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Good Spot Dans les Dolomites hôtel Forestis into the wild - the good life
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The Good Guide

Good Spot : Dans les Dolomites, l’hôtel Forestis… into the wild !

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Sur les hauteurs de Bressanone, au cœur des Dolomites, un ancien sanatorium a subi une cure de jouvence grâce à une savante dose d’architecture et design. Néanmoins, l'hôtel Forestis garde toujours pour mission première celle de réénergiser, grâce aux bienfaits de mère nature, ceux qui y séjournent.

Depuis Bressanone, la route enchaine les lacets sur les versants du massif de la Plose. Très vite, les pâturages laissent place à une épaisse forêt de conifères à travers laquelle l’auto semble se frayer un chemin. Si l’on poursuivait la SP29 jusqu’à son terme, elle nous entrainerait jusqu’à San Martino di Badia après avoir traversé les paysages grandioses dont les Dolomites ont le secret. Pour l’heure, le parcours s’arrête au niveau de la remontée mécanique de Palmschoss qui permet en hiver de remonter au sommet du domaine skiable. Tandis que nous nous engageons sur une route nettement plus secondaire, semblent soudain jaillir des arbres les silhouettes de trois tours. La présence de ces édifices aux lignes contemporaines, mais aperçus de manière fortuite, nous tirent d’un seul coup de notre contemplation du paysage. Au portail, le chauffeur doit décliner son identité avant de s’avancer vers les bâtiments qui compose l’hôtel du Forestis.

Forestis, Palmschoss, Bressanone, Italie, Tél. : +39 0472 521 008, forestis.it. À partir de 500 € la nuit en double occupation et en demi-pension (transfert depuis Bressanone inclus).
Forestis, Palmschoss, Bressanone, Italie, Tél. : +39 0472 521 008, forestis.it. À partir de 500 € la nuit en double occupation et en demi-pension (transfert depuis Bressanone inclus). DR

Oui, nous n’avons pas rêvé, trois architectures monolithiques se dressent bien dans le paysage mais cohabitent en parfaite syntonie avec un imposant chalet aux façades de bois burinées par le temps. Ce bâtiment date de 1912 et abritait alors un sanatorium qui fut en activité jusque dans les années 1950. L’extraordinaire qualité de l’eau des sources de la Plose, l’air pur des Dolomites, son climat très doux et les belles journées ensoleillées expliquent le choix d’une telle implantation à 1800 mètres d’altitude au cœur du massif.

Au départ, le projet devait être réalisé par le maitre de l’art nouveau viennois Otto Wagner mais la guerre éclatant peu après, il s’est orienté vers une bâtisse en bois, de facture plus modeste, et les envies de tourisme thermal sont restées à taille très humaines. C’est justement ce charme très discret qui a séduit Alois Hinteregger lorsqu’il a racheté la propriété dans les années 2000 pour le transformer en hôtel.

Un nouveau chapitre pour l’hôtel Forestis

Dix ans après son ouverture, un nouveau chapitre s’ouvre sous l’impulse de son fils Stefan et de sa compagne Teresa Unterthiner, bien décidés à faire de l’hôtel Forestis un « refuge » d’expériences. Dès le hall d’accueil, au design immaculé qui contraste un peu avec la richesse du paysage, les convives sont accueillis par une fontaine dont l’eau provient des sources du massif. Evidemment, l’eau, ainsi que les éléments naturels qui caractérisent le lieu, ont constitué le fil rouge de la transformation architecturale de l’établissement.

Pour opérer cette mutation, le couple a sollicité l’architecte sud-tyrolien Armin Sader, chargé à la fois de revisiter la bâtisse originelle – 3 chambres de 35 m2 et 13 suites de 50 m2 – et d’accroitre le potentiel du site en érigeant un nouveau complexe qui réinterprète l’architecture traditionnelle de montagne. Ainsi, la forme des trois tours où se loge une quarantaine de suites (55 m2) et deux penthouses (200 m2) renvoie à celle des troncs d’arbres imposants qui peuplent la forêt environnante. A l’intérieur des habitations, le bois d’épicéa, à la fois pour les parois et le mobilier, a été laissé au naturel, non traité. Une manière de faire entrer le paysage à l’intérieur des édifices. Pour les salles de bains, ainsi que pour certaines parties publiques, notamment le spa, les revêtements muraux ont été réalisés à partir de la pierre dolomite excavée durant les travaux.

La roche a été broyée en farine, mélangée à de l’eau et de la terre glaise afin d’obtenir un enduit. En guise de finition, une cire d’abeille a été appliqué pour sceller la préparation, tout en lui donnant une patine veloutée unique qui marque incontestablement l’atmosphère des lieux concernés.

Les « nouvelles » architectures sont pour ainsi dire les seules à avoir un impact sur le paysage puisque le reste du dispositif a été aménagé de manière semi-enterrée, à l’image du restaurant – en gradin – niché sous la bâtisse historique mais dont une large baie vitrée permet aux hôtes de profiter, là encore, du spectacle de la nature. De même, le complexe du spa, pas moins de 2000 m2 où l’on peut vaquer entre piscines intérieures et extérieures, saunas, bain vapeur, espace de détente, salles de traitements…  se déploie dans les soubassements des tours auxquelles on accède d’ailleurs par un couloir souterrain.

Les journées à l’hôtel Forestis sont largement rythmées par des activités tournées vers le bien-être corporel et psychique : marche à pied, randonnée en vélo, excursion guidée jusqu’au parc naturel de Puez Odle, séances de yoga et wyda, et bien sûr ski en hiver puisque l’hôtel se trouve directement sur le domaine de la Plose…

Cuisine forestière

Pour les repas, le chef Roland Lamprecht propose une « cuisine forestière » dont il élabore les plats à partir de sa connaissance des produits sauvages (champignons, baies, herbes, fruits, fleurs…) qu’il source directement aux alentours. Une cuisine qui est un peu fruit de la rencontre entre une culture méditerranéenne et un terroir alpin comme il aime à la désigner, et qui influe aussi sur la composition des boissons préparées aux bars.

Au terme d’une journée, on comprend que le Forestis est plus qu’un hôtel. Plutôt un relai, à la fois culturel, visuel, sensoriel… qui permet d’appréhender au mieux le territoire de la Plose, et plus généralement celui des Dolomites. Si le bien-être est au cœur des enjeux de l’établissement, cette ambition reste à la discrétion de chaque convive. A lui de fixer son curseur émotionnel !


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