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La délicate beauté de cette plante vivace n’est qu’apparente. Utilisée depuis l’Antiquité, elle est traditionnellement indiquée pour les traitements de la nervosité, des troubles du sommeil et de la toux.
Originaire du pourtour méditerranéen et d’Asie centrale, la ballote est une plante qui pousse essentiellement dans les jardins et sur les bords des chemins, mais on la trouve aussi dans les décharges et les décombres. Elle apprécie les sols calcaires et particulièrement riches en azote pour épanouir ses tiges aux feuilles ovales, irrégulièrement crénelées et velues, comme celles de la menthe, et présentes depuis sa base. La ballote donne de délicates fleurs purpurines, rarement blanches, velues et au calice à cinq dents égales, ainsi que des fruits globuleux et glabres à la surface lisse. Mais sa caractéristique principale réside dans son odeur de moisi amer, fétide, qui lui a valu cette qualification de « puante » et qui tranche avec son aspect délicat. Cette élégante qui cache bien son jeu, la Ballota nigra L., communément appelée ballote noire, ballote puante, ballote fétide, marrube noir ou fétide appartient à la famille des lamiacées. Son nom vient du latin ballote qui vient lui-même du grec et qui signifie « marrube ». L’épithète « noire » se réfère aux feuilles qui noircissent en se desséchant.
Déjà utilisée en Grèce antique comme antitussif, elle était administrée par la médecine traditionnelle arabe pour apaiser les ulcères et désinfecter les plaies. D’Hippocrate aux botanistes contemporains, tous, pharmacologues, phytothérapeutes, médecins et même humanistes ont vanté les bienfaits de cette plante : les Grecs anciens conseillaient des cataplasmes de feuilles de ballote sur les morsures de chien, les Français la préconisaient contre les troubles nerveux au XVIIe siècle, tandis que les Hollandais du XVIIIe ont mis en évidence ses propriétés contre l’hystérie et les névroses. C’est seulement au début du XXe siècle que son pouvoir sédatif et antispasmodique a été révélé.
Antispasmodique et sédative
Les sommités fleuries sont récoltées en été, puis séchées avant traitement pour en faire des infusions, des gélules, des comprimés, ou de la teinture. Car la plante contient, entre autres, des dérivés labdaniques furaniques, des acides phénoliques (caféique, chlorogénique), des flavonoïdes, des glycosides phénylpropanoïdes et de la marrubiine qui agissent sur notre santé. Des composants qui lui permettent d’avoir des vertus antispasmodiques, notamment en cas de quintes de toux et de spasmes douloureux du tube digestif. Elle est aussi sédative et anxiolytique et permet de soulager le système nerveux en cas de migraine, d’irritabilité, d’insomnie légère, d’hypocondrie, d’angoisse, d’anxiété excessive… Ces bienfaits ont notamment été démontrés en 2000 par des chercheurs de l’université de Lille-II. En outre, la ballote est parfois utilisée comme vermifuge, comme diurétique ou encore contre la goutte.
Certes, la ballote est évidemment contre‑indiquée en cas d’allergie à l’un de ses constituants et il est conseillé de ne pas l’utiliser plus de 15 jours consécutifs, les labdanes furaniques étant des substances toxiques pour le foie. Il n’empêche que le rapport bénéfices-risques en fait un produit plus qu’intéressant pour traverser la période hivernale, combattre rhumes et autres gastro-entérites et se remettre des éventuelles situations de stress…
Posologie
Contre l’insomnie nerveuse, l’anxiété, l’irritabilité
> En infusion : 2,5 à 5 g pour, respectivement, 0,25 ou 0,5 litre d’eau par jour, à prendre en trois fois.
> En gélules : 2 midi et soir.
Phytaflor, 5,30 €.
Contre la toux spasmodique, la coqueluche, les crampes gastro‑intestinales.
> En infusion : 15 à 30 g d’herbe de ballote pour 1 l d’eau bouillante. Laisser infuser 10 min et boire 3 tasses par jour avant les repas.
> En teinture mère : 30 gouttes dans un verre d’eau. Boire 3 fois par jour.