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Bompard : le roi du cachemire se mue en maître de style, et fête ses 40 ans

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De « Eric Bompard » à Bompard, la maison française de cachemire souffle ses 40 bougies en réinventant son image. Entre torsades iconiques, palette de couleurs audacieuses et silhouettes revisitées, Laurence Lévy, CEO, raconte comment la marque cultive son héritage tout en s’inscrivant résolument dans l’air du temps.

À quarante ans, certaines maisons se contentent de regarder dans le rétroviseur. Bompard préfère prendre de l’élan. « Notre 40e anniversaire marque un tournant », confie Laurence Lévy, directrice générale de la marque. Depuis deux ans, la maison de cachemire opère une transformation profonde, presque chorégraphiée : une modernisation de la silhouette, une réaffirmation du savoir-faire et un retour assumé à la couleur. Un renouveau qui garde un pied dans l’héritage, l’autre dans une vision mode plus contemporaine — dosage rare sur un marché qui confond parfois innovation et agitation.


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40 ans de style

La capsule anniversaire, dévoilée cet hiver, annonce la couleur — littéralement. « C’est une capsule très haute en couleurs, qui célèbre autant notre héritage que notre renouveau. » La maison, longtemps centrée sur le pull en cachemire, présente cette fois une silhouette complète : pantalons, accessoires, vestes. Une manière d’inscrire Bompard dans un vestiaire plus global, plus facile à projeter dans un quotidien urbain. Les pop-ups ouverts Rue de Charonne, puis bientôt au Galeries Lafayette Haussmann, prolongent cette dynamique. « On voulait rendre visible cette transformation, créer une expérience d’élan et de fierté collective », poursuit Laurence Lévy.

La torsade (et les couleurs !) sont les symboles des 40 ans de Bombard.
La torsade (et les couleurs !) sont les symboles des 40 ans de Bombard.

Pour incarner cette transition, Charlotte Le Bon s’impose en égérie. « Elle incarne tout ce que nous voulons raconter : une artiste complète, élégante, pétillante. » La maison n’avait pas misé sur une figure aussi identifiable depuis Monica Bellucci ou Carole Bouquet. Un choix qui donne au repositionnement une dimension plus symbolique, presque culturelle.

Si cette mue semble naturelle, elle repose pourtant sur un diagnostic clair. Bompard est une « love brand », connue de tous, presque patrimoniale. Une marque qui a accompagné des générations et, selon sa directrice générale, « une marque avec laquelle on a tous une histoire, un cadeau, une transmission ». Mais ce lien affectif devait être réactivé. « On avait un peu perdu cette joie », dit-elle. L’ambition ? Ramener de la modernité, de la couleur, du rythme, sans renier la douceur ni la qualité du cachemire qui ont fait la réputation de la maison.

Charlotte Lebon, ambassadrice de la maison.
Charlotte Lebon, ambassadrice de la maison.

Le renouveau de Bompard

La matière star sort désormais de son registre traditionnel. « Il fallait pousser le cachemire en dehors du pull, le porter quatre saisons. » Mélanges, nouveaux fils et innovations textiles permettent une approche plus large du vestiaire. La torsade en devient le symbole, ce motif tricoté revenu au centre du discours. « C’est l’équilibre parfait entre tradition et modernité », explique Laurence Lévy. La maison en crée de nouvelles chaque saison, et même une version estivale, plus légère. Le message est clair : l’artisanat reste le point fixe autour duquel on peut faire évoluer l’allure.

La couleur suit la même logique de continuité réinventée. Fondatrice chez Bompard, elle s’exprime désormais avec une intention stylistique précise. « On veut une palette désirable, pas suiviste. Toutes nos couleurs sont créées en interne, sans prendre en compte les tendances du moment. » L’exemple du violet, succès inattendu après qu’on lui a répété qu’il n’était « pas tendance », illustre cette volonté de prescrire plutôt que suivre. La maison revendique même une tradition française de l’éclat, celle qui va de Saint Laurent aux ateliers historiques du tissu.

L’homme, aussi, s’habille en Bompard.
L’homme, aussi, s’habille en Bompard.

Reste un défi : le vestiaire masculin. L’homme dit vouloir de la couleur, mais « achète des neutres ». Une contradiction classique mais fertile : lorsqu’il aime, il revient. Les manteaux, les vestes et surtout le bomber signent actuellement les performances les plus solides. Avec un officewear qui se détend globalement, Bompard y voit une opportunité stratégique. « On a une place incroyable : t-shirts en cachemire ultras fins, polos, col roulé… » La femme, elle, continue de peser deux fois plus dans le chiffre, mais l’homme représente un axe de croissance certain, notamment à l’international.

Alors que la maison accueille une nouvelle directrice de la création, Sophie Arnaud-Ferry, l’esprit Bompard se précise. « Il y a 40 ans, c’était la marque qui faisait découvrir le cachemire aux Français. Aujourd’hui, c’est une élégance à la française, un savoir-faire d’exception, une allure intemporelle pleine de joie. » Une définition qui résume bien ce que la maison cherche à incarner : un luxe tendre et durable, sans ostentation, mais résolument ancré dans son époque.

De la tête aux pieds !
De la tête aux pieds !

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Site internet de Bompard

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