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Chaussures Aubercy unique en son genre - the good life
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Chaussures : Aubercy, unique en son genre

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En 1935, une histoire d’amour entraîne toute la famille Aubercy à créer des chaussures de luxe ! Chez cet excellent faiseur parisien confidentiel, la troisième génération – incarnée par Xavier – ne badine toujours pas avec la grande tradition.

Tout commence par le coup de foudre entre le grand-père, André Aubercy, et la grand-mère, Renée, vendeuse de chaussures à Paris. Poussé par leur ami Arturo López, un milliardaire chilien en vue fan de chaussures… anglaises, le jeune couple se lance comme bottier en 1935. Un rien visionnaire, estimant déjà que l’avenir est au prêt-à-chausser réalisé avec le soin de la grande mesure, Émile installe la boutique familiale à la Bourse de Paris, au plus près de ses clients traders.

Elle n’en a plus bougé. C’est là qu’Odette, 81 ans, se rend chaque jour, tandis que son fils, Xavier Aubercy, 51 ans, écrit à son tour la suite de la saga familiale. Sa passion : créer des modèles, mais, surprise, il est aussi… psychanalyste !

5 questions à Xavier Aubercy, créateur de chaussures… et psychanalyste !

Avec quels ateliers travaillez-vous aujourd’hui ?
Xavier Aubercy : Depuis des lustres, un atelier italien de sept artisans fabrique nos souliers avec amour, à Modène. Nos rapports sont humains, cordiaux. On bavarde cinq minutes business et, durant une heure, on se donne des nouvelles des enfants !

Chaussures Aubercy unique en son genre - the good life

Familiale, miniproduction, haute qualité, votre entreprise n’a rien de moderne. C’est volontaire ?
Notre modèle économique est clairement en dehors des normes de l’époque. Chez Aubercy, on peut assortir ses chaussures à la couleur des sièges d’une voiture, faire reproduire celles de son grand-père ou trouver une idée originale pour une double boucle. Ou tout personnaliser : œillets, bout fleuri ou non, semelles spéciales, initiales. Nous proposons 15 modèles en prêt-à-porter, bien qu’une paire de chaussures sur deux soit une commande spéciale. À un moment, j’ai pensé que ce n’était plus viable, mais, depuis deux ans, de nouveaux clients découvrent notre savoir-faire. Ma vision est de consolider notre activité en restant indépendants.

Quelles peaux utilisez-vous ?
Notre taille est une force et un inconvénient. Certains grands groupes raflent les peausseries rares, or nous privilégions le veau tanné en France, et le très beau veau est plus facile à trouver pour 1 000 paires que pour 10 000. La fidélité paie aussi. Quand d’autres filent acheter leurs peausseries en Chine, nous soutenons nos tanneurs, qui nous réservent les plus belles, et je ne discute jamais d’une augmentation de 10 centimes ! La valeur ajoutée d’une peau, c’est la main qui la travaille.

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Quels sont vos projets ?
Nous sommes cinq à la boutique, dont ce jeune collaborateur passionné tout juste recruté… qui porte des costumes trois-pièces comme un vrai dandy ! Bien sûr, j’aimerais qu’une dizaine de magasins nous représentent, mais nous avons nos critères : pour vendre nos chaussures, il faut les avoir portées ! Actuellement, nous avons trois points de vente au Japon (deux à Tokyo et un à Osaka) et notre boutique en ligne (5 % de notre chiffre d’affaires). Nous proposons aussi des sacs cabine que nous dessinons. La collection compte six modèles.

Vous êtes la troisième génération. Rêviez-vous d’un autre destin ? Depuis le landau, ma vie s’est passée dans cette boutique de la rue Vivienne, où j’aime toujours créer nos modèles, mais, à 40 ans, j’ai repris des études et ouvert mon cabinet de psychanalyste.

Données clés 

1935 : création de la maison familiale par Renée et André Aubercy. Leur succèdent Philippe Aubercy et, aujourd’hui, Xavier épaulé par sa mère, Odette.
100 % : la production faite en Italie, soit 1 000 paires par an.
Temps : chez Aubercy, il faut 10 heures pour monter une chaussure en prêt-à chausser, 13 heures pour une commande spéciale, 17 heures pour plus de modifications selon le souhait du client. Les coutures du modèle Lupin, mocassin créé il y a vingt ans avec sa bride en forme de masque, sont faites à la main par une dame italienne de 80 ans !
Boutiques : 1 en propre à Paris, 3 au Japon, 1 en ligne.
Modèles : 15, parmi lesquels André (derby deux œillets très pur et très 50’s) et Swann (le fameux richelieu de la maison), ainsi que 6 sacs cabine.


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