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Après une bonne décennie d’interruption, la GT de Honda affiche de nouveau sa ligne atypique sur les routes. La NSX pourrait bien agiter le segment niche des supercars, tant ses performances dépassent toutes les espérances. Retour aux racines…
En silence, en ville
Quelques tours de circuit, accompagné d’un instructeur capable de vous faire dépasser votre appréhension des virages à grande vitesse, suffisent à comprendre qu’on est au volant d’un véritable aimant à bitume qui part au quart de tour sans hésiter un instant sur sa trajectoire. Nul besoin non plus d’être un pilote pour se rendre compte que la voiture tutoie les courbes avec une énorme facilité, et, plus encore, délivre un sentiment de sécurité absolument inégalable quant à la tenue de route. C’est là aussi toute l’ingéniosité de cette voiture, capable de passer la barre des 300 km/h, de doubler en quelques secondes un semi‑remorque sur une route sinueuse, comme de se faufiler (en silence) dans le trafic urbain.
Parmi les quatre configurations de conduite (Track, Sport+ et Sport), la NSX dispose d’un mode Quiet qui assure jusqu’à 3 km d’autonomie en 100 % électrique. Le rêve, pour qui aime être discret (à la rédaction de The Good Life, nous trouvons cela très smart). A ce stade, on a déjà le sentiment d’avoir affaire à une voiture au programme technologique des plus ambitieux qui n’usurpe pas le statut de supercar tant la NSX apporte un nouveau regard sur le segment.
Les lignes harmonieuses de la NSX
Évidemment, la question du design n’est pas en reste de cette quête d’innovation. Déjà devrait-on considérer qu’à l’image de son aînée, le design de la NSX est plutôt atypique dans le paysage de Honda comme dans celui de sa famille. Pas plus affiliée à la NSX première du nom qu’elle n’emprunte ses formes aux italiennes ou aux allemandes concurrentes, la NSX a pourtant tout d’une auto sportive parfaitement inscrite dans son époque. Au détail près que son caractère agressif passe largement en second plan de son appréciation.
Et de découvrir que ce coup de crayon si harmonieux, c’est à une femme qu’on le doit. L’Américaine Michelle Christensen a en effet supervisé le design extérieur de la NSX depuis le studio de design de Honda basé à Los Angeles (Honda Advanced Design Studio). Loin de jouer l’argument de la touche féminine dont bénéficierait le modèle, on peut tout de même préciser que c’est une première, chez Honda, que de confier le design à une femme. Une déclaration qui peut sonner comme un cliché pour certains, sauf qu’en matière de voiture de sport, les exemples sont trop rares pour ne pas être signalés, voire d’être auscultés. En l’occurrence, le design de la NSX ne laisse pas beaucoup de place à la critique avec cette allure qui fait preuve d’une homogénéité rare. Et pour cause, l’Américaine a travaillé en lien étroit avec la R&D afin d’optimiser chaque ligne du dessin et de leur « offrir » un rôle. Par endroit, la carrosserie donne même l’impression d’avoir été littéralement sculptée pour canaliser les flux d’air qui, dans certains cas, participent au refroidissement de la dizaine de radiateurs inhérente à la technologie mise en œuvre. De même, certains passages, à l’image de ceux situés à l’arrière des portières, permettent à l’auto de se dispenser d’un aileron arrière qui viendrait alourdir la silhouette. Tous ces éléments, parfois de l’ordre du détail, participent de la singularité de la NSX et, plus encore, affirment sa raison d’être au sein du segment niche, mais déjà bien fourni, des supercars.
Conçue pour partie au Japon et aux États-Unis, la NSX est sans aucun doute porteuse de cette double culture qui a permis de voir plus loin pour dessiner ce que doit être la sportive de demain. Sans compter que les équipes ont su transformer en avantage le retard pris au démarrage, au regard notamment des développements technologiques des dernières années en matière de motorisation. A ceux qui seraient déjà en route vers le concessionnaire Honda le plus proche, sachez que seule une quinzaine d’exemplaires seront disponibles sur le marché français en 2017. Autant dire que les bons de commande vont être une denrée rare, surtout que le gros des livraisons est réservé à l’Angleterre et, bien évidemment, aux États-Unis, qui s’affichent comme des pays largement prescripteurs en matière de supercars. Une magnifique voiture, qui vous réconcilie avec l’automobile.