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Cupra n’a qu’une poignée d’année au compteur. Pourtant, la marque a déjà imposé son image faite de caractère ibérique fougueux, de design incisif et de technologie le plus possiblement funky. Et l’alchimie semble fonctionner.
Avec Cupra, nous assistons au spectacle, finalement assez rare, de l’éclosion ex nihilo d’une marque automobile. Dans le même genre, on a pu admirer ces dernières années les décollages de Tesla et de DS Automobiles, ou encore le redémarrage de Dacia. Bien sûr, rien de commun avec la Chine, qui a vu l’éclosion de plusieurs dizaines de marques en une poignée d’années. Elles déferlent depuis peu sur l’Europe comme une grande marée sur le Mont-Saint-Michel…
Cupra est une marque espagnole véritablement née en 2018 et qui fait partie du groupe Volkswagen. Elle se veut fun, stylée et un poil exubérante. Avant cela, ce nom existait déjà sous la forme d’une finition apposée sur les Seat les plus sportives. Toutes proportions gardées, Cupra est un peu l’AMG de Seat. La marque se porte bien, avec une production qui croît régulièrement. Elle a vendu 240 000 véhicules l’an passé et devrait atteindre les 300 000 cette année. La comparaison avec DS Automobiles fait mal : apparue en 2014, la marque premium de Stellantis a vendu un peu plus de 40 000 véhicules en 2024…
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Électromobilité et sensations
Pour Cupra, l’avenir s’écrit clairement aux watts. De toute façon, l’Europe l’a décidé : le moteur à piles s’imposera manu militari en 2035… À moins d’un revirement d’ici là. On n’est jamais à l’abri. La gamme électrique de Cupra comprend la petite Born, issue de la VW ID.3, et le SUV familial Tavascan, cousin germain de la VW ID.5. En 2026 arrivera la citadine à piles Raval, de 4,04 m de long.
Les voitures à batteries ont bien des atouts : elles sont douces, silencieuses, exemptes de vibrations et fatiguent moins que les autres. Mais elles pêchent souvent par un petit manque de caractère. En gros, on a l’impression de conduire à chaque fois la même voiture… Pas étonnant que Ferrari ne se hâte pas vers la prise. Gênant aussi quand on se nomme Cupra et que l’on se proclame « la voiture d’une autre voie » (Another way).
Cupra : le design en avant
La marque espagnole annonce avoir trouvé la solution pour rendre ses voitures électriques joyeuses et exaltantes. Le design a un rôle primordial à jouer. Le style Cupra se veut émotionnel et spectaculaire. De ce point de vue, le Tavascan semble très raisonnable…
L’extravagant concept Tindaya l’est moins. Présenté au dernier salon de Munich, ce coupé XXL de 4,72 m de long est la plus grosse Cupra jamais présentée. Mais il demeure un prototype unique. La marque devrait en revanche accueillir la Raval l’an prochain, basée sur la plateforme MEB. Cette citadine électrique se frottera à l’Alpine A290. Son nom provient d’un quartier un peu sulfureux de Barcelone. À noter que les autres Cupra optent aussi pour des noms à connotation géographique : Formentor correspond à une île des Baléares (Formentera), Terramar au mythique circuit de Sitges. Tindaya provient d’une montagne volcanique de l’île de Fuerteventura, dans les Canaries. Quant à Tavascan, il s’agit d’un charmant village pyrénéen.
Le style au-delà de l’automobile
En matière de design, la marque va plus loin. Présentée lors de la Milan Design Week 2025, la nouvelle division Cupra Design House entend étendre le langage Cupra au-delà du monde de l’automobile. Ce sont les mêmes designers que ceux qui œuvrent sur les autos.
Cette entité se présente comme « conseillère en design ». Ainsi, dernièrement, elle a œuvré sur des bagages en matériau recyclé pour Harper Collective, la marque de Jaden Smith et Sebastian Manes, une singulière lampe Dipping Light chez Marset ou encore le bateau sportif hybride E23 Terramar chez De Antonio Yachts. Des hôtels relookés Cupra Design pourraient voir le jour sous peu. En résumé, cette entité veut montrer que le design auto peut influencer d’autres secteurs. Cupra s’appuie aussi sur des concessions qui se présentent comme des « centres d’expérience ». À Paris, l’important Cupra City Garage de la Madeleine intègre ainsi un salon de thé en collaboration avec le chef pâtissier Jeffrey Cagnes.
Test drive : en route avec Cupra
Un autre chapitre de l’esprit Cupra concerne le plaisir de conduire. Pour découvrir la joie que peut dispenser une Cupra électrique, rendez-vous nous est donné en Allemagne, en pleine Forêt-Noire. Arrivé sur place, un SUV Tavascan nous attend, en version 340 ch à quatre roues motrices. La prise en main est couplée avec une expérience numérique dénommée Experience Tracker. Elle s’appuie sur une appli fonctionnant via une montre connectée qui détecte les pulsations du cœur du conducteur et une caméra qui décrypte les traits de son visage. Le tout doit permettre de déceler quelles sensations le traversent. Amusant ! L’ensemble rappelle les questionnaires psychos des magazines féminins, mais en version 3.0.
Contact ! Nous découvrons les splendides routes, sinueuses à souhait, de la Forêt-Noire, massif frontalier de l’Alsace. Notre parcours comprend notamment la montée au sommet du Kandel (1 241 m). Nous traversons tour à tour de verdoyants décors champêtres et des forêts de sapins très denses. On ne compte plus les épingles à cheveux. Plus loin, le trajet gravit des collines puis plonge dans des vallons peuplés de charmants villages proprets et pittoresques. À l’issue de ce road trip de deux jours, le système électronique décrit un conducteur (mézig, en l’occurrence) « calme, serein, qui trouve la joie dans le plaisir simple de la maîtrise ». Il dit aussi : « Il n’a pas besoin de brusquerie ni d’effectuer des figures acrobatiques » et « Pour lui, seule la fluidité compte. » Admettons…
Une chose est sûre : le Tavascan est un SUV rigoureux et précis, mais pas authentiquement sportif. Son poids conséquent (2,2 tonnes) se fait sentir. À son bord, le conducteur est initialement tenté par deux ou trois enchaînements rapides, puis revient vite à une conduite plus cool, plus tranquille. Une allure sereine convient bien à ce solide véhicule.
De ce trip, il nous reste le souvenir d’un très agréable moment passé sur les routes du massif de la Forêt-Noire. Cette bien jolie région s’avère — ce n’est plus si courant — fort bien adaptée au tourisme automobile. Ses belles routes permettent au conducteur de prendre facilement du plaisir, qu’il se trouve au volant d’une Cupra ou non…
Site internet de Cupra
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