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Connu pour ses motos à trois roues et ses scooters des neiges, le groupe BRP remet en selle sa marque Can-Am pour attaquer le marché bourgeonnant de la moto électrique. Rencontre au siège, près de Montréal, avant un galop d’essai au guidon des Pulse et Origin, les deux nouveaux modèles lancés cette année.
Valcourt est une petite ville à une centaine de kilomètres à l’est de Montréal. C’est là que se situe le plus gros producteur de véhicules de loisirs motorisés d’Amérique du Nord, BRP, qui a écrit une page à part dans l’histoire de la moto : sa marque Can-Am a gagné le championnat de motocross américain en 250 cm3 à deux temps avec Gary Jones en 1974, battant les Japonais.
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En route vers le succès
Une success-story qui dura jusqu’en 1987 avec la fin de la production de motos, avant que l’activité véhicules de loisirs ne soit vendue par sa maison mère Bombardier pour devenir BRP en 2003.

Elle connaît un grand succès avec ses scooters des neiges SkiDoo, des mers, Sea-Doo, les quads et petits buggys deux places (side-by-side). Mais point de motos : le nom Can-Am est associé à des engins routiers à trois roues, les Spyder, assez uniques, mais bien loin de la moto conventionnelle. Jusqu’à cette année.
Avec sa marque Can-Am, l’entreprise québécoise veut convaincre le monde qu’elle sera un des prochains acteurs d’un marché encore très marginal, celui des motos électriques. Deux modèles sont alors lancés : le roadster Pulse et le trail Origin, en attendant une gamme complète permise par un groupe motopropulseur électrique très flexible d’usage, signé du célèbre motoriste autrichien Rotax, qui appartient à BRP.
Pour arriver à mettre au point ces deux premiers modèles, il aura fallu plus de trois ans de recherche et développement à une équipe de 40 techniciens et 80 ingénieurs, avec 150 000 kilomètres de tests. Et encore, BRP avait pris de l’avance, équipant déjà de cet ensemble batterie/convertisseur/moteur synchrone/gestion électronique quelques modèles électriques de motoneiges du groupe, sous la marque Ski-Doo.

Le but n’est donc pas seulement la performance immédiate – plutôt la partie la plus aisée –, mais la durée dans le temps, quels que soient les conditions et l’usage. Pour cela, la maîtrise de tous les éléments du groupe motopropulseur est un atout à découvrir sur le long terme. Un gage de sérieux encourageant, mais tout le défi reste de convaincre les motards, nouveaux ou anciens, avec ou sans permis (A1 ou A2), de franchir le pas.
Les deux engins au banc d’essai
Le Pulse, premier modèle électrique routier de Can-Am, a beau arborer un look de roadster agressif, il se révèle immédiatement très facile à prendre en mains, maniable et accessible à tous les gabarits.

Dans un léger bruit de transmission dû à la chaîne enfermée dans un carter étanche, le moteur Rotax délivre les accélérations canon qu’on est en droit d’attendre d’une motorisation électrique puissante (47 ch) et pleine de couple, sous le contrôle d’un antipatinage et d’un ABS Bosch efficaces.
La vitesse de pointe limitée à 130km/h est atteinte rapidement, tandis qu’on joue avec plaisir avec les différents modes de conduite indiqués sur un écran XXL de 10,25’’ affichant Apple CarPlay de manière très lisible. Agissant sur la régénération lorsqu’on relâche et tourne à l’inverse la poignée de droite, on peut jouer d’un frein moteur électrique puissant à la demande, qui évite souvent d’avoir recours aux freins en usage normal. Amusant et efficace.
On note un confort plutôt ferme sur cette moto, alors que la version trail Origin, plus souple, se montre plus douce sur route et permet facilement des escapades hors piste pour le fun. Aucune des deux n’est de toute façon destinée au voyage, avec une autonomie homologuée à 130 km en cycle mixte (Pulse) et une recharge demandant 50 minutes sur une borne de 6,6 kW.

Comme leurs rares concurrentes, les trajets périurbains, voire la balade, seront plutôt leur domaine d’usage, pour des acheteurs qui devront être vraiment séduits : ils devront signer un chèque de 17 000 € minimum pour rouler avec ces engins originaux… C’est à peine moins que l’impressionnante LiveWire S2 Del Mar de Harley-Davidson et beaucoup plus que ce que propose Zero Motorcycles en entrée de gamme ou BMW avec son scooter CE 04.
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