Architecture
Dans le Connecticut, un cabinet d’architecture a décidé de donner une nouvelle vie à un monument de l’architecture brutaliste des années 70 dessiné par Marcel Brauer en le transformant en hôtel à la décoration forcément minimaliste…
Ha… Le Connecticut… Pas forcément le premier État auquel on pense lorsqu’on prévoit un voyage aux États-Unis. Pourtant, il y a une nouvelle adresse qui nous donnerait presque envie de passer quelques jours à New Haven, ville portuaire du sud de l’État qui abrite notamment la célèbre Université Yale et fait partie de la New York Metropolitan area. Depuis quelques semaines, elle accueille l’Hotel Marcel, une adresse installée dans un bâtiment brutaliste dont la construction a débuté en 1967.
L’établissement doit son nom à son architecte, Marcel Breuer, architecte hongrois chantre du modernisme, étudiant au Bauhaus et grande figure du brutalisme, mouvement représenté par des lignes droites, des formes simples et du béton, beaucoup de béton.
Si les immeubles issus de la période brutaliste sont régulièrement menacés de démolition – c’est le cas au Royaume-Uni notamment – d’autres enchaînent les rôles au gré des changements de propriétaires. Ainsi, le bâtiment dans lequel l’Hotel Marcel de New Haven est installé s’appelait Pirelli Tire Building et servait de bureaux à des spécialistes de la gomme, avant d’abriter des salariés d’IKEA. La firme suédoise s’est d’ailleurs attiré les foudres des locaux lorsqu’elle a décidé de démolir une partie du bâtiment pour construire un parking.
A l’abandon pendant plusieurs années, ce chef d’œuvre en péril de l’architecture brutaliste a finalement trouvé preneur en 2019, racheté par le cabinet d’architecture local Becker + Becker. En trois ans, ils ont transformé la bâtisse en hôtel de 165 chambres, un bar et un restaurant, décorés dans le respect des codes brutalistes : du bois, des murs blancs, peu de mobilier, du minimalisme. Le tout géré par Hilton, via sa « Tapestry Collection ».
Surtout, l’Hotel Marcel est un habitat passif. Cela signifie qu’il est autonome en énergie grâce au 1000 panneaux solaires installés par Becker + Becker qui fournissent l’électricité nécessaire à l’hôtel pour son fonctionnement : éclairage, chauffage, climatisation. Et si les immeubles brutalistes échappaient à la démolition et l’abandon en devenant sexy et écolos ?
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