The Good Business
Engie vient d'entrer au capital de Symbio FCell, une start-up spécialisée dans les prolongateurs d’autonomie hydrogène. L’ancien GDF-Suez y rejoint Michelin, déjà actionnaire depuis deux ans. Deux leaders mondiaux qui croient en l’ambition de Symbio : créer des véhicules grand public de série qui fonctionnent à l’hydrogène d’ici cinq ans.
A l’occasion des Matinales de l’innovation, Engie a annoncé ce matin son entrée au capital de Symbio FCell à hauteur de 20 %). Cette start-up grenobloise s’est spécialisée dans la fabrication de kits à hydrogène pour voitures électriques qui rallongent l’autonomie de ces dernières. Grâce à l’hydrogène, on peut parcourir des distances jusqu’à cinq fois plus longues sans recharger son véhicule et le tout sans dégager un gramme de CO2. A terme, l’ambition de Symbio Cell est de remplacer le pétrole par de l’hydrogène sur les voitures hybrides. Le directeur général adjoint en charge de la Recherche & Technologie et de l’Innovation d’Engie, Thierry Lepercq, a qualifié d’historique ce partenariat.
Partenariat entre @SymbioFCell et @ENGIEgroup #hydrogène #mobilité #MatinaleH2 #innovation pic.twitter.com/eKaWRpFBSr
— @ENGIEInnov (@ENGIEInnov) September 19, 2016
Si l’hydrogène est une source d’énergie peu chère et qui ne pollue pas quand on l’utilise, pourquoi n’en est-on qu’au début de son exploitation ? Soit, des véhicules de constructeurs asiatiques sont déjà disponibles en full power (100 % hydrogène) et l’Allemagne a déjà construit une quarantaine de stations de recharge, mais le reste du monde est encore loin d’être converti. Le problème, c’est le stockage. Cedric Thoma, du ministère de l’écologie, pose le paradoxe de l’œuf et la poule : sans station, pas de voiture et sans voiture, pas de station. Le gouvernement a donc établi une stratégie prudente : quand une station est surchargée, on en construit une autre et ainsi de suite. Pour Thierry Lepercq en revanche, le stockage n’est pas un problème. Il assure en effet que de nombreuses infrastructures existantes pourraient à terme devenir des stations à hydrogène et c’est sur ce point qu’Engie apportera son expérience.
Mais pas seulement. En effet, il subsiste une deuxième grande question autour de l’hydrogène : sa transformation. Pour produire de l’hydrogène, il faut de l’électricité et c’est là que le bât blesse car cette étape a un impact non négligeable sur l’écologie. Mais là encore, Engie a sa solution… Thierry Lepercq a rappelé que monter un champ de panneaux solaires ne prenait que 15 mois et qu’aujourd’hui, le solaire et l’éolien sont devenus les premiers producteurs d’électricité. Des tests en région PACA ont montré que 0,8 % du territoire équipé en panneaux solaires suffirait à alimenter la région.
En apportant son savoir-faire, Engie compte donc apporter des solutions pour les deux problèmes qui bloquaient jusqu’ici la production de moteurs à hydrogène. L’objectif dans un premier temps est d’installer les kits Symbio FCell sur des véhicules utilitaires (bennes, bus, camionnettes…) avant, comme le prévoit Fabio Ferrari, le président de la start-up, de lancer une véritable production en série dans les cinq années à venir. Si le langage est très corporate et optimiste, l’idée que deux géants de l’industrie française se penchent très sérieusement sur une nouvelle énergie ne peut être qu’une good news…