter le label sportif de la marque.
Il faut dire que le chef d’orchestre à la manœuvre n’est pas n’importe qui : il s’agit de Albert Biermann, Monsieur M de BMW en personne, recruté il y a des années par le groupe coréen pour développer une gamme performance et développer un ADN sportif avec l’engagement en rallyes WRC ou sur piste en TCR et aux 24 heures du Nürburgring. Mais ici, il s’agit probablement de son plus gros défi : « faire danser un éléphant de 2,2 tonnes, avec une bande-son dans un mix des groupes AC/DC et BTS », nous explique-t-il en souriant lors du briefing, alors que nous nous apprêtons à prendre la mesure de la bête.
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Électronique magique
Avec 650 ch en puissance maximum, un couple faramineux de 750 Nm distillé par ses deux moteurs et des performances de supercar avec 3,5 s de 0 à 100 km/h, la coréenne n’est pas là pour faire de la figuration. Mais surtout, la tranquille familiale électrique est ici transfigurée avec une gestion électronique ultra-sophistiquée qui lui donne pléthore de réglages sportifs différents et un mode unique sur le marché, qui vient simuler les passages de rapports d’une boîte séquentielle.
Nous commençons bien sûr par lui, trop impatients de voir si l’illusion peut fonctionner. Les à-coups entre chaque vitesse passée avec les palettes au volant, le rupteur si on oublie de passer le rapport supérieur, le frein moteur au rétrogradage : tout y est et vraiment, l’impression est ultra-réaliste. Cela va de pair avec la parfaite bande-son qui imite un 4 cylindres turbo rageur, avec des vibrations dès le ralenti et une sonorité rauque émise à travers 8 haut-parleurs dans l’habitacle et 2 vers l’extérieur, avec force grondements à chaque passage de rapports, sans oublier les pétarades au lever de pied…
Voilà pour la première fois une électrique qui réussit à réellement singer les thermiques ! De quoi convertir les septiques, du moins les moins obtus. D’autant que le festival de sensations ne fait que commencer.
Une Hyundai Ioniq 5 N de 2,2 tonnes
En plongeant dans les innombrables menus permettant les très riches réglages de modes de conduite, on peut affiner le comportement de l’auto, notamment sur piste, et jouer des limites hallucinantes proposées par cette bête de plus de 2 tonnes. Glissades, enchaînements de virages, voire drift avec un mode spécifique, tout est possible.
Hyper ludique en autorisant des mouvements de caisse faciles à contrôler, la 5 N est aussi très efficace et capable de hautes vitesses sur notre circuit d’essai, le Korea International Circuit qui a accueilli l’éphémère Grand Prix de Formule 1 de Corée du Sud. La suspension active très rigoureuse sait préserver en même temps un étonnant niveau de confort, le puissant freinage est facile à doser, la direction s’avère ultra-précise, le grip des Pirelli P Zero spécifiques est excellent.
Pour l’usage sur piste, où les électriques ont généralement tendance à voir leurs performances s’effondrer après quelques minutes de sollicitations intenses, Hyundai a prévu une gestion thermique soignée avec le Track Mode Endurance dédié, promettant 20 minutes de plaisir intense avant une recharge de 20 minutes, pour déjà repartir pour une nouvelle session.
La Ioniq 5 N prend au sérieux les velléités de track days de ses futurs acheteurs… À ce propos, elle fait payer cher ses prestations encore uniques sur le marché, avec un ticket d’entrée à 78 000 €, kit carrosserie, équipement ultra-complet et batterie de 84 kWh (autonomie 448 km) compris. De quoi mettre l’eau à la bouche en vue de futurs modèles plus compacts et abordables construits selon la même jolie philosophie. Clairement, électrique ne rimera pas avec cataleptique !
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