The Good Business
Apple a décidé d’installer un nouveau laboratoire de recherche à Grenoble pour concevoir des systèmes d’imageurs pour mobiles. De quoi renforcer le statut de « Silicon Valley à la française » de la métropole iséroise.
Selon nos confrères du Dauphiné Libéré, Apple aurait signé un bail avec la ville de Grenoble pour un local de 800 m2 situé en centre-ville. Ce futur laboratoire de recherche aura pour mission le développement d’imageurs pour mobiles (palettes graphiques, scanners, radars…). Pour mettre au point cette nouvelle technologie (disponible sur les prochains iPhones ?), le géant américain va utiliser une technologie développée dans la région par STMicroelectronics. Le CEO de Digital Grenoble, Laurent Ponthieu, à son avis sur l’intérêt porté par Apple à sa ville : « En plus d’un cadre exceptionnel, le coût de la vie est très favorable en ce moment. De plus, HP, SalesForce, Xerox entre autres sont implantés ici depuis longtemps. »
Des projets high-tech, la ville en fourmille. Loic Lecerf, Président de Smart Me Up, affirme que les jeunes entreprises sont attirées par « des laboratoires d’excellence comme le CEA ou l’INRIA qui magnétisent les meilleurs chercheurs » et rappelle que « Forbes a classé Grenoble dans le Top 5 des villes les plus innovantes du monde en se basant sur le ratio entre le nombre d’habitants et le nombre de brevets déposés (1 565 brevets pour 700 000 personnes). » Yves Denneulin ajoute que « la chaîne entière des métiers du numérique est représentée et que tout le monde se connaît. »
Les talents de la région constituent la meilleure publicité pour Grenoble et ce grâce à des écoles prestigieuses, comme l’Institut polytechnique (INP). Yves Denneulin, directeur de l’Ensimag (Ecole d’informatique qui en fait partie), explique la particularité de l’enseignement dans le Grenoblois par le fait que « l’Ensimag est la première école d’informatique en France créée par des mathématiciens. Se tourner vers la machine pour résoudre des problèmes mathématiques permet d’envisager le numérique sous un aspect plus concret. »
Grenoble, cinquième ville la plus innovante du monde
A Grenoble, s’est constitué « un écosystème qui s’inscrit dans la même dynamique que la Silicon Valley », selon Florent Vernet, business developper de la société IDOSENS. La comparaison peut paraître exagérée mais elle possède désormais un argument de choc avec l’arrivée d’Apple : « La prochaine innovation des futurs iPhones sera potentiellement créée au cœur des montagnes grenobloises. » Des montagnes qui accueilleront dès octobre 2016 le Campus in the Alps, né à l’initiative de Digital Grenoble, qui représente la French Tech dans l’agglomération. Selon Marie Poulle, co-fondatrice de LoveBox, cet organisme constitue une belle illustration de la dynamique locale autour de la technologie avec « des afterworks inter-réseaux, des formations, le financement de certaines start-ups, l’occasion de pouvoir “pitcher” lors de conférences devant des professionnels… »
Faire ses études dans une école réputée, être aidé dans le développement de son entreprise, se créer un réseau facilement dans une métropole à taille humaine : tous ces facteurs permettent d’innover et d’attirer de grandes entreprises internationales, qui vont à leur tour faire venir des étudiants. Un cercle vertueux qui n’est pas prêt de s’arrêter avec Apple…
Ce que pensent les acteurs locaux de la venue d’Apple
- Loïc Lecerf, CEO de Smart me Up : « Apple n’est pas le premier grand groupe américain a installer un centre de recherche et de développement à Grenoble, mais c’est une véritable figure médiatique qui va affirmer le statut de pôle scientifique majeur de la ville. »
- Florent Vernet, de IDOSENS : « Grenoble va devenir une véritable tête de pont entre les Etats-Unis et l’Europe, LA place technologique européenne ! »
- Marie Poulle, cofondatrice de LoveBox : « C’est l’occasion de rappeler que les talents ne sont pas qu’à Paris et qu’allier efficacité économique et qualité de vie peuvent être des choix gagnants pour les entreprises, peu importe leur taille. »
- Yves Denneulin, directeur de l’Ensimag : « C’est évidemment une bonne chose pour une ville dont 10% de la population totale travaille dans le numérique car c’est un nouvel acteur de premier plan qui vient chercher notre savoir-faire. »