The Good Business
Avec 12 établissements à travers l'Europe, Generator Hostels s'impose comme l'un des leaders d'un marché en pleine expansion : l'auberge de jeunesse nouvelle génération. Toujours accessible, mais avec un accent sur le lifestyle et la décoration. Rencontre avec son grand patron (au propre comme au figuré), le Suédois Fredrik Korallus.
A l’occasion de l’inauguration du Khayma, le rooftop bar du Generator parisien, dans le quartier branchouille du Colonel Fabien (10e), entre Belleville et Stalingrad, The Good Life a rencontré Fredrik Korallus. Le PDG suédois de cette chaîne britannique d’auberges de jeunesse au design soigné, revendique son rôle de pionnier dans cette nouvelle niche et ne cache pas ses ambitions. Depuis son rachat en 2007 par Patron Capital, la firme est passée de deux à 12 établissements, en attendant les ouvertures de Madrid et Miami, prévues pour cette année. Le 14 mars dernier, Queensgate Investment se l’offrait pour 450 millions d’euros.
The Good Life : Vous utilisez le lifestyle comme un argument fort de votre différence, pourquoi avoir misé sur le design pour sortir du lot ?
Fredrik Korallus : Les consommateurs aujourd’hui prêtent une attention particulière à l’esthétique. Ils veulent, pour beaucoup, repartir avec l’impression d’avoir séjourné dans un endroit intéressant, unique et surtout, localisé. Quant à la décoration, nous puisons nos inspirations dans le quartier et sa communauté. Ainsi, tous nos hôtels sont différents, sauf dans le ressenti général.
TGL : Vous parlez du quartier, pourquoi avoir choisi de vous installer ici, place du Colonel Fabien ?
F.K. : Il y a d’abord le côté pratique, ici nous sommes très proches de la gare du Nord, et nos invités se déplacent souvent en train. La station de métro est au pied de l’hôtel et la ligne 2 dessert tout Paris, des Champs-Elysées à Nation, en passant par Montmartre et Pigalle. Puis il y a l’envie de s’implanter dans un quartier qui en dix ans s’est totalement transformé, c’est devenu un laboratoire urbain plein d’artistes, de jeunes actifs. Ici, l’architecture est variée, l’iconique siège du Parti communiste imaginé par Oscar Niemeyer est tout proche, les commerces aussi. On sent une effervescence et Generator voulait participer à ce renouveau en s’y installant il y a deux ans.
TGL : Dans vos établissements, vous mêlez chambres individuelles et dortoirs partagés, est-ce que l’on peut toujours parler d’auberge de jeunesse ?
F.K. : Bien sûr et nous le revendiquons ! Hostels signifie auberges de jeunesse, cela fait partie du nom de la chaîne. Et nous avons tout de même 70 % de chambres partagées. Mais nous avons réalisé que nos clients avaient besoin d’autre chose : certains voulaient de la vie sociale, des connexions, un environnement différent avec une dose d’intimité. Il a fallu leur proposer cela.
TGL : Du coup, dans ce segment restreint, quels sont les concurrents de Generator Hostels ?
F.K. : Je n’ai pas connaissance d’autres chaînes qui jouent sur trois tableaux… On vise les voyageurs qui ne cherchent qu’un lit bon marché, mais aussi ceux qui partiraient dans des economy hotels comme Ibis ou encore les clients d’hôtels qui misent sur l’expérience et le lifestyle comme Mama Shelter. Ainsi, on a créé une niche entre ces trois modèles, le tout basé sur les traditionnelles auberges de jeunesse.
TGL : Enfin, vous allez ouvrir Miami votre première auberge sur le sol américain, dans le courant de l’année. Vous pouvez nous en dire un peu plus ?
F.K. : Il y aura 440 lits, une piscine, un restaurant et un bar, le tout à South Beach à une minute de la plage. Le groupe est très optimiste, les Américains sont nos troisièmes clients les plus importants. Pourquoi Miami ? C’est une ville internationale, un tiers de locaux, un tiers de touristes et un tiers de Latino-Américains. Aux Etats-Unis c’était une évidence, la ville colle parfaitement à notre philosophie.
Generator Hostels Paris
11, place du Colonel Fabien, Paris 10e
Tél. +33 1 70988400
www.generatorhostels.com
Chiffres clés :
- Date de création : 1995 (la chaîne ne comptait que deux hôtels jusqu’en 2007)
- Chiffre d’affaires 2016 : 70 millions d’euros
- Nombre de salariés (monde) : 450
- Nombre de nuitées 2016 (monde) : 2 millions
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