The Good Guide
The Good Life a sélectionné pour 5 escapades d’automne dans le Sud de la France. Luxe, calme et volupté assurés !
1. Baumanière, aux Baux-de-Provence
Au cœur des Alpilles, dans un environnement naturel exceptionnel au pied des Baux-de-Provence, Baumanière est toujours the address de la région, équilibre entre rusticité et élégance. Dans les pas de son charismatique grand‑père, Jean‑André Charial et son épouse ne cessent, depuis plus de cinquante ans, d’améliorer ce magnifique domaine, en faisant très progressivement passer l’établissement de style provençal à un style plus contemporain et plus épuré. Sur la partie déco, c’est leur belle‑fille Philippine Lemaire qui est à la manœuvre. Le domaine est composé de cinq lieux de vie avec 53 chambres et suites.
L’Oustau, la maison mère initiale, où se trouve le gastro (qui a retrouvé sa 3e étoile en 2020), la Guigou, un petit mas provençal, le Manoir, le mas Flora et, enfin, le mas Carita juste à côté du jardin bio. Vingt chambres ont été rénovées cette année, et les antiquités chinées dans la région se mêlent à des meubles de Paola Navone ou des luminaires d’Ingo Maurer. La nouveauté, en 2022, c’est la création d’une chocolaterie et d’un atelier de poterie en contrebas de l’Oustau. Pour la restauration, les deux adresses, l’Oustau donc, triplement étoilé, tenu de main de maître par Glenn Viel, et le Cabro d’or, sous la houlette du chef Michel Hulin, permettent de varier les plaisirs.
Baumanière n’est pas une étape, il faut y venir plusieurs fois pour prendre le temps d’écumer la région et de profiter de toutes les installations du domaine. Allez donc voir le potager ; il est superbe ! Ce petit air de paradis est le fruit de cinquante ans de travail acharné de la famille Charial. Ils n’ont jamais rien cédé à la facilité et peuvent être fiers de ce qu’ils ont façonné : l’une des plus belles adresses du sud de la France. Goûtez‑y pendant l’été indien !
Domaine de Baumanière,
Les Baux-de-Provence.
2. La Villa Madie, à Cassis
Cassis est un petit paradis, mais il y a une nouvelle raison d’aller dans cette crèche provençale.Le 22 mars dernier, le guide Michelin a donné une 3e étoile à Marielle et Dimitri Droisneau, et c’est amplement mérité. Face à l’incroyable cap Canaille (la plus haute falaise maritime d’Europe), La Villa Madie possède une vue à couper le souffle, sans doute l’une des plus belles de Méditerranée. Marielle est en salle et Dimitri à la cuisine, et les deux cultivent la sincérité et le naturel dans les relations avec la clientèle… et dans les assiettes. Dimitri a appris son métier avec Michel Canet (Grand Saint‑Michel), Éric Frechon (Bristol) et Bernard Pacaud (L’Ambroisie). Il fait maintenant partie du club très fermé des 3-étoiles Michelin. C’est la formidable récompense pour l’expression sincère d’une passion et pour une magnifique authenticité dans les plats proposés.
Le chef magnifie la Méditerranée… et Cassis. « Nous sommes des ambassadeurs de notre village, aime préciser Dimitri Droisneau. Nous cherchons à préparer une cuisine lisible qui tire le meilleur des produits qu’on a reçus le matin même. » Mon plat préféré ? La baguettine de rouget, un plat pur et graphique sur lequel sont rangés des lamelles de rouget péché le matin. Cette 3e étoile change tout pour ce restaurant qui va, maintenant, accueillir des clients spécifiquement grâce à cette étoile supplémentaire… et donc attirer une toute nouvelle clientèle à Cassis. À noter l’excellente Brasserie du Corton, un peu plus haut, des mêmes propriétaires… Et donc la même vue…à moindre coût. Enjoy Cassis !
La Villa Madie
Avenue de Revestel,
anse de Corto, Cassis
3. La Bastide de Gordes, à Gordes
Dans le superbe massif du Luberon, dans l’un des plus beaux villages de France, se cache une ancienne demeure du xvie siècle, suspendue à flanc de falaise. C’est « la » bonne adresse de Gordes et de la région, car le groupe Airelles en a fait un véritable petit joyau. Fantastiquement intégré dans son environnement naturel, entouré d’oliviers centenaires et de cyprès verdoyants, cet hôtel est une invitation au calme, à goûter au lifestyle provençal dans un paysage de toute beauté. Dans les années 50‑60, le château de Gordes a appartenu à Victor Vasarely, et les plus grands noms sont venus à Gordes. La Bastide, propriété de Stéphane Courbit depuis 2014, fait partie des Hôtels et Maisons d’exception du groupe Airelles. Ici, le chic se cache dans une multitude de détails. chambres, toutes avec de hauts plafonds, possèdent de magnifiques tomettes rouges, des boiseries qui sentent bon la cire, ainsi que des meubles et de jolis tableaux chinés dans la région. Trente-quatre chambres et 6 suites composent cet hôtel à dimension humaine, complété d’une véritable petite merveille, La Maison de Constance, une villa privée légèrement en contrebas de l’hôtel, qu’on peut louer à la nuit ou à la semaine, tout en profitant des services de La Bastide.
Le restaurant L’Orangerie offre une vue incroyable sur toute la vallée. Ses spécialités : le homard et sa polenta croustillante, ou la selle d’agneau poêlée et son caviar d’aubergines. Le brunch du dimanche est une tuerie ! Le second restaurant, Clover Gordes, vous accueille dans un décor de vaisselle et de meubles anciens. C’est l’unique échoppe culinaire de Jean‑François Piège, et son buffet provençal est un enchantement pour les papilles (ah ! les fleurs de courgettes farcies à la brousse !). On continue avec les restaurants : le célèbre TIGrr de Saint‑Tropez et de Megève (cuisine asiatique) s’est installé dans une ancienne maison de village adossée à La Bastide, et une belle trattoria, en face du château, fait probablement les meilleures pizzas de la région. Côté spa, c’est Sisley qui est aux manettes, dans un cadre incroyable, inspiré de l’abbaye de Sénanque, toute proche. 1 600 m2 de douceur et d’élégance, avec vue sur le Luberon. Enfin, aux Airelles, on aime les enfants, et l’Airelles Summer Camp vous permettra de laisser vos rejetons s’amuser pendant que vous écumerez la région… ou les boutiques du village. N’oubliez pas de faire un tour, justement, à la boutique de La Bastide, où vous pourrez acheter les huiles et les vins en provenance du château d’Estoublon, qui appartient également au même propriétaire. Le résultat est bluffant : cadre et vue magiques, service aux petits oignons, qualité des matériaux, literie de rêve, et petites attentions tout le temps. La Bastide de Gordes est un paradis, profitez-en aussi en arrière‑saison, c’est encore plus charmant.
La Bastide de Gordes,
61, rue de la Combe,
Gordes (Vaucluse).
4. Le Château La Coste, au Puy-Sainte-Réparade
Lorsqu’on parle d’un domaine viticole, qu’il soit en France, en Italie ou en Espagne, on y associe souvent une très belle demeure. Ici, au Château La Coste, c’est très différent. Il y a bien les vignes, les oliviers, les cyprès et la bastide initiale, très jolie, mais le propriétaire, Patrick McKillen, y a fait construire quelque chose qui n’existe pas beaucoup ailleurs. À savoir, un véritable complexe de luxe, mélangeant la viticulture (bio), un chai incroyable dessiné par Jean Nouvel, et, partout dans le domaine, des œuvres d’art monumentales (Louise Bourgeois, Richard Serra ou encore Calder). Un café restaurant dessiné par Tadao Ando, un pavillon de musique dessiné par Frank Gehry, ou encore un pavillon d’exposition imaginé par Renzo Piano et un amphithéâtre, œuvre d’Oscar Niemeyer (excusez du peu)… Quel bonheur et quelle joie pour l’intellect et les yeux !
C’est l’hôtel Villa La Coste qui nous intéresse aujourd’hui. Sur un flanc de colline, l’établissement s’articule autour d’une ruelle ombragée, inspirée des villages provençaux aux alentours. Il abrite 28 suites de 90 à 240 m², dans une ambiance douce et immaculée, avec un mobilier de style 50’s en bois blond. Toutes les chambres possèdent un lit à baldaquin avec de magnifiques voilages blancs, et, lorsque les fenêtres de la jolie terrasse qui domine les vignes sont ouvertes, on a immédiatement une impression de flottement apaisante et très agréable. Un iPhone permet de découvrir l’ensemble des services du domaine et de joindre la réception. Partout, les œuvres d’art attirent le regard : ici, un tableau de Le Corbusier, là, un autre de Sean Scully, le mobilier est signé Perriand, Yovanovitch, Nakashima, Royère ou Mouille. Chaque superbe salle de bains donne sur un petit patio. Le temps semble s’être arrêté.
Si vous voulez descendre pour dîner ou voir un spectacle (Tim Dup, en l’occurrence, le jour de ma visite), vous n’avez qu’à demander une navette, et un Defender noir dernier modèle vous y conduira, à moins que vous ne préfériez une 2 CV ou une jolie petite Fiat 500 électrique. Vous êtes en bas du domaine ? Cela tombe bien, vous avez donc le choix de dîner au restaurant Francis Mallmann, cuisine argentine (je vous recommande la focaccia aux olives à l’apéritif), au café restaurant Tadao Ando, dans le centre d’art, ou au restaurant étoilé Villa La Coste, où Hélène Darroze officie depuis juillet 2021 : elle y vient une fois par semaine, et sa carte est un enchantement. Enfin, le spa, dessiné par André Fu, le célèbre designer hong‑kongais, est presque une œuvre d’art à lui seul. Il est vraiment très difficile de ne passer qu’une nuit dans cette réserve de luxe et de paix. Je vous ferais bien volontiers une ordonnance pour y rester trois jours, c’est le minimum nécessaire pour faire un break dans cet endroit absolument incroyable, dont le niveau de sophistication est à 10 sur une échelle de 10… mais ce n’est pas encore, hélas, remboursé par la Sécurité sociale !
Château La Coste,
2750, route de la Cride,
Le Puy-Sainte-Réparade (Bouches-du-Rhône).
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