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Ces modèles de chaussures culte sont reconnus et respectés du vestiaire masculin. Iconiques, ces souliers ont traversé les époques, sans (presque) jamais prendre une ride.
Charismatiques, vaillants, élégants (à condition qu’ils soient portés comme il convient) et résistants au temps, ces 10 modèles de chaussures culte racontent leur histoire en quelques dates et anecdotes.
10 chaussures culte :
La bottine Dylan Carvil
Cette bottine imaginée par Carvil, et dont le nom rend hommage à Bob Dylan, a été dessinée par le fondateur de la maison, Henri Ledermann, dans les années 60. Un modèle à zip latéral, que l’idole Clo‑Clo portera en blanc verni, et qu’on retrouve aux pieds de Belmondo et de Charlie Watts, le batteur des Rolling Stones, récemment disparus. Portée avec un pantalon cigarette, la Dylan est fabriquée en petites séries dans un atelier en Italie, sur un montage de type cousu Blake.
La chaussure bateau Sebago
Déclinaison du penny loafer, un mocassin popularisé aux États-Unis par John Fitzgerald Kennedy, la première Docksides naît en 1970. « Faite pour les marins, aimée de tous », la chaussure décoince le traditionnel mocassin en associant une semelle en caoutchouc, « un cuir résistant à l’eau, au vent et au sel », et une paire de lacets en cuir. Accessoire essentiel des stations chic de bord de mer – avec jean et pull noué sur les épaules, c’est mieux –, la Sebago devient l’incarnation de la chaussure bateau, chérie de Biarritz à La Baule, et jusqu’au Touquet. Dans le giron du groupe italien BasicNet depuis 2018 (K‑Way, Superga et Kappa), Sebago fabrique ses 62 coloris en République dominicaine. 149 €. sebago.com
- Lire aussi : Sebago, insubmersible « loafer »
Le richelieu Consul Church’s
Sous pavillon italien depuis 1999 (au sein du groupe Prada), Church’s a été fondée en 1873, à Southampton, par Thomas Church. En 1945, Thomas Jr., fils du propriétaire, invente le richelieu Consul. Apprécié des diplomates et des ambassadeurs, le modèle à bout droit se démocratise dans les années 70 et devient l’accessoire préféré des lycéens de la rive gauche, à Paris, et se retrouve aux pieds de stars, dont Freddy Carter, Kit Harington ou Anthony Delon. À la forme classique 173 s’ajoute, depuis 2019, une déclinaison en cuir texturé St James – clin d’œil au quartier de Londres où Church’s ouvrit sa première boutique –, une autre à la finition polie et une édition limitée flanquée d’un cachet commémoratif, d’un contrefort rouge et d’une semelle en cuir peinte à la main. À partir de 720 €. church-footwear.com
Le mocassin 180 J.M. Weston
Dessiné en 1946 par son fondateur Édouard Blanchard, le 180 (qui fait référence au nombre de prises en main nécessaires à sa fabrication) est la version française du penny loafer américain. Bas, robuste, facile à chausser et à déchausser, bride en forme de mouette… le mocassin devient l’emblème de l’élégance parisienne. Associé à un jean et des chaussettes Burlington au début des années 60, il est surnommé « le Janson », en clin d’œil aux lycéens de Janson‑de‑Sailly, accros au moc. Favori de feu Jacques Chirac et de nombreux artistes, dont Vincent Cassel le premier, le 180 est toujours fabriqué à Limoges, en 5 largeurs, par demi-pointure. Cette saison, le talentueux Olivier Saillard, directeur artistique de la maison, le décline en 4 superbes versions bicolores.
La Chelsea boot Crockett & Jones
C’est au bottier de la reine Victoria que l’on doit la première Chelsea boot. Il s’agit d’un modèle à élastique destiné à rendre l’essayage facile, qui est tout d’abord adopté par les cavaliers sous le nom de « paddock boot », avant de devenir, en 1925, le soulier phare de Crockett & Jones. Fondée à Northampton en 1879 par Charles Jones et son beau‑frère James Crockett, la célèbre maison popularise le terme « Chelsea » au début des années 60, époque à laquelle un certain John Steed, héros élégant et facétieux du cultissime feuilleton Chapeau melon et bottes de cuir, arbore le modèle à élastique et semelle en gomme. Idéale avec un costume, un pantalon cigarette ou un jean, la Chelsea boot Crockett & Jones se décline en 5 modèles. Jonathan Jones, représentant la 4e génération de la famille, dirige aujourd’hui la maison. À partir de 540 €. crockettandjones.com
Les Wallabees Clarks
On doit au Britannique Nathan Clark (arrière‑petit‑fils des fondateurs), la Desert boot, une bottine à semelle de crêpe lancée en 1950 et dont le succès se propagea jusqu’aux États‑Unis et en Jamaïque, où elle devint la chaussure préférée des rude boys de l’île. Clarks récidive en 1967 avec un nouveau hit baptisé Wallabee. Ce mocassin souple inspiré de celui des indiens d’Amérique du Nord, avec lacets et bouts carrés, se porte alors, à Kingston, avec un marcel résille sur le dos. Toujours sur le devant de la scène, la Wallabee est proposée en 43 coloris, et les pros recommandent de l’associer avec un pantalon baggy ou un jean retroussé. À partir de 160 €. clarks.eu
La Michael Paraboot
Réputée increvable, la Michael naît en 1945 dans les ateliers de Paraboot, au pied des Alpes. Clin d’œil au prénom du petit‑fils du fondateur, Rémy Richard‑Pontvert, la chaussure à la dégaine rustique est d’abord réservée aux travailleurs. Reconnaissable par une longue couture courant sur un large plateau, une méthode de montage en cousu norvégien utilisé pour les chaussures de montagne, un cuir robuste et une semelle crantée en caoutchouc, la Michael séduit tous les profils, à l’aise à la campagne, chérie des punks de Londres comme des gravures de mode. Décliné de toutes les façons, en cuir lisse, velours ou poil de vache, le derby sort des ateliers Paraboot situés à Saint‑Jean‑de‑Moirans. Le Range Rover du soulier homme.
La Yellow boot Timberland
La Yellow boot est née dans la région de Boston du cerveau des frères Swartz qui inventent, en 1968, leur premier modèle de botte imperméable. L’association avec Goodyear, le spécialiste du pneu, donne naissance, en 1973, à la fameuse botte tout en nubuck, avec semelle en caoutchouc crantée, œillets en laiton et larges lacets. Reconnaissable partout grâce à son coloris jaune – on dit qu’il servait à repérer les bûcherons en forêt –, la botte séduit les campus américains avant de conquérir le cœur des Italiens du mouvement des Paninari qui vouent, dans les années 80, un culte aux produits américains. Coqueluche des rappeurs depuis les années 90, de Puff Daddy à Nas, la Yellow boot s’est récemment offert une collab de prestige avec Tommy Hilfiger. À partir de 220 €. timberland.fr
La sandale Birkenstock
Elle a 125 ans et pas une ride. Chaussure orthopédique à ses origines, la fameuse sandale naît en 1897 entre les mains de l’Allemand Konrad Birkenstock qui l’imagine comme la chaussure la plus confortable au monde. Repérable à sa semelle flexible en liège enrobant le pied, la Birkenstock conquit d’abord la communauté hippie et écolo des années 70, avant de se propager dans le monde entier. Longtemps moquée, la sandale allemande retrouve du glamour à la fin des années 90 avec Paco Rabanne qui l’introduit dans ses défilés. Portée par le gratin d’Hollywood – Leonardo DiCaprio en est adepte –, la Birkenstock fait désormais partie des incontournables du vestiaire. Le rachat de la marque par LVMH en 2021 pour 4 Mds $, devrait lui assurer un bel avenir… c’est sûr ! À partir de 105 €. birkenstock.com
Le derby William double boucle John Lobb
Le bout droit, légèrement allongé, habillé de beau cuir et paré d’une double boucle, voilà le William. Un intemporel que l’on doit à William Lobb, fils de John, heureux bottier du prince de Galles. Lancée en 1945, cette « monk shoes » (chaussure de moine) proposée en cousu Goodyear est la déclinaison d’une botte à boucle d’aviateurs. Reconnaissable avec sa large bande de cuir sur le coup de pied, le William fait toujours la tenue du gentleman et des artistes élégants – il fut adoré de Philippe Noiret et Frank Sinatra en leur temps –, et s’accorde parfaitement à un pantalon de velours ou de flanelle. Dans le giron de la maison Hermès depuis 1976, les chaussures John Lobb sont fabriquées à Northampton, en Angleterre, le sur‑mesure est fait à Paris… ultrachic !