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Chantier naval de l'Atlantique, Saint Nazaire
Depuis 2007, les chantiers de l’Atlantique appartiennent au coréen STX, qui a fait faillite l’an dernier. Un accord de principe a été signé avec l’italien Ficantieri en avril dernier, et remis en cause depuis.
melanie

The Good Business

Les dessous du chantier naval de Saint-Nazaire

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Le chantier naval de Saint-Nazaire, le plus grand d'Europe, tangue entre son carnet de commandes plein et son rachat par l'Italien Fincantieri. Zoom sur ce monument français.

Chiffres d’affaires 2016 (estimations)

Dans le monde :
– Construction navale civile : 80 Mds €.
– Construction navale militaire : 30 Mds €.
En France :
– Construction navale civile : 1 Md €.
– Construction navale militaire : 2 Mds €.
– Filière navale intégrant les sous‑traitants
et les activités de maintenance : 8,5 Mds €.

 

Un tour de table très politique

Le rachat des chantiers de Saint-Nazaire à l’issue de la faillite de STX a représenté un vrai casse-tête pour l’État français, tant les enjeux pour la Défense sont forts. Dès l’annonce de la faillite de STX, les partisans d’une solution nationale, élus locaux, syndicats et experts se sont fait entendre avec, en filigrane, le scénario catastrophe d’un repreneur peu scrupuleux qui se livrerait à un pillage technologique avant de délocaliser la production en Asie. L’Élysée a réussi à imposer ses conditions à la candidature de Fincantieri. L’accord de principe signé en avril prévoit que le groupe italien reste minoritaire à 48 % du capital, l’État français maintient son droit de veto avec 33%, le constructeur naval militaire français DCNS (détenu à 62% par l’État français) monte au capital à hauteur de 14 % environ et un investisseur italien indépendant reprend le reliquat. Le plan de reprise comporte de nouveaux engagements en matière de préservation du site et de ses activités en France. Pour continuer à faire pression sur le constructeur naval italien, dont le partenariat avec le chinois China State Shipbuilding Corp. fait craindre un transfert de charges et de savoir-faire, Paris garde sous le coude son plan B de nationalisation temporaire.

Depuis 2007, les chantiers de l’Atlantique appartiennent au coréen STX, qui a fait faillite l’an dernier.
Depuis 2007, les chantiers de l’Atlantique appartiennent au coréen STX, qui a fait faillite l’an dernier. Bloomberg / Getty Images
Le chantier naval de Saint-Nazaire a signé un accord de principe avec l’italien Fincantieri en avril dernier, et remis en cause depuis.
Le chantier naval de Saint-Nazaire a signé un accord de principe avec l’italien Fincantieri en avril dernier, et remis en cause depuis. Bloomberg - Getty

 

Fincantieri garde le cap de la mondialisation

A la tête du groupe de construction navale civile et militaire italien détenu à près de 72 % par l’État italien et coté à la Bourse de Milan depuis 2014, Giuseppe Bono, le patron de Fincantieri, mène une stratégie offensive tournée vers l’international. Les activités de Fincantieri sont diversifiées et une acquisition stratégique lui a permis de prendre le leadership sur les plates-formes offshore en 2013. Fincantieri vise également le marché très prometteur de la croisière en Chine et y a créé, en 2016, une coentreprise. Pour le groupe, mettre la main sur Saint-Nazaire, seul chantier capable de construire les plus grands paquebots du monde, est une étape cruciale.

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