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Rouverte au printemps 2024, cette adresse emblématique de la Via Laietana renoue avec l’esprit intellectuel et hédoniste de la Barcelone des années 1920. Entre architecture rationaliste, design noucentiste et art de vivre méditerranéen, le Grand Hotel Central signe le retour d’un luxe discret, ancré dans la culture catalane.
Sur la Via Laietana, au cœur du vieux Barcelone, un bâtiment rationaliste redresse sa silhouette face à la lumière de la Méditerranée. Construit en 1926 par l’architecte Adolf Florensa, le Grand Hotel Central, membre des Small Luxury Hotels, a longtemps été la demeure du politicien et mécène Francesc Cambó, avant de devenir un hôtel, puis un repère discret pour les voyageurs esthètes. Sa réouverture marque un nouveau chapitre : un hommage à la ville et à ceux qui l’ont rêvée moderne.
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Grand Hotel Central : un héritage réinventé
Sous la direction du designer Juan Álvarez (Sagrada Studio, Londres), l’hôtel s’offre une seconde jeunesse. Les 147 chambres et suites, redessinées dans une palette de tons sable, bleu poudre et rose doux, célèbrent le mouvement noucentiste, cette réponse catalane à la démesure du modernisme. Le bois, la pierre et le béton poli structurent les volumes, tandis que les meubles, tous dessinés sur mesure, rappellent les intérieurs bourgeois des années 1920, réinterprétés avec justesse. Un parfum signé Alberto Morillas flotte dans les couloirs, discret mais enveloppant, ancrant le lieu dans sa géographie sensible. Dans les salles de bain, les produits Carner Barcelona rappellent l’excellence locale jusque dans les détails.

Huit étages plus haut, la Terraza del Central déploie ses tables face à la skyline. Grillades, poissons du jour, assiettes à partager et cocktails au gin catalan composent une partition légère et solaire. Le soir venu, le toit se transforme : musiques douces, vent tiède, lumière dorée sur les tuiles de la vieille ville. À quelques mètres, l’infinity pool, l’une des plus célèbres d’Europe, semble plonger dans le ciel. C’est là que l’on comprend tout l’esprit du lieu : une vision panoramique, mais sans excès.
Au rez-de-chaussée, Can Bo, le nouveau restaurant d’Oliver Peña, réinvente le tapas avec une précision d’orfèvre. Les plats changent au rythme des saisons, le pain s’accompagne d’huile de Siurana, les légumes viennent de potagers voisins. En salle, le sommelier Amador Marín dévoile une bodega dédiée aux meilleurs domaines catalans et espagnols — une autre forme de voyage, en bouteille.

Entre culture et quiétude
Le Grand Hotel Central n’est pas qu’un hôtel, c’est une maison ouverte sur la ville. Dans la bibliothèque de Francesc Cambó, tapissée de bois et de volumes anciens, on organise lectures et discussions, comme pour renouer avec l’intellect barcelonais du début du siècle. Des œuvres de Ángels Ribé et Ramón Herreros ponctuent les murs, tandis que le hall d’entrée se transforme régulièrement en galerie, sous le commissariat de Victoria Combalía.

Dans l’intimité du spa urbain, les soins signés Natura Bissé se prolongent en hammam, sauna ou yoga au lever du soleil. Un luxe discret, centré sur le bien-être et la lenteur.
Rénové sans emphase, le Grand Hotel Central incarne cette Barcelone que l’on redécouvre : ancrée dans son passé mais tournée vers le monde. Un lieu où le design, la gastronomie et la culture s’accordent sur la même note — celle d’une élégance apaisée.
Grand Hotel Central, Via Laietana, 30, Ciutat Vella. Site internet.
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