The Good Guide
L'un des hôtels les plus mythiques de Paris a fait peau neuve sous l'impulsion de son groupe, Accor, avec aux manettes le très prolifique Tristan Auer. Visite.
C’est un chantier de longue haleine qu’a mené l’un des architectes les plus occupés de Paris. Il fallait bien ça pour faire entre l’hôtel Le Scribe dans le troisième millénaire. Située au carrefour de Paris, de ses grands magasins et de ses attractions culturelles les plus flamboyantes, l’adresse méritait bien un bon lifting dirigé par Tristan Auer pour suivre la course effrénée du temps.
Un hôtel parisien signé Tristan Auer
Il a participé à écrire l’histoire de Paris. On s’y ruait pour visionner le premier film jamais tourné — L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat (1896), par les frères Lumière évidemment. Il était le lieu de rendez-vous privilégié de la presse pendant la guerre. Le premier Jockey Club y est né, tout comme la boutique inaugurale du malletier Louis Vuitton.
Désormais, l’hôtel Le Scribe fait partie de la collection Sofitel (groupe Accor) et prend très au sérieux son devoir de mémoire. A travers ses nouveaux apparats, il remonte jusqu’à l’année de sa création, 1861, et rend hommage au Tout-Paris. Ainsi, c’est Chanel que l’on croise sur une tête de lit ou une moquette. Chagall au plafond de la salle de bains. Là, la robinetterie prend des teintes rosées, clin d’œil au cuivre utilisé à l’époque, de même que le terrazzo, tendance née au XIXème siècle, qui habille le sol.
Hôtel Le Scribe : une œuvre complète
Si la rénovation de cet immense paquebot s’est étalée sur plus de deux ans, la faute n’est pas — pour une fois — à mettre sur le dos du Covid. En effet, afin de faire véritablement entrer l’hôtel dans son époque, plus que de lui allouer un simple coup de jeune, Tristan Auer et son équipe de Wilson Associates ont tout bonnement repensé les lieux. Figurez-vous que la réception se tenait complètement au fond du rez-de-chaussée, amenant les clients à se lancer à sa quête… Un non-sens aujourd’hui corrigé.
C’est justement au rez-de-chaussée que la plus grande métamorphose architecturale a eu lieu. La réception a donc repris une place logique, face au couloir des arrivées, dans le lobby. Le concierge, quant à lui, s’est vu confié une place encore plus privilégiée, au seuil de l’hôtel, afin d’accueillir les visiteurs au plus près. Enfin, un café s’est installé en lieu et place de feu la première boutique Vuitton. Dans les étages, le nombre de clés est presque identique. Une dizaine seulement ont été supprimées afin d’agrandir ou de remodeler certaines chambres. On en trouve désormais 201, dont 38 suites.
La partition déco, de son côté, fait l’éloge de la couleur. Des touches franches et vitaminées viennent réveiller une enveloppe somme toute neutre, s’invitant tantôt sur le tissu qui recouvre une assise, sur le pied d’une lampe ou à même les meubles, comme cette penderie canari, qui fait partie des rares gimmicks qui se répètent de chambre en chambre.
Rivages, une cantine méditerranéenne
Que serait la France sans sa gastronomie ? Tout Parisien soit-il, Le Scribe a choisi de mettre les voiles vers la Méditerranée pour régaler ses visiteurs. Mené par Denis Rippa, ancien chef de Matignon — il a ainsi cuisiné pour trois Premiers Ministres —, Rivages propose une carte courte de saison. Pour poursuivre la mission d’excellence de l’hôtel, son restaurant ne se fournit qu’auprès des meilleurs producteurs, locaux si possible.
Ainsi, au menu d’avril, nous découvrions une burrata rafraîchissante cajolée d’une fine tranche de concombre, un carpaccio de thon aux fruits secs, un agneau confit accompagné de ses premières asperges ou encore une tarte sablée citronnée façon Webster. Pour accompagner le tout, une belle carte de vins, bien sûr. Et pour clôturer, un café proposé avec tout autant d’options que sa quille de blanc ou de rouge, que l’on souhaite découvrir l’infusion au café, préparée à partir d’un blend maison, ou un double expresso exotique.
Hôtel Le Scribe
1, Rue Scribe, 75009 Paris
Tel.: +33 (0)1 44 71 24 24
Réservations
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