The Good Business
La métropole chinoise n'est pas qu'un hub financier monumental. Hong Kong regorge également d'artistes, de galeries et de collectionneurs.
Queen’s Road est l’une des rues les plus animées de Central, à Hong Kong. Des centaines de boutiques, des galeries marchandes, des kilomètres carrés de bureau, et là, au coin de la rue Stanley, un immeuble tout neuf et tout blanc qui détone : le H Queen’s. On aperçoit à travers ses grandes vitres claires qu’il n’accueille pas de bureaux. Ici, la plupart des locataires sont des galeries d’art.
L’architecte William Lim, lui-même collectionneur, a convaincu son client, le promoteur Henderson, de changer la vocation de son bâtiment. « Je savais qu’il y avait un manque d’espaces adaptés et une demande de la part de galeries qui étaient prêtes à payer le prix, déclare William Lim. Beaucoup sont disséminées dans des immeubles, difficilement accessibles les week-ends, et donc pas très accueillantes pour les collectionneurs. »
Il a tout fait pour les attirer : de la lumière en abondance, du triple vitrage à l’épreuve du soleil, une grande hauteur sous plafond et un système de grue posée sur le toit pour acheminer les œuvres via une baie de plus de 3 mètres qui s’ouvre à chaque étage. « Nous avions depuis longtemps l’intention de nous installer en Asie, explique Lihsin Tsai, directrice senior pour l’Asie d’Hauser & Wirth, fraîchement installé dans le bâtiment H Queen’s. Hong Kong est le lieu le plus aisé pour commencer. C’est pratique, libre de taxe, on y parle anglais partout et, comparativement à la Chine continentale – je suis née à Pékin –, on y est plus efficace et plus pro. Ce n’est pas pour nous une destination finale mais un premier arrêt. »
L’arrivée d’Art Basel Hong Kong comme un coup d’accélérateur
L’idée d’une concentration de galeries dans un immeuble n’est pas nouvelle. A deux pas de là, le Pedder Building, un bâtiment historique de 1924, rassemble certaines des galeries les plus importantes de Hong Kong : Gagosian, Pearl Lam, Lehmann Maupin… Une arrivée qui coïncide avec celle d’Art Basel Hong Kong, qui a pris la succession d’ART HK, donnant un coup d’accélérateur au marché de l’art en Asie.
« Cet essor avait déjà commencé au début des années 2000, et plus particulièrement en Chine entre 2006 et 2008, précise Adeline Ooi, directrice pour l’Asie d’Art Basel. Cela sonne comme un cliché, mais Hong Kong est vraiment une porte d’entrée vers l’Asie. L’Est et l’Ouest s’y rencontrent harmonieusement. De plus, il y a à Hong Kong un écosystème complet : des galeries, les grandes maisons de vente aux enchères et des organismes qui sont implantés depuis des décennies. C’est une communauté fière de ses talents. La seule chose qu’il lui manque encore, ce sont des lieux qui accueillent un large public. »
Et c’est justement ce à quoi la ville est en train de remédier. En plus du géant M+, un chantier est en route dans Central : Tai Kwun, un ensemble composé de bâtiments historiques (un ancien poste de police) et d’une construction neuve signée Herzog & de Meuron qui servira d’espace d’exposition.
Par ailleurs, le Hong Kong Art Museum est fermé jusqu’en 2019 pour d’importants travaux d’agrandissement et de rénovation. Enfin, l’homme d’affaires Adrian Cheng, fondateur de K11 qui, depuis 2008, aime conjuguer art et commerce, vient d’annoncer un mégaprojet : Victoria Dockside, un quartier mixte (bureaux, résidences, hôtel, commerces) qui offrira des installations récréatives sur le thème de l’art et du design.
Lire aussi
Hong Kong : le meilleur des deux mondes
Hong Kong City-Guide : nos hôtels favoris