Horlogerie
Si la Belgique n’est pas réputée pour être une nation d’horlogers, elle se démarque pourtant, comme la France, par une production originale.
La Belgique et ses horlogers par The Good Life.
L’audace et le raffinement
• Armogan, l’esprit de liberté
La maison Armogan se distingue par son goût de l’aventure et sa passion du défi, dans les univers où on aspire au dépassement de soi. Etymologiquement, « l’armogan » est une expression de vieux français qui qualifie des conditions météorologiques favorables pour prendre le large. La nouvelle collection E.N.B., à l’esprit sportif et vintage, est un hommage à l’Equipe nationale belge, réputée dans les années 50 et 60 pour ses prouesses sportives.
L’écurie de formule 1 belge portait haut la couleur jaune, et cette ligne E.N.B. décline toute une gamme de tons élégants, dont un pétillant jaune pop. Bracelets en cuir perforé, mécanisme japonais à quartz, chronographe minutes et secondes, indicateur 24 heures : la collection compte 16 montres classiques destinées aux passionnés de l’automobile. Elle incarne à la fois l’audace et le raffinement.
Une référence aux plus beaux road-trips du monde
• Gavox, l’aventure
Maison créée en 2011 par Michael Happé, ingénieur de formation, Gavox est portée par l’énergie et les ambitions de sa jeunesse, et mue par l’envie de son fondateur de mener l’horlogerie belge hors des sentiers battus. « Je suis passionné par l’intelligence mise au service de l’univers des montres. » Michael Happé œuvre à les rendre toujours plus pratiques et pertinentes, que l’on soit marin, explorateur ou… employé de bureau.
Cet aventurier de l’esthétique mécanique, mi-belge mi-californien, a conçu son premier modèle en référence à l’histoire de son grand-père maternel, chef de l’escadrille américaine des Tigres volants. L’horlogerie fascine l’homme pour l’ingénierie du produit, comme pour l’ajout de détails auxquels personne n’avait jamais pensé avant.
La collection Roads innove avec trois modèles qui font référence aux plus beaux road-trips du monde : la California Highway 1, pour la fameuse route n° 1 en Californie, l’Icefields Parkway, pour la promenade des Glaciers, au Canada, et l’Atlantic Ocean Road, pour la magnifique route touristique de Norvège.
A l’arrière de chacun de ces modèles, produits en 300 exemplaires, Gavox a gravé une liste des points saillants du voyage référent. La montre devient alors une carte au trésor, expression philosophique de l’esprit libre et précis de ceux qui aiment rouler et s’engager dans des périples dont l’itinéraire compte plus que la destination.
Les montres Gavox ont même été choisies par le Premier ministre belge Charles Michel comme cadeaux diplomatiques pour de nombreux chefs d’Etat. Et plus de 500 pilotes d’escadrille passent de la terre au ciel chronométrés par ces objets de haute précision. Les mouvements automatiques et quartz viennent de Suisse et du Japon, les bracelets tissés de certains modèles sont fabriqués en Inde. « Plus que des montres, je crée des aventures. Et pour l’aventure, on a toujours le temps. »
Dessinés en Belgique
• GMT, la technicité
En 2018, cet horloger belge a créé une montre spécifiquement destinée aux commandos de parachutistes. Dans la foulée, une déclinaison « civile » a vu le jour. L’édition Dream Cars, conçue en collaboration avec Pierre Lallemand, dispose d’un chronomètre au centième de seconde, particulièrement adapté à l’univers automobile. Cette montre performante et transversale possède un cadran de 44 mm, un mouvement suisse et un bracelet en silicone, et propose des trésors de technicités à des prix accessibles. GMT Chronographs l’a déclinée en 200 exemplaires (100 en noir, 100 en blanc). L’une des singularités de la marque est de concevoir uniquement des séries limitées.
Alain De Nys, le fondateur, table sur l’écoute et la cocréation, revendique la transparence, valorise la confiance et garantit un service après-vente irréprochable. Il s’agit ici d’histoire et d’expérience. Les garde-temps sont dessinés en Belgique et fabriqués en Suisse et en Italie. La mission d’Alain De Nys contribue à répondre à une question propre à notre époque : pourquoi continuer à porter une montre au poignet quand on a un iPhone dans la poche ? La réponse est aussi fluide qu’un mouvement suisse : parce que la montre est un accessoire de mode, un outil de positionnement social, l’un des seuls bijoux que portent les hommes. Et, surtout, une démarche « anticrise » qui poétise le charme des garde-temps.
Techniques et créatives
• Komono, la mode
Marque anversoise nourrie à la mode belge, Komono collabore régulièrement pour ses campagnes avec des artistes, comme Pierre Debusschere. La maison, qui se distingue, entre autres, par sa ligne de lunettes écoresponsables, fabrique aussi des montres techniques et créatives. Les fans de Komono sont jeunes – d’esprit tout du moins ! Les modèles, unisexes, sont destinés à un public branché, passionné par le savoir-faire et les implications sociologiques de la mode.
Ces montres aux tons élégants et acidulés sont pensées comme des accessoires ludiques et performants, atypiques dans le milieu des garde-temps classiques. Komono, qui signifie « petites choses » en japonais, attire ceux qui aiment distiller le meilleur de la culture dans ses formes les plus simples. Ce sont les détails qui, paradoxalement, font la différence.
Un clin d’œil au Grand Prix de Belgique
• Raidillon, le mythe
En 2001, Bernard Julémont lance cette enseigne, à Bruxelles. « Raidillon, c’est le nom d’un mythique virage du circuit de Spa Francorchamps, explique Marc-Antoine Bailby, CCO et coactionnaire. Ce tournant est considéré par les amateurs comme le plus beau du monde », ajoute-t-il. Cohérent pour une maison dont les garde-temps s’inspirent de l’univers de la compétition automobile vintage. Plusieurs détails récurrents raccrochent Raidillon à l’univers de la course.
Les lignes fluides des boîtiers rappellent les carrosseries des bolides des années 50 à 70. Le chiffre 55, qui squatte les cadrans, est un clin d’œil au Grand Prix de Belgique, qui limite à 55 le nombre de participants. En hommage, les garde-temps Raidillon automatiques sont tous édités à 55 exemplaires.
C’est aussi une bonne façon de garantir leur exclusivité. Ils se reconnaissent à leurs bracelets ajourés qui évoquent les gants des gentlemen drivers. La masse oscillante, pour sa part, reprend la forme des volants de certains bolides d’antan.
L’horloger vend en majorité des chronographes, soit la montre des pilotes. Mais il propose aussi de plus classiques montres trois aiguilles. Quant à sa collection Youngtimer, pour les jeunes, elle s’inspire des automobiles éponymes sorties dans les années 80, telles les De Lorean, BMW M3 ou Golf GTI. Moins onéreuse (1 450 euros), cette famille à quartz représente environ 10 % des ventes. Pour le moment, la gamme compte deux formes de boîtiers, l’une ronde et l’autre asymétrique (Curve).
De nouveaux modèles arrivent en 2019. La marque dispose d’un corner au sein du showroom parisien de Chapal, la prestigieuse enseigne d’accessoires pour pilotes. D’autres pays devraient suivre : Pays-Bas, Allemagne et Royaume-Uni. La course ne fait que démarrer pour Raidillon.
Ice-Watch
Souvent rigolotes et ultracolorées, les montres Ice-Watch affichent des looks parfaitement décomplexés. La marque a fait son apparition en 2007, sous l’impulsion d’un homme de marketing voyageur, visionnaire et malin, Jean-Pierre Lutgen.
Depuis, ces montres, le plus souvent en plastique, ont habillé les poignets de big stars, elles ont gagné en notoriété et sont finalement entrées dans le vocabulaire mode. Une belle success‑story belge !
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