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Parce qu’une table bien dressée raconte plus qu’un dîner — elle dit une manière d’habiter le monde, de recevoir, de célébrer — quelques maisons discrètes redonnent au geste l’éclat qu’il mérite. Verreries sculpturales, porcelaines en édition courte, couverts façonnés comme des bijoux utilitaires : cinq artisans et éditeurs de l’ombre, choisis pour offrir à Noël un art de la table qui ne répond à aucune mode, seulement à un goût certain pour la beauté pérenne.
Longtemps cantonné au registre du protocole, l’art de la table connaît un renouveau singulier mené par une poignée d’ateliers indépendants, mi-designers mi-orfèvres, qui revendiquent une approche plus sensorielle et presque narrative de l’objet. Ils travaillent la transparence du verre comme une lumière, les pigments de la céramique comme une palette, les métaux comme une ponctuation silencieuse sur la nappe. Leur clientèle ? Des esthètes voyageurs, collectionneurs de gestes justes, amateurs de pièces destinées à durer et non à épater. The Good Life a identifié cinq maisons qui réenchantent le quotidien : des créations capables de transformer un repas en véritable rituel, discret mais inoubliable.
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5 marques pour une table de Noël parfaite
Louis XIII
Avec ses premières collections Art de la Table, LOUIS XIII transpose à la porcelaine la même alchimie rare qui fait la légende de son cognac. Héritier des banquets royaux de Versailles et des dîners les plus précieux du Ritz, le « Roi des Cognacs » réinvente ici un art de vivre où le temps s’invite à table. Pour donner corps à cette vision, la maison s’est tournée vers J.L Coquet, l’un des derniers maîtres porcelainiers de Limoges, gardien d’une blancheur inégalée et d’un savoir-faire transmis depuis plus de deux siècles.
Deux collections naissent de cette alliance : Ode à la Matière, dont la texture reproduit fidèlement la rugosité du sol calcaire de Grande Champagne — berceau des eaux-de-vie LOUIS XIII — et Ode au Temps, sculptée de facettes translucides évoquant l’iconique verre où se dévoile l’ambre du cognac. Chacune réunit six pièces, éditées à 750 exemplaires seulement, comme un clin d’œil au tierçon centenaire où mûrit le spiritueux.
Service Projects
Fondée avec l’ambition de réhabiliter les objets du quotidien, Service Projects s’impose comme une maison où la fonctionnalité devient un geste esthétique. Ici, pas de fioritures : seulement des pièces de table pensées avec une rigueur quasi architecturale — assiettes, bols, verres ou ustensiles — dessinés pour résister au temps et sublimer les gestes les plus ordinaires. La marque revendique une beauté silencieuse, celle que l’on remarque à la tenue d’une porcelaine, au grain d’une matière, au poids juste d’un verre. Dans un monde saturé d’objets interchangeables, Service Projects cultive l’essentiel : un design épuré, moderne, presque monacal.
Les teintes sont sobres, les lignes maîtrisées, l’utilité dicte la forme. Rien de spectaculaire, tout est dans la précision. Une philosophie proche du « quiet living », où chaque pièce devient un compagnon durable plutôt qu’un achat impulsif. Cette approche sensible et raisonnée a séduit une clientèle internationale en quête d’objets qui racontent quelque chose — non une tendance, mais un savoir-faire, un rapport intime à la matière.
Puyforcat
Héritière d’un certain art de vivre à la française, Puyforcat cultive depuis plus de deux siècles une vision singulière de l’orfèvrerie, où l’argent devient langage. Fondée en 1820, la maison a élevé la rigueur du geste et la pureté des lignes au rang de signature, traversant les époques sans jamais céder à l’ornement superflu.
À la table, ses couverts et pièces d’argenterie jouent une partition subtile : équilibre parfait des proportions, dessin précis, éclat mat ou poli qui capte la lumière sans la dominer. Fabriqués en France selon des savoir-faire d’exception, ces objets ne cherchent pas l’effet mais la permanence. Chez Puyforcat, le luxe s’exprime dans la retenue, la justesse, la transmission — un art de la table pensé pour durer, accompagner les grandes occasions comme les rituels quotidiens, et rappeler que l’élégance véritable se niche souvent dans le détail le plus silencieux.
Christofle
Fondée en 1830, Christofle incarne depuis près de deux siècles une certaine idée de l’art de la table à la française, où l’orfèvrerie dialogue avec l’époque sans jamais perdre sa superbe. Fournisseur des cours impériales et des grandes tables du monde, la maison a bâti sa renommée sur la maîtrise absolue de l’argent, la précision du dessin et une capacité rare à conjuguer tradition et modernité. Couverts, plateaux, pièces décoratives ou objets de service composent un univers où la fonctionnalité s’élève au rang d’art, avec cette élégance mesurée qui traverse les générations sans se démoder.
Dans cette continuité, Christofle a récemment ouvert un nouveau chapitre en collaborant avec Charlotte Chesnais. La créatrice, connue pour ses lignes sculpturales et son approche organique du bijou, apporte à l’argenterie un souffle contemporain, presque sensuel. Ensemble, ils imaginent des pièces où l’argent se fait matière vivante, aux courbes fluides et aux volumes audacieux, brouillant les frontières entre objet d’art et usage quotidien.
