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En matière d’économie, l’Inde et la Chine ont longtemps fait de l’ombre au reste de l’Asie. Mais cette suprématie a vécu. C’est du moins les conclusions que tirent Google et l’investisseur Temasek d’un rapport au titre évocateur : « Débloquer une opportunité digitale à 200 milliards de dollars en Asie du Sud-Est ». Une région prête à sortir de l’ombre !
C’est incontestable : les deux géants asiatiques monopolisent l’attention du monde économique. Même s’il reste relativement faible, le PIB indien prévoit une croissance de 7,5 % pour l’année 2016, tandis que celui de la Chine s’élevait à plus de 10 000 milliards de dollars en 2014. Avec des performances moins spectaculaires, les pays d’Asie du Sud-Est (ASE) et d’Asie-Pacifique (APACA) sont souvent relégués au second plan lorsqu’on aborde des questions d’économie et d’innovation numérique.
Pour compenser ce retard, Temasek, une holding d’investissement basée à Singapour, s’est associée à Google pour élaborer un rapport d’une trentaine de pages visant à faire la lumière sur le potentiel des pays de l’ASE. Les recherches concernent six pays de la région : Malaisie, Singapour, Indonésie, Philippines, Thaïlande et Vietnam, et trois secteurs d’activités : le e-commerce de première main, les voyages et les médias.
Le rapport prévoit une forte croissance de l’accès à Internet, en s’appuyant notamment sur le fait que le nombre de personnes connectées passera de 260 millions aujourd’hui à 480 millions d’ici 2020. Par ailleurs, dans cette région, la population est jeune (70 % de ses habitants ont moins de 40 ans). L’accès aux technologies numériques pourrait se révéler une aubaine pour les compagnies du e-commerce. Ce dernier représente une solution d’avenir pour le commerce entre populations habitant des îles isolées.
Enfin, selon les prédictions émises par Google et Temasek, la classe moyenne grandissante représente un catalyseur important du développement du Sud-Est asiatique.
Les difficultés restent cependant nombreuses : le rapport souligne que le déficit de compétences et connaissances high-tech constitue une barrière importante. L’essor du digital passera par un effort pédagogique conséquent. Le manque de structures logistiques est un autre frein à l’essor du e-commerce. Malgré tout, Google et Temasek demeurent convaincus qu’avec un capital d’investissement de 50 milliards de dollars, l’économie digitale de la région pourrait rapidement décoller.
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