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En 1918, la marque Hamilton chronomètre le premier vol aéropostal entre Washington, Philadelphie et New York. Depuis, son destin est lié à celui de l’aviation. Pour célébrer les cent ans de cette alliance, elle vient de lancer une montre en édition limitée.
Hamilton gère plutôt bien la période délicate que traverse l’horlogerie moderne. L’enseigne, qui appartient au Swatch Group, a réussi à se tenir à l’écart du phénomène d’inflation qui secoue les tarifs horlogers depuis quelques années. Sa gamme regorge, notamment, de pièces mécaniques à remontage automatique proposées à moins de 1 000 euros. Le choix apparaît futé puisque le segment des montres abordables est aujourd’hui, moins que les autres, affecté par la crise.
Hamilton : des racines américaines
L’entreprise est fondée aux Etats-Unis en 1874. Mais ce n’est qu’en 1892 que le patronyme Hamilton apparaît pour la première fois. La firme surfe sur l’extraordinaire essor industriel que connaît le pays à cette époque. Elle implante sa gigantesque usine à Lancaster, en Pennsylvanie, une ville située entre New York et Washington. Rapidement, elle se spécialise dans la fabrication de garde-temps destinés aux employés des chemins de fer, auxquels elle vend ses premières montres de poche sous le nom de Watch of Railroad Accuracy (« montre de la précision ferroviaire »). En 1925, la moitié de la production est affectée à ce marché important.
Autre grand honneur, Hamilton devient, dès 1914, le partenaire officiel de l’armée américaine. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’horloger produit plus de 1 million de chronographes de marine, montres d’aviation ou pour les soldats. La Khaki Field fait même partie du paquetage des G.I. Elle arrive donc sur les côtes normandes le 6 juin 1944, le jour du Débarquement. Historiquement, les Européens ont immigré en masse aux Etats-Unis. En 1974, Hamilton fait le chemin inverse, traversant l’Atlantique d’ouest en est. A la suite de son rachat par la Société suisse pour l’industrie horlogère (SSIH), entité qui va devenir le Swatch Group, son siège social est transféré à Bienne. La production suit en 2003. Pour autant, Hamilton reste fort attachée à ses origines américaines. Son slogan « American spirit, Swiss precision » (« esprit américain, précision suisse ») résume bien la philosophie maison.
La société est notamment investie dans le cinéma hollywoodien. Ainsi, dès 1961, le modèle Aventura apparaît dans le film Sous le ciel bleu d’Hawaï au poignet d’Elvis Presley. L’étonnante ODC X-01 joue ensuite les vedettes dans 2001 : l’Odyssée de l’espace, en 1968. Plus près de nous, on aperçoit les montres de l’horloger dans les super productions Die Hard – Belle journée pour mourir, Interstellar ou encore Men in Black. Les garde-temps helvètes ont ainsi fait de la figuration dans plus de 450 films !
Dates clés
• 1874 : naissance de la firme aux Etats-Unis, à Lancaster (Pennsylvanie), sous le nom d’Adam & Perry Watch Co.
• 1892 : l’entreprise est renommée Hamilton.
• 1900 : obtention du titre de « L’exactitude horlogère du chemin de fer ».
• 1914 : partenaire officiel de l’armée américaine.
• 1918 : chronométrage du premier vol aéropostal entre Washington, Philadelphie et New York.
• 1957 : la Ventura, première montre électronique actionnée par une pile, marque les esprits par son design anticonformiste.
• 1970 : la Pulsar est l’une des toutes premières montres à affichage numérique par LED.
• 1974 : rachat par la Société suisse pour l’industrie horlogère (SSIH) ; déménagement du siège à Bienne (Suisse).
• 2003 : transfert de la production en Suisse.
Des rouages dans les nuages
Le secteur de l’aérien, auquel rend hommage la devise de la firme « La seule limite est le ciel », est un autre de ses points forts. Ainsi, en 1918, les pilotes de la première liaison postale aérienne américaine utilisent ses chronographes entre Washington et New York. Une dizaine d’années plus tard, Hamilton devient la montre officielle des compagnies Trans World Airlines (TWA), United Airlines et Eastern Air Lines.
En 2017, l’horloger est le nouveau chronométreur du Red Bull Air Race (championnat du monde de course aérienne). Il participe aussi à l’EAA AirVenture, à Oshkosk (Wisconsin), le plus grand meeting aérien américain. Enfin, Hamilton implique son ambassadeur officiel, Nicolas Ivanoff, pilote français de voltige, dans la conception de ses montres de la ligne Khaki.
D’ailleurs, pour fêter son siècle d’engagement dans le chronométrage aérien, la marque a lancé une édition limitée, Khaki X-Wind Auto Chrono, qui s’inspire d’un modèle historique. Clin d’œil, cette nouveauté, équipée d’un innovant calculateur de vents latéraux disposé sur la lunette tournante, est proposée à 1 918 exemplaires. Son mouvement chronographe est le premier chez Hamilton à recevoir un spiral en silicium, matériau amagnétique et résistant qui assure une plus grande précision. Avec cette montre au poignet, on se sent assurément prêt à grimper dans le cockpit.
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