The Good Business
Même si on n’adhère pas à l’esthétique de l’artiste, séjourner à Cadaqués sans aller visiter la maison de Dalí serait une faute.
Constituée de bric et de broc, par l’achat de petites maisons de pêcheurs au fil des rentrées d’argent du peintre, la maison, surmontée d’étranges oeufs blancs, rassemble 500 m² de petites cellules posées sur la roche, de jardins intimes et de patios. Installée au bord de la crique magique et austère de Portlligat, ce petit port de pêcheur abrité, à deux pas des montagnes et des rivages taillés par la tramontane du cap Creus, cette étrange maison fut la seule résidence stable de Salvador Dalí.
Du moins jusqu’à la mort de son épouse, Gala, en 1982, date à laquelle il s’est installé au château de Púbol, près de Gérone. Murs chaulés, lourds meubles espagnols, animaux naturalisés et abondance d’excentricités, les petites pièces assez sombres, protégées du vent et du soleil, contrastent avec l’atelier du maître, baigné de lumière. Il faut nourrir son inspiration au sein du surréalisme, pour peindre des montres molles devant un tel paysage.
La visite, qui se réserve longtemps à l’avance, est régulée en petits groupes – étroitesse des passages oblige –, qui doivent explorer au pas de course les coins et recoins de ce cabinet de curiosités. Emaillé d’effets de miroirs et d’installations provocatrices, il évoque davantage l’idée d’une vie méditerranéenne rêvée que celle d’un manifeste surréaliste. C’est dans les patios et les jardins, décorés d’œufs géants et de Bibendum Michelin, et autour de la piscine inspirée par les fontaines de l’Alhambra de Grenade, que Dalí libérait son imagination et filmait, avec la complicité de ses amis surréalistes, ses créations éphémères.
Maison de Salvador Dalí
Portlligat.
Tél. +34 972 251 015
www.salvador-dali.org