The Good Business
Après avoir levé plusieurs millions d’euros de fonds et embauché des pointures de l’aéronautique, la start-up munichoise Lilium a réussi à faire décoller son jet autonome de cinq places pour la première fois.
L’appareil semble frêle, son allure est plus proche d’un faon qui apprend à marcher que celle d’un chef d’œuvre industriel prêt à fendre le ciel et il ne vole pas assez haut pour avoir le temps d’ouvrir un parachute si l’on passe par la fenêtre. Pourtant, dans la salle des opérations, c’est l’euphorie comme à Cap Canaveral. La scène se déroule à Munich début mai et pourrait marquer un tournant dans l’histoire de la mobilité urbaine. Le jet imaginé par Lilium vient de décoller pour la première fois.
La start-up allemande continue d’alimenter l’espoir de voir voler des taxis autonomes dans le ciel des grandes villes, beaucoup plus vite que prévu. Fondée en 2015, elle a déjà levé plus de 100 millions d’euros. Puis elle a recruté chez Airbus, Audi et d’autres grands noms de l’automobile et de l’aéronautique. Avant de réussir l’exploit, en 2017, de faire voler son premier prototype. Une étape importante, même s’il ne s’agissait que d’une miniature.
Alors qu’il était impossible, dans notre portrait consacré à la firme munichoise en novembre dernier, de donner une date pour le vol du premier prototype grandeur nature, Lilium a brûlé les étapes. La start-up a réalisé le vol inaugural moins de six mois plus tard !
Un service complet en 2025 ?
La bête pourrait atteindre les 300 km/h, sur 300 kilomètres, le tout alimenté par un moteur électrique et sans pilote. L’appareil pourra embarquer jusqu’à 5 passagers. Surtout, et c’est ce qui le différencie de ses concurrents, il décolle à la verticale !
Contrairement à Boeing et Airbus qui comptent vendre leurs taxis volants autonomes, à Uber notamment, Lilium développe, en parallèle, son propre service pour concurrencer le géant américain. Elle prévoit de créer des stations de décollage et d’atterrissage et une application pour commander son jet. Un projet que le CEO Daniel Wiegand résume ainsi : « Nous rêvons d’un monde où chacun pourrait voler où il veut et quand il le veut ». Le prix d’une course JFK – Manhattan ne devrait donc pas excéder celui d’une course en taxi.
Les taxis Lilium pourraient être opérationnels en 2025. Et peut-être plus tôt dans quelques grandes villes (on mise sur New York, Chicago, Londres et Dubaï). En attendant, le prototype du jet 5 places va entrer dans une phase de tests draconiens.
Lire aussi
Lilium, la start-up allemande qui révolutionne le transport urbain
Premier test réussi pour le drone autonome développé par Boeing