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Inventée en 1917 pour jouer au basket-ball avant de devenir le symbole de la pop culture américaine, la sneaker la plus vendue au monde sert aussi de base à de petites et grandes oeuvres d’art.
En poussant la porte du 51 Pembridge Road, à Notting Hill, à Londres, on croit d’abord pénétrer dans un concept-store Converse dédié à la customisation de son modèle phare, la Chuck Taylor All Star.
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C’est en observant de près les sneakers bariolées, déclinées en autant de designs qu’il y a de paires exposées aux murs du studio-boutique Koko Art, que l’on s’aperçoit qu’il leur manque la célèbre pastille étoilée. Et que ces « Chuck » n’en sont pas ! Qu’importe. Les clients sont conquis par le style qui s’étale sur la surface plane de ces simili-Converse dont le grain du tissu est si proche de la toile d’un tableau.
Si le studio anglais n’a pas le droit de peinturlurer la vraie Chuck à sa guise, c’est sans doute parce que la marque battant pavillon Nike depuis 2008 dispose de son propre service de relooking arty. Et qu’elle veut garder la main sur le destin de son best-seller.
Converse : un symbole du rêve américain
Créée en 1917 par Marquis Mills Converse, rare businessman à croire au potentiel du basket-ball, alors à la tête d’une entreprise du Massachusetts connue pour ses semelles antidérapantes inventées après une chute du boss dans un escalier, cette icône est popularisée dans les années 30 par Chuck Taylor, son meilleur commercial.
L’ancien basketteur fait alors la tournée des facs pour promouvoir le modèle qui, dès 1932, arbore sa signature sur la pastille protégeant la malléole. Chaussure officielle des forces armées américaines puis des stars de la NBA, la All Star s’immisce dans le civil, dès l’après-guerre, aux pieds des étudiants et des ouvriers.
Mais ce sont les artistes de la scène underground, du pop rock au grand écran (Elvis Presley, James Dean, Andy Warhol, Iggy Pop, John Travolta, Debbie Harry), qui vont en faire le symbole du rêve américain… et une star mondiale !
Une œuvre d’art à 25 000 dollars
Dès le début des années 2010, le modèle n’échappe pas à la frénésie des « collabs » qui secoue l’industrie des sneakers. Si Converse s’associe à de prestigieuses maisons de mode (Comme des Garçons, Missoni, Maison Margiela), elle rend aussi régulièrement hommage à de grands noms de l’art contemporain (les conserves de soupe à la tomate d’Andy Warhol en 2015, les graffitis de Keith Haring en 2021) et en invite d’autres à revisiter son culte. Damien Hirst y pose son papillon en 2010, Kevin Lyons la griffonne pour Colette deux ans plus tard.
Avant le summum, en 2013, avec Nate Lowman : l’artiste new-yorkais découpe deux de ses toiles inspirées du portrait de Marilyn Monroe par Willem DeKooning pour composer 21 paires uniques nécessitant chacune 180 heures de travail. Prix de l’oeuvre d’art : 25 000 dollars. Marquis Mills Converse a bien fait de rater une marche…
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