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Gilles Vidal, le patron du design de Renault, a des goûts bien spécifiques en matière d’horlogerie. Sa passion : les montres Seiko des années 1970 et 1980, dont il possède une collection hors norme.
Si tous les designers automobiles sont fans de montres, Gilles Vidal a une obsession bien à lui. Sa première Seiko était un modèle à cadran bleu, acheté 20 livres sterling dans un marché aux puces improbable, à Londres. Un véritable déclencheur. « Ce sont des montres abordables, on peut s’amuser facilement à les collectionner, raconte le designer en chef de Renault. Elles ont toutes une histoire, elles ont été vues dans des films, portées par des célébrités qui ont choisi ces montres humbles, mais très justes techniquement et très esthétiques. »
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Seikoman
De l’onctuosité du micromécanisme d’un bracelet à la profondeur d’une couleur, en passant par le contraste des traitements de surface, ce passionné s’extasie devant un tel concentré de créativité : « Vu le nombre de montres qui existent et la diversité des designs, un tel champ d’expression pour un objet aussi petit est assez fantastique. »
Au cœur du Technocentre Renault, l’antre du design de la marque, situé à Guyancourt (Yvelines), Gilles Vidal place une petite partie de sa collection de Seiko vintage à côté d’une maquette de la R5, rappelant que les teintes de certains de ces modèles ont contribué à l’inspiration de combinaisons de couleurs pour la petite voiture française, notamment le bleu foncé à liseré rouge.
Chacune de ses montres a son histoire, à commencer par la Seiko 5 Sports Speed-Timer de calibre 6139, à la fameuse couleur jaune, qui est le premier chronographe automatique au monde, et que l’astronaute américain William Pogue emporta lors de la mission Skylab de 1973.
Citons également les 6138 « Yachtsman » ou « UFO » portées par Jean-Paul Belmondo dans le film Le Magnifique (1973), de Philippe de Broca, la 6139-7100 « Helmet », repérée au poignet d’Al Pacino, ou encore la 6139-6012, la favorite de Bruce Lee.
« Les années 1960 et 1970 ont constitué une époque très créative, le début d’un design plus minimal, fonctionnaliste et pourtant ultra-esthétique, glisse Gilles Vidal. Les créateurs se lâchaient aussi sur des combinaisons improbables, des trucs graphiques puissants, mais cela restait élégant et bien fait. »
Le designer nous montre un modèle détonnant dans la série ici rassemblée : une montre calculatrice de 1977 présentant, selon lui, un niveau de soin dans le design, une finesse et un langage de forme qui inspireront l’Apple Watch, quelque quarante ans plus tard.
Autre modèle emblématique, celui que porte Sigourney Weaver dans Aliens, le retour (1986), la première montre à quartz analogique équipée d’un chronographe, dessinée par le designer automobile Giorgetto Giugiaro. Les voitures et l’horlogerie, deux mondes décidément faits pour s’entendre.
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