The Good Business
Deskopolitan ouvrait en 2017 son premier espace à Château d’Eau dans le 10e arrondissement de Paris. Au printemps, ils prévoient de récidiver sur le boulevard Voltaire cette fois. The Good Life a pu visiter le chantier en avant-première…
Les ouvriers s’activent sous leurs bonnets et leurs cache-cols au 226 du boulevard Voltaire, près de Nation, dans le 11e arrondissement de Paris. Et ils ont du pain sur la planche ! Ce complexe de plusieurs immeubles accueillera, une fois amélioré et refait à neuf, un espace de coworking aux (très) grandes ambitions : révolutionner ce marché déjà en pleine effervescence dans la capitale. C’est ici qu’ouvrira, en avril prochain, la deuxième adresse Deskopolitan.
Comme pour celui de Château d’Eau, les deux patrons Alexis Rebiffé et Paul Chevrillon sont propriétaires des lieux et ont choisi un emplacement stratégique, à contre-courant de la concurrence sur le marché du coworking. Là où les Wework, Kwerk, Morning et autres pontes du secteur privilégient logiquement les centres d’affaires parisiens, de La Défense aux Champs-Elysées en passant par le 9e arrondissement, Deskopolitan mise plutôt sur les quartiers où vivent ses membres. Le 10e, dans le Village Saint-Martin, pour son premier espace, le 11e, entre Nation et Bastille, pour le second.
C’est un agrégat d’immeubles de la fin du XIXe siècle aux années 60 qui fait peau neuve et devrait accueillir les premiers membres en avril. Une distillerie Cusenier qui, d’extension en extension s’est retrouvée entre les mains d’une mutuelle jusqu’en 2006 puis a été rachetée par la RATP qui n’en a rien fait jusqu’en 2015, date de sa vente à Deskopolitan.
A la baguette de cette rénovation, l’architecte Franklin Azzi, qui travaille également à la construction de la Nouvelle Tour Montparnasse, au sein du collectif Nouvelle AOM (Franklin Azzi Architecture, ChartierDalix Architectes, Hardel Le Bihan Architectes). S’il aurait pu raser puis reconstruire pour densifier à l’extrême les lieux grâce à un plan d’urbanisme favorable, il a préféré les démolitions et nouvelles constructions « chirurgicales ». L’intégralité du squelette du bâtiment des années 60 a été conservée, la façade est neuve, les parkings ont été supprimés et servent aujourd’hui de bureaux fermés et lumineux grâce à des puits de lumière. Une extension, sorte de boîte en verre, a été posée sur le toit et ouvre la vue sur le potager.
Le service est en effet au cœur de l’offre vantée par Deskopolitan. Un jardin sur le toit, donc, géré par l’entreprise Topager, où se fournira le chef du restaurant. Celui-ci voisinera avec un barbier Big Moustache, une conciergerie, une salle de sport Episod, un café et… une crèche ! Treize « berceaux » soigneusement gardés par La Maison Kangourou. Si, pour ses services ouverts aux non-membres, Deskopolitan a préféré faire appel à des professionnels, la jeune pousse du coworking parisien se lance aussi un défi de taille : l’hôtellerie.
En effet, c’est une première en France – on connaissait les hôtels/coworking, pas les coworking/hôtels – Deskopolitan a fait sortir de terre un boutique-hôtel de 14 chambres dans la cour de son nouvel espace. Lui aussi imaginé par Franklin Azzi qui s’est inspiré du passé industriel-artisan du quartier en utilisant de la brique, et des petits immeubles new-yorkais pour les escaliers de secours. Si la décoration de la chambre témoin que The Good Life a pu visiter n’est pas révolutionnaire, elle est pleine de clins d’œil à l’ancienne distillerie. Cette nouveauté permettra à ceux qui souhaitent travailler dans la capitale pour un weekend ou une semaine de s’éviter de longs trajets de leur hôtel au bureau.
En tout, ce sont plus de 5500 m² qui pourront accueillir jusqu’à 380 positions de travail dès le printemps. Ensuite, Deskopolitan pourra commencer à prospecter ailleurs… Pourquoi pas dans les 12e et 13e arrondissements
→ www.deskopolitan.com
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