Culture
Dadaïsme, surréalisme, art brut, cubisme… De musée en fondation, l’ Espagne vous entraîne au fil des courants artistiques.
Madrid, dadaïsme russe, une redécouverte. La révolution russe est si souvent associée au réalisme socialiste qu’on en oublie les années d’effervescence créative qui ont marqué la période d’avant la prise de pouvoir par Staline. Durant les années 1913 à 1924, toute une génération d’artistes entreprend de créer des liens entre l’art, la politique et la révolution, sur le mode de l’ironie et de l’absurde, inscrivant dans des champs aussi divers que la poésie, la sculpture, la musique ou la peinture, une forme de dadaïsme russe. L’exposition révèle toute l’importance de ce courant, vite réprimé, à travers 250 œuvres signées Vladimir Lebedev, Alexandre Rodtchenko, Kasimir Malevitch, Alekseï Morgounov, Natan Altman ou Jean Pougny (né Ivan Puni)… Dadá ruso, musée national centre d’art Reina Sofía, jusqu’au 22 octobre. www.museoreinasofia.es
Santander, Miró sculpteur, le choc poétique. Tout l’intérêt de cette exposition, qui réunit un ensemble exceptionnel d’une centaine de sculptures de Joan Miró, tient dans le pari de révéler au public le processus créatif absolument débridé du maître catalan. Miró fait feu de tout bois. Chiens, masques, personnages, oiseaux solaires, danseuses… naissent de la métamorphose des objets les plus triviaux – cuillère, racine d’olivier, savon, figurine de crèche de Noël, sifflet… Le parcours aligne les œuvres les plus célèbres, fondues en bronze, mais laisse aussi place à de merveilleux plâtres inédits provenant de la collection privée de la famille de l’artiste, ainsi qu’à des dessins préparatoires, des photographies et des vidéos. Joan Miró. Sculptures 1928-1982, Centre Botín, jusqu’au 2 septembre. www.centrobotin.org
Málaga, Dubuffet déboussolant. Heureuse idée que de reprendre pour titre de l’exposition consacrée à Jean Dubuffet, celui de l’une de ses fameuses peintures : Le Voyageur sans boussole. Car suivre la carrière de cet artiste touche-à-tout, c’est suivre, comme pour Picasso, un chemin accidenté, avec des changements de styles, de méthodes, de matériaux et de vision du monde. Des Mires à L’Hourloupe, des Corps de Dames aux Psycho-sites, des paysages texturés, issus de l’art brut, aux dessins hachurés, proches d’un graphisme industriel, Jean Dubuffet revisite tous les genres – le portrait, le paysage, la nature morte – et les malmène tous avec force et humour. Dubuffet. Le Voyageur sans boussole, Centre Pompidou Málaga, du 12 juillet au 14 octobre. www.centrepompidou-malaga.eu
Bilbao, Chagall, première période. L’exposition consacrée au Marc Chagall des années 1911 à 1919 fait l’aller-retour entre la France et la Biélorussie. L’influence de l’avant‑garde à Paris se mêle aux scènes traditionnelles de la vie quotidienne à Vitebsk, dont Chagall dirige l’école d’art à partir de 1918. Les expériences stylistiques les plus osées cohabitent avec l’art populaire russe. Cette période d’intenses évolutions artistique et personnelle est marquée par de nombreux autoportraits qui traduisent les questionnements d’un jeune artiste. Chagall. Les Années décisives, 1911-1919, musée Guggenheim, jusqu’au 2 septembre. www.guggenheim-bilbao.es
Valence, le fer selon González. L’institut d’art moderne met en lumière les sculptures de fer de Julio González, dont la particularité est d’utiliser le vide pour créer le volume. Si l’influence de Picasso est claire – il a collaboré avec lui dans les années 20, à Paris –, elle n’empêche pas Julio González d’être l’une des grandes figures du XXe siècle. Las Constelaciones de Julio González, IVAM, jusqu’au 30 décembre. www.ivam.es
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