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Le groupe hôtelier Paristory fête ses 25 ans avec de nouvelles ambitions

The Good Boost

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Ce groupe hôtelier indépendant est tenu par deux sœurs. Pour exister dans un marché très concurrentiel, Julie et Alexandra Marang ont tiré leur épingle du jeu en faisant de leurs établissements des marques incontournables pour une clientèle majoritairement étrangère et très exigeante sur les engagements RSE.

C’est une success-story qui démarre dans les années 1990 avec le père, Gilles Marang sous un autre nom : Les Grands Hôtels Parisiens. Cet expert de l’immobilier se lance l’hôtellerie parisienne en investissant dans des franchises 3 étoiles. Les affaires marchent, l’empire s’étend. Il a besoin de soutiens de confiance pour l’épauler. En 2008 la fille aînée Alexandra rejoint son père à la direction du groupe. En 2017, c’est au tour de la cadette, Julie. « Nous ne savions pas que nous allions marcher dans ses pas, admettent de concert les deux sœurs. Nous avions fait plus jeunes beaucoup de petits boulots dans ses hôtels, connu tous les services, sans volonté forcément de reprendre le flambeau ». En 2024, le groupe fête ses 25 ans et un nouveau nom : Paristory.


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Le business est ici une affaire intime. Gilles Marang se donne comme mission de transmettre et de valoriser le patrimoine familial. Julie et Alexandra reprennent la direction du groupe en tandem. Avec leur arrivée, celui-ci monte en gamme, il comprend 5 établissements au cœur de Paris : deux 5 étoiles (Le Grand Powers et Le Grand Hôtel du Palais Royal) et trois 4 étoiles (Le Petit Lafayette, Le Plaza Tour Eiffel et Le Prince de Conti). « C’est formidable de bosser entre sœurs, nous nous connaissons parfaitement, nous travaillons à la fois dans la complicité et la connivence. Le seul bémol, c’est quand nous partons en vacances ensemble, car nous ne parlons que de travail », sourient-elles dans une bonne humeur affichée.

Julie et Alexandra Marang.
Julie et Alexandra Marang.

Un management « maternant » chez Paristory

Les défis sont pourtant nombreux dans l’hôtellerie parisienne. Sur les 1 600 hôtels de la capitale, on compte une cinquantaine de 5 étoiles, dont une douzaine de palaces. Paristory fait donc office de petit groupe à cette échelle. Les coûts fixes, plus importants dans leur répartition, imposent des négociations serrées. Mais les sœurs Marang tiennent à leur indépendance, ne cèdent rien aux grands de la place parisienne. « Le marché est très éclaté. Il est dominé par les Costes. Sur les 5 étoiles, nous avons sorti notre épingle du jeu : nos deux boutiques-hôtels font partie des incontournables parisiens, nous nous sommes imposées avec des noms qui sont devenus des marques », clament-elles, pas peu fières.

L’entreprise, qui fête cette année son 25e anniversaire, compte aujourd’hui 130 salariés. Mais alors, qu’est-ce qui fait la recette du succès ? « Les avantages d’un groupe indépendant, c’est la personnalisation, explique Julie Marang. Notre management est presque maternant, il y a un esprit de famille, et nous connaissons vraiment nos clients, qui ressentent une chaleur et une spontanéité que l’on ne trouve pas dans les autres hôtels ». Face aux difficultés de recrutement accrues depuis à la pandémie, elles se sont engagées dans une politique salariale attractive : la formation de stagiaires et apprentis qui peuvent rejoindre les effectifs à l’issue de leur parcours, le soutien de l’emploi pour les personnes en situation de handicap et, bien sûr, la parité dans les équipes.

Une clientèle exigeante sur l’engagement RSE des hôtels

La RSE : c’est aussi ça le challenge de l’hôtellerie durable. Pour exister, il faut être à la page, car les clients sont sensibles à ces problématiques. Tous les hôtels de Paristory sont estampillés « Clef Verte », un label qui assure un engagement écologique à court, moyen et long terme. Le plastique est ainsi banni des établissements et le nettoyage se fait sans produit chimique, les sœurs ayant fait le choix d’une centrale à eau ozonée et de machines à vapeur sèche.

Le groupe collabore également avec l’association « Les Alchimistes » qui récupèrent les biodéchets pour les transformer en compost. La réduction de la consommation d’énergie est la grande priorité du groupe, des systèmes de climatisation modernes, avec ampoules LED et des thermostats et détecteurs de passage viennent minimiser la consommation énergétique. « Tous les immeubles de service de plus de 1 000 m2 en France sont soumis au décret tertiaire et à l’obligation d’effectuer des réductions de consommation énergétique, décrypte Alexandra Marang. A échéance 2030, tout cela devra nous mener à 30% d’économie d’énergie ».

L’engagement ne s’arrête pas là. Les appels d’offre fournisseurs ont pour critère impératif d’être des entreprises actives en politique RSE. Paristory collabore avec « les Hôtels Solidaires » qui récupèrent les produits d’hygiène neufs et non utilisés, pour en faire profiter des personnes dans le besoin. Le groupe fait également appel aux « Copains de Bastien », chocolatier qui ne fait travailler que des personnes en réinsertion professionnelle. Enfin, dans les deux restaurants du groupe, la cuisine est certifiée « Ecotable », elle promeut une carte locavore et bio. Le chef, Maxime Raab, ne propose plus de viande rouge et travaille essentiellement autour d’une carte végétale. « Il y a une montée en gamme dans l’hôtellerie dans le monde en général. Le luxe a pris une place plus importante. Le niveau d’exigences est plus élevé. Notamment sur ces questions de RSE dont la clientèle est très sensible », note Julie Marang.

Le bar de l’hôtel Grand Powers.
Le bar de l’hôtel Grand Powers.

Un effet Emily in Paris

Les clients sont mis au centre de tout. « Nous allons même vérifier leurs profils Instagram pour dénicher leurs passions, avec un service qui passe des heures pour avoir l’accueil le plus personnalisé possible, explique-t-elle encore. Quand ils voient dans leur chambre quelque chose qui fait écho à l’un de leurs hobbies, ils sont émerveillés. S’ils viennent pour un anniversaire de mariage nous allons mettre une photo de leur couple dans un joli cadre aux couleurs de Paris ». La tendance de faire du voyage une expérience globale est devenue incontournable. Le tourisme a changé. On promeut désormais son séjour à chaque instant sur les réseaux sociaux, alors l’expérience hôtelière se doit elle aussi d’être instagramable.

Fait notable, le Grand Hôtel du Palais Royal, détenu par Paristory, se situe devant les bureaux fictifs de l’entreprise « Savoir », de la série Netflix Emily in Paris, une aubaine pour le groupe. « Nous avons fait une communication commerciale, le Pack Emily in Paris, où nous proposons lors du séjour, des visites des lieux incontournables de la série avec un béret. Les clients viennent toute la journée se faire prendre en photo devant le bâtiment ‘Savoir’ ».

L’hôtellerie est tributaire de l’actualité aussi, et celle-ci est quelques peu fébrile ces derniers temps. « Chaque manifestation a un grand impact sur le tourisme étranger, qui représente 90% de notre clientèle, notamment les Américains, qui eux sont 65%. A chaque fois qu’une manifestation a lieu à Paris, nous avons des annulations. Mais nos boutique-hôtels étaient complets pour les Jeux Olympiques ». La flamme parisienne n’est pas près de s’éteindre.

Le Grand Hôtel du Palais Royal, voisin du bureau d’Emily in Paris.
Le Grand Hôtel du Palais Royal, voisin du bureau d’Emily in Paris.

Site internet de Paristory


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