Horlogerie
L’art épouse les contours de la Méditerranée dans une déambulation riche et hétéroclite. L’occasion de (re)découvrir des artistes rares, des courants culte, des oeuvres qui captent l’air du temps ou nous interrogent sur notre rapport au temps.
Nice, art transalpin en Méditerranée. Le Nouveau Réalisme est né à Nice, mais de l’autre côté de la frontière, à moins de 50 km, la scène italienne est, elle aussi, en ébullition. L’exposition Vita Nuova offre un regard inédit sur cette scène transalpine des années 60‑70, à travers 130 oeuvres de 60 artistes. Organisé autour de 3 thèmes – la société de l’image, le retour à la nature, la sculpture et la mémoire des corps –, le parcours rend hommage à des pionniers de l’Arte Povera, comme Mario Merz, Giuseppe Penone, Jannis Kounellis ou Alighiero Boetti. L’exposition éclaire aussi des figures oubliées dont les oeuvres sont exposées pour la première fois en France. On découvre ainsi les photos de travestis de Lisetta Carmi, les peintures à l’émail sur toile de Giosetta Fioroni, les détournements d’images de mode de Lucia Marcucci… Vita Nuova. Nouveaux enjeux de l’art en Italie. 1960‑1975, MAMAC, jusqu’au 2 octobre. mamac-nice.org
Monaco, Newton côté sud. En 1981, Helmut Newton s’installe avec son épouse, Alice Springs, à Monaco. Si depuis vingt ans il photographie la Côte d’Azur, son installation monégasque signe un renouveau et une effervescence dans sa production, jusqu’à sa disparition en 2004. L’exposition Newton, Riviera atteste du regard acéré d’un lion jeté dans l’arène du luxe, des apparences et des faux semblants. Monaco lui offre un décor, celui des couloirs des grands hôtels, des rues bordées de palmiers, des rivages piqués de yachts, des chantiers de construction de la ville, voire de garages d’immeubles dont il se sert pour des séries de mode. Plus encore, la cité balnéaire constitue pour Helmut Newton un théâtre, une scène où il propulse la famille princière, les beautiful people et imagine même des scènes de crime, comme dans sa mémorable série Yellow Press. Voici donc l’expo frisson de l’été forte de 280 clichés à sensation. Newton, Riviera, Nouveau Musée national de Monaco, Villa Sauber, jusqu’au 13 novembre. nmnm.mc
Arles, des Rencontres au féminin. Les photographes femmes seront à l’honneur lors des Rencontres d’Arles 2022. Qu’elles soient réputées, comme Lee Miller ou Susan Meiselas, ou méconnues, comme Babette Mangolte, qui a documenté la scène performative de New York, ou Bettina Grossman, dont l’oeuvre protéiforme sort pour la première fois de l’ombre. Cindy Sherman, Orlan, Helena Almeida ou Martha Wilson nourrissent une exposition autour de l’avant‑garde féministe des années 70. L’édition se caractérise aussi par une ouverture au monde avec des artistes de Chine, du continent africain, d’Asie du Sud-Est, d’Amérique du Sud… Rencontres de la photographie d’Arles, du 4 juillet au 25 septembre. rencontres-arles.com
Malaga, dans l’air du temps. Quel rapport entre une sculpture en bronze de Picasso figurant une petite fille sautant à la corde, une peinture d’André Derain représentant deux péniches et un tissage de Sheila Hicks associant lin, coton, plumes et coquillages ? Une certaine idée du temps. Le nouveau parcours des collections du Centre Pompidou Málaga revient sur les rapports au temps que le Covid et ses confinements ont bousculés. Le temps des loisirs, illustré par les baigneurs de New Brighton, photographiés par Martin Parr, le temps à soi, incarné par La Liseuse sur fond noir de Matisse, le temps perdu, métaphorisé par le ventilateur Ready Made de Marc Berthier, le temps du sommeil, mis en musique par les surréalistes. En réunissant des oeuvres de tous horizons, ce parcours séduit… en un rien de temps. Un moment à vous. Se libérer des contraintes de la vie quotidienne, Centre Pompidou Málaga, jusqu’au 15 octobre. centrepompidou.fr ou centrepompidou-malaga.eu
Saint-Paul-de-Vence, panorama de l’abstraction. En exposant des oeuvres abstraites issues de la fabuleuse collection de la fondation Gandur, la fondation Maeght offre au visiteur un formidable aperçu de la création en occident, des années 1945 à 1980. Avec 1 000 oeuvres du XXe siècle, la collection suisse Gandur est, sur cette période, la plus importante après celle du Centre Pompidou et du musée d’Art moderne de Paris. De l’abstraction lyrique de Georges Mathieu ou de Pierre Soulages, à l’expressionnisme abstrait de Sam Francis et de Joan Mitchell, de la peinture minimale de Martin Barré à la sculpture cinétique de Jean Tinguely, plus de 100 oeuvres sont présentées. Au coeur de l’abstraction, fondation Maeght, du 2 juillet au 20 novembre, fondation-maeght.com
