Horlogerie
Construit de 1863 à 1869, le train Transcontinental reliait l’est et l’ouest des États-Unis et a largement contribué à façonner ce pays tel que nous le connaissons aujourd’hui. Une bande dessinée, Le Transcontinental, retrace cette aventure aussi mythique que tragique, au cours de laquelle 2 000 ouvriers trouvèrent la mort.
Le 8 janvier 1863, un train s’apprête à s’élancer depuis la gare de Sacramento, en Californie. Ce n’est pas un train tout à fait comme les autres. Il s’agit du premier train transcontinental, qui s’apprête à marquer d’une pierre blanche l’histoire des États-Unis en reliant le territoire américain d’est en ouest.
Au même moment, à Omaha, une ville du Midwest, un autre train est sur le point de prendre le départ. Bientôt, une course de vitesse va se dérouler entre ces deux convois et les compagnies ferroviaires auxquelles ils appartiennent, la Central Pacific et l’Union Pacific, dont la jonction est prévue à Promontory Point, dans l’Utah. Le parcours sera aussi rude que la compétition qui les oppose, laquelle promet d’être acharnée pour savoir lequel des deux arrivera le premier…
Publié dans la collection « Trains de légende », au même titre que L’Orient-Express et Le Transsibérien, Le Transcontinental retrace l’aventure épique et tragique de ce défi humain et technique, qui mobilisa 20 000 ouvriers et provoqua la mort de 2 000 d’entre eux. L’album met en avant quelques-unes des personnalités qui ont marqué l’histoire du train Transcontinental, à commencer par William Dawney, le comptable sensible au sort des minorités, et l’implacable Strobridge, le contremaître. Ils travaillent sous la houlette de quatre hommes, dont l’un, Leland Stanford, donnera son nom à une célèbre université.
Le rôle clé des ouvriers chinois
Même si le récit intègre plusieurs épisodes fictionnels, il décrit avec fidélité les principaux événements et les enjeux qui ont forgé la saga de cette ligne de chemin de fer. Traité sur un ton réaliste, il énumère les difficultés auxquelles sont confrontés les porteurs de ce projet fou, de la fabrication de ponts au creusement de tunnels, de l’approvisionnement en main-d’œuvre et en matériaux aux attaques menées par les Indiens.
Lesquels se montrent peu enthousiastes – l’avenir leur donnera raison – à l’idée de voir les Blancs affluer en masse sur leurs territoires de chasse grâce à ce train, qu’ils surnomment le « cheval de fer ». Surtout, l’album met en avant le rôle essentiel joué par les ouvriers chinois, travailleurs acharnés et durs au mal, qui payèrent un lourd tribut humain à la construction du Transcontinental, au point d’éclipser les Irlandais chers à Strobridge et leur réputation de « durs à cuire ».
L’authentique épopée du train Transcontinental
Si la fiction prend parfois quelques libertés avec la réalité, comme dans L’homme qui tua Liberty Valance, le célèbre western de John Ford, la construction du Transcontinental fut une authentique épopée, à la hauteur des grandes heures de l’Ouest américain. Elle est mise en scène par l’album avec un parti pris de réalisme, servi par plusieurs scènes spectaculaires.
Mis en chantier en 1863, achevé en 1869, ce train contribua à forger les États-Unis contemporains, en accélérant l’installation des populations à l’ouest des montagnes Rocheuses, mais aussi en favorisant le massacre des Indiens et leur installation forcée dans des réserves. Les amateurs de bande dessinée sont invités à prolonger leur lecture avec Des rails sur la prairie, une aventure de Lucky Luke qui retrace avec humour la saga de ce train, ainsi qu’avec Les Mangeurs de rouille, une aventure de John Chinaman, un héros atypique et originaire de Chine, parcourant l’Ouest américain dans la deuxième moitié du XIXe siècle.
Quant aux lecteurs qui souhaitent dépasser la fiction, ils peuvent toujours emprunter le California Zephyr, ce train qui relie Chicago à la baie de San Francisco en une cinquantaine d’heures, tout au long d’un parcours de 4 000 kilomètres, en empruntant une partie du tracé originel du train Transcontinental…
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