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L'artichaut, un excellent stimulateur
L'artichaut, un excellent stimulateur.
melanie

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L’ artichaut, un excellent stimulateur !

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A table, c’est le bouton floral de l' artichaut qui se consomme. Les feuilles qui poussent le long de la tige s’emploient quant à elles à des fins médicinales, pour favoriser la digestion, traiter les problèmes hépatiques ou encore stimuler l’activité rénale.

Originaire du bassin Méditerranéen, ­l’artichaut, ou cardon d’Espagne, est une plante vivace à grandes feuilles qui appartient à la famille des composées – ou astéracées – et se récolte au printemps et à l’automne. Même si l’artichaut est à l’origine un chardon sauvage transformé, il est consommé depuis belle lurette, autant pour son goût que pour ses vertus médicinales. Dès l’Antiquité, il a ses adeptes : les Egyp­tiens le cultivent, tandis que les Grecs et les Romains l’importent. Plus tard, Catherine de Médicis et Louis XIV l’invitent régulièrement à leur table. Il paraît que le jardinier du Roi-Soleil en faisait pousser cinq variétés dans les potagers de Versailles : le blanc, le vert, le violet, le rouge et l’artichaut sucré de Gênes. Question de goût ? Pas seulement. La plante a déjà la réputation de traiter les troubles hépatiques et de faciliter la digestion.

Les vertus de l’ artichaut ont traversé les ­siècles

La médecine traditionnelle européenne a toujours considéré ses feuilles comme stimulant de l’activité rénale et de la sécrétion biliaire, et facilitant l’élimination urinaire. Il a pourtant fallu attendre le début du XXe siècle pour que des chercheurs français confirment son action sur les reins et la vésicule et commencent à l’étudier sérieusement. Vers le milieu du siècle, des Italiens isolèrent de la plante le fameux composé aux propriétés cholagogues (facilitant l’évacuation de la bile vésiculaire) et cholérétiques (stimulant la sécrétion biliaire par les cellules hépatiques) : la cynarine, de la famille des polyphénols.

Posologie

  • Extrait de plante fraîche : 20 à 25 gouttes diluées dans une boisson, 3 fois par jour pendant 3 semaines. Ladrôme, 10€.
  • Feuilles séchées : 2 g en infusion, 3 fois par jour. En herboristerie.
  • En gélules : de 1 à 3 gélules végétales par jour au moment du repas, en cure de 20 jours renouvelable. Solgar, 33 €.
  • Artichaut-radis noir (digestion) : 2 gélules au déjeuner. Laboratoire Juvamine Phyto, 50 gélules, 6 €.
  • En granules : Cynara Scolymus, sur prescription du médecin homéopathe.

L’action sur les malaises digestifs

Des études ont été menées pour confirmer cet effet bénéfique des feuilles d’ artichaut sur la dyspepsie, ces malaises digestifs liés à un mauvais fonctionnement de la vésicule biliaire et du foie. Les résultats ayant montré que le traitement en atténue les symptômes sans causer d’effets indésirables notables, la Com­mission E reconnaît dé­sormais leur usage. Un bémol : la cynarine étant essentiellement concentrée dans la tige et dans les vraies feuilles de l’ artichaut, l’action de l’artichaut-aliment sur la vésicule biliaire reste peut-être limitée, comparé aux spécialités médicamenteuses destinées à favoriser le fonctionnement hépatobiliaire.

Outre de la cynarine, les feuilles de la tige contiennent des fibres, de la cynaropicrine qui lui donne son goût amer, des minéraux (surtout du potassium) et de l’inuline, qui, associée au potassium, confère à l’artichaut son action légèrement diurétique. Trois essais cliniques menés dans les années 2000 ont montré que d’autres composés de ­l’artichaut inhiberaient la synthèse du cholestérol ou préviendraient la production du mauvais cholestérol. De plus, les résultats d’une étude de pharmacovigilance – destinée à répertorier les éventuels effets indésirables – menée auprès de 279 sujets atteints du syndrome de l’intestin irritable ont permis de constater que « 96 % d’entre eux considèrent le traitement à l’ artichaut comme étant aussi efficace, voire plus, que les autres traitements qu’on leur avait administrés dans le passé ». Même si ces résultats ne constituent pas à eux seuls une preuve, ils représentent un indice de l’efficacité de l’artichaut sur le cholestérol et sur le syndrome de l’intestin irritable.

Gueule de bois ?

Enfin, en herboristerie traditionnelle, l’ artichaut est souvent recommandé pour traiter la gueule de bois en raison de son effet détox, de ses capacités à réhydrater l’organisme et à soulager les troubles digestifs. Officiellement, aucune étude n’a confirmé ces dires, une revue systématique des données cliniques ayant même conclu, en 2005, qu’aucun traitement classique ni alternatif ne s’était révélé efficace pour ­prévenir ou traiter la gueule de bois. Officieusement, ça marche. Alors à moins d’être sujet à l’obstruction des voies biliaires ou allergique aux plantes de la même famille (aster, marguerite, camomille), l’artichaut est excellent pour la santé. Avec modération, toutefois, sous peine de connaître quel­ques effets indésirables temporaires bénins comme la perte d’appétit, la diarrhée et des flatulences.

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