Les créations de Nani Marquina se reconnaissent au premier regard. Une question de couleurs, de tissage, de toucher, de sensation. Une identité que défend farouchement sa fondatrice. Sa mission : réinventer le tapis artisanal. Et depuis 1987, pas un faux pas. Histoire d’en rajouter à sa kyrielle de récompenses, la marque a reçu tout dernièrement le Elle Deco International Design Award 2018 avec Jaime Hayón pour le tapis Hayón x Nani.
Nani Marquina poursuit ainsi l’héritage familial : son père, Rafael Marquina, designer, est l’auteur de la fameuse burette à huile lauréate du Delta d’or lors de la première édition du Adifad, en 1961. Aujourd’hui, le succès de cette entreprise familiale réside dans son incessante quête d’innovation, en termes de tissage, de matières, de coloris et de dessins.
Nina Marquina, ode au naturel
Si la majorité des motifs est dessinée en interne, des designers de renom – pas forcément issus du secteur textile – travaillent régulièrement pour cette maison qui compte aujourd’hui plus de 120 collections, à raison d’une cinquantaine par catalogue.
Parmi ces signatures prestigieuses, citons Doshi Levien, Martí Guixé, Eduardo Chillida, Milton Glaser, et les frères Bouroullec. Ces derniers lancent, cette saison, la collection Blur, des kilims tissés dans des motifs géométriques répétitifs, comme ils l’avaient déjà fait avec Losanges, en 2011, et Lattice, en 2016.
Autre nouveauté, la collection Herb, dessinée par Nani Marquina. Ici, les motifs très minimalistes sont tissés à la main avec un chanvre antibactérien et biodégradable. La créatrice passe une grande partie de ses vacances dans sa ferme, à Ibiza, lieu de retrouvailles familiales mais aussi de réflexion et d’inspiration.
C’est là qu’est née, entre autres, sa fameuse ligne Natural réalisée à base d’orties, de soie et de laine. Une proximité avec la nature que l’on retrouve partout chez elle, jusque dans les modes de production, écologiques ; dans les matières, avec des fibres lavées, des lessives naturelles et un séchage à l’air libre et au soleil.
Une véritable obsession ! La sublime ligne Tres Vegetal, imaginée avec Elisa Padrón, en 2016, avec ses irrégularités, ses différences d’épaisseur et le mariage subtil des tonalités beige, ivoire et blanche en est la meilleure illustration.