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Au cœur du Passeig de Gràcia, entre modernisme catalan et raffinement contemporain, le Mandarin Oriental, Barcelona redéfinit le luxe méditerranéen. Un hôtel pensé comme une expérience de design total, signé Patricia Urquiola, où chaque espace se vit comme un instant suspendu.
Il faut lever les yeux pour le comprendre. Sur le Passeig de Gràcia, les façades modernistes rivalisent d’exubérance, et, au milieu d’elles, l’hôtel Mandarin Oriental Barcelona se cache derrière un portique de marbre, trois portes sculptées par Frederic Marès en hommage au travail, à l’industrie et à la modernité.
Jadis siège d’une banque catalane, l’adresse s’est métamorphosée en 2009 en hôtel cinq étoiles, sans renier cette élégance fonctionnelle propre à la bourgeoisie barcelonaise. À l’intérieur, Patricia Urquiola a troqué les colonnes et coffres-forts pour des volumes baignés de lumière, un mobilier dessiné sur mesure, et une sensualité feutrée que seule la designer espagnole sait composer.
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Mandarin Oriental Barcelona : il faut (sa)voir pour le croire
Un couloir suspendu mène jusqu’à la réception. Sous nos pas, le bois blond et la pierre blanche amortissent le tumulte de la ville. En contrebas, le Blanc, restaurant central de l’hôtel, s’étend comme un jardin d’hiver. Le matin, les voyageurs y prennent le temps : oranges pressées, fruits de saison, pains tièdes et fromages catalans, servis à la carte. À midi, les tapas s’enchaînent en rythme – croquetas, gambas rouges, anchois du Maresme – dans un ballet orchestré par le chef exécutif Marc de Martín, disciple de Carme Ruscalleda.
Plus haut, sur le toit, Terrat dévoile Barcelone en 360 degrés. Les cocktails y prolongent les couchers de soleil jusqu’à une heure indécente. L’été, la piscine reflète les lumières de la ville, et l’on comprend soudain pourquoi ici, le luxe se conjugue au présent.
Le soir, on s’installe chez Moments, le restaurant étoilé de Carme Ruscalleda et de son fils Raül Balam. Dans une salle dorée aux plafonds voûtés, les assiettes se succèdent comme des chapitres : langoustines au safran, riz de canard, desserts inspirés du cinéma ou de la Méditerranée. C’est une cuisine qui parle catalan avec poésie, à la fois savante et profondément ancrée dans la terre.
Dans les chambres, la même grammaire du silence. Les teintes neutres – crème, bois clair, lin – et les mosaïques de Bisazza rappellent la mer toute proche. Les suites, vastes et géométriques, ouvrent sur la ville ou sur le jardin Mimosa, 660 mètres carrés de verdure suspendue entre deux façades. Le bruit s’y efface, les magnolias étouffent les conversations, et le temps ralentit enfin.
Au sous-sol, le spa, vaste de mille mètres carrés, déroule son cérémonial oriental : bassins chauffés, hammam, soins signés Valmont et Miriam Quevedo, créatrice du premier HairSpa au monde. Entre deux rendez-vous, quelques longueurs dans la piscine intérieure suffisent à effacer l’agitation du Passeig de Gràcia.
Mandarin Oriental Barcelona, Pg. de Gràcia, 38-40, L’Eixample. Site internet.
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