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Très répandu le long des côtes atlantiques, le fenouil marin semble ne faire qu’un avec les rochers sur lesquels ils poussent. Sous ses airs de mauvaise herbe se cache un véritable trésor marin qui regorge de bienfaits.
De son nom latin Crithmum maritimum, le fenouil marin est aussi appelé criste marine, céleri de mer ou perce-pierre. Cette plante buissonnante qui pousse en abondance sur les rochers et les falaises se concentre en touffes de 30 à 60 centimètres et fait partie des apiacées (ou ombellifères). Rustique, le fenouil marin supporte des températures à – 10 °C. Avec sa tige charnue, il porte des feuilles très découpées en épaisses lanières, persistantes, d’une couleur vert bleuté.
La floraison a lieu en plein été, moment où l’on peut admirer des fleurs verdâtres à jaunes regroupées sur des ombelles comme autant de bouquets. Quant au fruit, qui atteint sa maturité au début de l’automne, ses cinq côtes filiformes recouvrent une couleur vieux rose. Bien à l’abri, ses racines s’immiscent entre les fentes des rochers à partir desquelles le fenouil marin peut former des colonies considérables. Ces amas touffus font écho à l’une de ses appellations : perce-pierre.
Le fenouil marin, sauvage et protégé
Le fenouil marin est une plante halophile, c’est-à-dire qu’elle a besoin d’un milieu à forte concentration de sel pour s’épanouir. Puisqu’il trouve son origine en bord de mer, sur les littoraux caillouteux, les falaises et autres rochers, on le retrouve en abondance dans l’Atlantique Nord et autour de la Manche. En revanche, le fenouil marin se fait plus rare dans les régions sablonneuses de la Gironde et du Pays basque, où elle a peu de support minéral sur lequel se développer.
C’est une plante sauvage très ornementale qui a été beaucoup ramassée pour ses propriétés culinaires et thérapeutiques, si bien qu’il est désormais interdit d’en récolter à l’état sauvage. Mais, facile d’entretien, le fenouil marin peut se cultiver en ornement et pour la consommation en plein soleil ou à mi-ombre. Il lui suffit d’un sol sec, pauvre, caillouteux et très bien drainé.
De Pline l’Ancien à Shakespeare
Bien que moins populaire que la salicorne, le fenouil marin est déjà évoqué dans les textes de Dioscoride et de Pline l’Ancien, notamment pour ses propriétés médicinales. On sait, par exemple, que, dès l’Antiquité, les marins en emportaient de pleins sacs avec eux pour se protéger du scorbut lors de leurs voyages.
Au XVIIe siècle, Shakespeare mentionne dans Le Roi Lear le terrible métier des cueilleurs de criste qui escaladent des falaises pour en dénicher. On le trouve d’ailleurs encore dans la cuisine anglaise, mais pas seulement. Son goût fort et particulier s’apparente un peu à celui de la carotte ou du céleri. Ses feuilles, remplies d’un jus citronné, sont consommées fraîches et crues pour aromatiser des salades ou cuites à la vapeur comme des épinards.
Les bienfaits thérapeutiques du fenouil marin
Son intérêt comestible est donc connu depuis des millénaires, y compris en Europe du Nord, mais ce n’est qu’à partir du XIXe siècle que le fenouil marin a été étudié pour ses propriétés médicinales. On sait désormais qu’il est évidemment riche en iode, mais aussi qu’il renferme une essence aromatique, du potassium, du chlorure de sodium et nombre de vitamines et de minéraux, comme la vitamine C ou le bêta- carotène, des oligo-éléments, des protéines et des acides aminés.
Par voie orale, on conseille le fenouil marin pour lutter contre le scorbut. Diurétique, la plante agit également contre les œdèmes et ses graines sont renommées pour tuer les vers. De plus, la criste marine a des propriétés toniques et stimulantes : on l’utilise pour lutter contre les déficiences glandulaires, notamment contre tout ce qui est lié à l’obésité ou au dysfonctionnement de la lymphe.
Grâce à son action dépurative, elle est aussi recherchée pour réguler le foie et favoriser la digestion. Ses graines sont couramment utilisées pour leurs propriétés vermifuges. Enfin, son action régénérante, raffermissante et radicalaire fait le bonheur de l’industrie cosmétique. Alors, évitons de piétiner le fenouil marin lors d’une prochaine excursion en bord de mer : il ne nous veut que du bien !
• Teinture mère : de 20 à 25 gouttes à diluer dans un verre d’eau, 3 fois par jour.
• Infusion : pour un effet diurétique, diluer une cuillerée à café de plante séchée dans 250 ml d’eau bouillante.
• Huile essentielle : en application cutanée (bain, compresse ou massage) pour lutter contre la cellulite, l’inflammation des glandes, l’obésité, la peau relâchée et la rétention d’eau. Huile essentielle de criste marine, Pranarôm, 24 € les 5 ml.
• En gel douche : gel douche bio au cédrat et à la criste marine, Cattier, 4 € les 200 ml, ou gel douche et bain au cyprès côtier et fenouil marin, Molton Brown, 26 € les 300 ml.
• En gélules : pour une action diurétique et dépurative, 2 gélules midi et soir. Criste marine, Phytaflor, 6 € les 50 gélules.
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