Lifestyle
La créatrice signe une collection de cuirs pour l’homme qui vient enrichir ses propositions, jusqu’à présent féminines. Difficile de résister à des peaux qui passent en machine, aussi faciles à vivre que du jean !
Authentique Parigote, née à Saint-Germain-des-Prés, Aurélia Stouls est toujours à Paris, mais sur la rive droite de la Seine cette fois-ci, au 36, rue du Mont-Thabor très exactement. Elle a créé sa marque à son nom en 2004 et a confié le décor de sa boutique à India Mahdavi. C’est dire si l’environnement est raffiné pour présenter ses pièces en cuir Stretch lavables à 30 °C. Comme celles de Jean-Claude Jitrois ? « Nous avons un fournisseur en commun, mais je ne fais pas la même chose du cuir, reconnaît – et réfute – Aurélia. Je travaille beaucoup les bords francs, les coupes simples, épurées, avec un coup de crayon contemporain et pointu. » Euh… comme Hermès, alors ? « Hermès n’utilise pas de Stretch. » Et toc ! « De plus, ajoute Aurélia, je fais un vêtement accessible, en agneau ou en cuir, et en 25 couleurs. 7 000 pièces par an pour la femme et 150 pour l’homme – pour le moment. J’ai lancé cette série en janvier 2016. »
De la chaussure au tee-shirt
La jeune femme, 38 ans aujourd’hui, a affûté son crayon lors d’un parcours qui l’a menée en zigzag des Beaux-Arts à Esmod, puis au Fashion Institute of Technology, à New York. « La différence entre les cours français et les cours américains était radicale, se souvient-elle. Esmod nous donnait comme sujet le constructivisme russe tandis que le FIT nous faisait plancher sur les coursiers à vélo… Un zeste plus real life, comme approche ! J’ai terminé ce cursus au Studio Berçot. » En fin d’études, Aurélia Stouls crée une chaussure qui reçoit le prix Charles Jourdan. La voilà propulsée dans l’univers du soulier. Cet épisode va durer quinze ans ! « J’ai travaillé en free lance pour Carel, Jourdan, Kélian, Balenciaga et Mugler, pour Heschung Femme durant trois ans et Promostyl durant cinq ans. J’ai quitté ce métier lorsque j’ai constaté que les chefs de produit dirigeaient la création. Et j’en avais assez de passer ma vie dans les trains et les hôtels de province. » Deux années sabbatiques s’ensuivent, consacrées à se plonger dans l’histoire de l’art comme dans un caisson d’oxygène ! « Peu à peu, je me suis mis un projet en tête : la création et la production de tee-shirts en cuir. Finalement, je suis allée au salon Lineapelle de Bologne. » Là, Aurélia Stouls tâte les plus beaux cuirs du monde et se prend à imaginer leurs usages. Et sort une première collection monomaniaque en noir et blanc, exclusivement composée de tee-shirts : débardeurs, cols V, cols ronds…