The Good Business
Au premier trimestre 2016, le nombre de création d’entreprises au Brésil a augmenté de 7,5 %, un record depuis 2010. Cette croissance est portée par l'explosion des microentreprises individuelles (14 % par rapport au premier trimestre 2015).
En pleine récession, les Brésiliens comptent bien se débrouiller en trouvant des ressources en interne. Parallèlement au boom des franchises, un autre phénomène illustre leurs velléités d’indépendance : les micro-entrepreneurs individuels (MEIs) sont de plus en plus nombreux, avec 413 555 nouvelles inscriptions au premier trimestre (sur 516 000 entreprises créées).
Selon Vinicius Bernanos, avocat au barreau de São Paulo, ce succès s’explique par « le chômage qui ne cesse de progresser au Brésil depuis le début de la récession ». Ce qui, d’après Serasa Exparian, expert de l’accompagnement des entrepreneurs, oblige les Brésiliens à chercher des alternatives pour continuer à travailler. C’est dans les services que l’on trouve la plus grande proportion de micro-entreprises individuelles, et le fossé se creuse chaque année un peu plus avec l’industrie et le commerce.
Si la part des micro-entreprises est si forte, c’est aussi parce que leur système de création est hyper simple. Mis en place en 2009, le statut de MEI est avant tout une porte d’entrée dans le monde de l’entrepreneuriat. Il suffit d’avoir une activité qui se trouve sur la liste du gouvernement (commerces, artisanat, professions de service non-encadrées), ne pas avoir d’associé, de préparer un business-plan, puis de s’inscrire sur un portail en ligne. Là, on s’acquitte d’une quinzaine d’euros de taxes et on devient de facto micro-entrepreneur individuel. Une démarche qui contraste avec celles de la création d’autres types de société. Selon Maître Bernanos, « rien n’est pratique ici pour monter sa boîte. La paperasse est énorme ». Pour rester microempreendedor individual, il ne faut pas dépasser les 60 000 reais (20 000 €) de chiffre d’affaires. Côté fiscal, là encore les démarches sont simplifiées. L’entrepreneur paie une taxe de 5 % du salaire minimum brésilien (environ 300 €) tous les mois, pour sa propre sécurité sociale.
Tout a donc été fait pour encourager les victimes de la récession à prendre le risque de se lancer dans leur propre business. L’idée du gouvernement, c’est surtout de convertir ces nouveaux patrons individuels en futurs gérants de sociétés, qui embaucheront à terme des employés. Un cercle vertueux dont le Brésil a bien besoin : le PIB est en baisse pour la deuxième année consécutive…