Culture
Panorama des expositions du moment, pour (re)découvrir des œuvres expressives ou plus énigmatiques.
• La dynamique Calder, Montréal. L’Homme, la sculpture d’Alexander Calder installée sur l’île Sainte-Hélène, face à Montréal, est l’un des points de mire de la cité canadienne. L’autre point de mire, cet été, sera la rétrospective que consacre le musée des Beaux-Arts au sculpteur-poète, qui rêvait de devenir ingénieur en mécanique et qui a su le premier insuffler du mouvement dans sa statuaire, en jouant avec l’air, les équilibres de forces, les effets d’optique et les mouvements de lumière. Tout son monde mobile est là, ainsi que dessins, peintures et bijoux : 200 œuvres pour goûter aux joies de l’apesanteur. Alexander Calder. Un inventeur radical, musée des Beaux-Arts de Montréal, du 22 septembre au 24 février. www.mbam.qc.ca
• Un fauve en liberté, Lausanne. Des Fauves, Henri Manguin en est le moins reconnu aujourd’hui. En consacrant une rétrospective à celui que Guillaume Apollinaire surnommait le « peintre voluptueux », la fondation de l’Hermitage rend hommage au bonheur de vivre. Les nus, les scènes de vie de famille, les paysages sont portés par des envolées chromatiques d’une audace inouïe. La façon qu’a Henri Manguin de laisser inachevés certains motifs rend son oeuvre plus singulière, la réserve de la toile laissant les contrastes de couleur s’exprimer plus vivement encore. Manguin. La Volupté de la couleur, fondation de l’Hermitage, jusqu’au 28 octobre. www.fondation-hermitage.ch
• Les labyrinthes de Magritte, San Francisco. C’est le maître des tours et des détours, des rébus et des découpages, des dédales et des trompe-l’œil. Avec ses tableaux-mots, ses tableaux-idées qui sont aussi des œuvres pièges, Magritte nous en ferait presque perdre notre latin. Il s’agit de nous faire douter du principe même de représentation et de traquer les mystères qui unissent les mots et les choses. Avec 70 tableaux exposés, et une bonne ration de chefs-d’oeuvre – L’Empire des lumières vient du Guggenheim de Venise, La Grande Famille du musée Utsunomiya, au Japon. Magritte. La Cinquième Saison, SF MoMA, jusqu’au 28 octobre. www.sfmoma.org
• Arabesques de Mucha, Paris. Né en Moravie, mais immigré à Paris dès 1887, Alphonse Mucha est indissociable des années de la Belle Epoque. Il est surtout connu pour sa collaboration avec Sarah Bernhardt, l’actrice ayant fait de lui le créateur exclusif de ses affiches de spectacle. L’exposition que lui consacre le Grand Palais ouvre heureusement le champ et démontre que sa maîtrise de l’arabesque, du trait et du décor dans ses dessins, pastels et illustrations, s’est aussi exprimée dans une abondante production liée aux arts décoratifs. Ses sculptures, meubles, objets d’art et bijoux sont de purs chefs-d’oeuvre de l’Art nouveau. Alphonse Mucha, musée du Luxembourg, du 12 septembre au 30 janvier. www.museeduluxembourg.fr
• Les visions de Moore, Landerneau. Plus de 100 sculptures – plâtres, bronzes, bois, pierres – sont au rendez-vous de l’exposition de Landerneau, dont quelques pièces monumentales majeures obtenues grâce à des prêts concédés par la fondation Henry Moore. Mais les fameuses silhouettes de femmes couchées du maître de la sculpture anglaise moderniste étant déjà bien répertoriés, c’est vers les dessins que l’on trouve matière à (re)découverte et enthousiasme. Ses Shelter Drawings, réalisés dans les abris pendant les bombardements de Londres, sont à couper le souffle de noirceur et de tourments. Henry Moore, fonds Hélène & Edouard Leclerc pour la culture, jusqu’au 4 novembre. www.fonds-culturel-leclerc.fr
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