Art et architecture : Oslo avec quelques heures de plus…

Par Thomas Jean, le 26 janvier 2021

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Chefs-d’œuvre austères de l’architecture du XXe siècle, jeunes centres d’art bien lotis et musées incroyables en pleine nature, Oslo a plus à offrir que son centre-ville.

D’architecture remarquable en musées fous, voici notre tour d’Oslo et ses alentours…

Nouveaux talents. Oslo, municipalité aux moyens illimités, bichonne sa jeunesse créative. Au point que nombre de plasticiens, aux dires de certains d’entre eux, n’ont pas à se soucier de la valeur marchande de leurs œuvres tant les institutions les subventionnent. En résultent des éclosions tous azimuts de lieux d’art, d’artist-run spaces et autres collectifs à buts non lucratifs qui s’autorisent tous les pas de côté et chemins de traverse. Au premier rang desquels Podium (Hausmans gate 34, www.podium.enterprises), mi-atelier, mi-espace d’expo pour esprits conceptuels, Kunstnerforbundet (Kjeld Stubs gate 3, www.kunstnerforbundet.no) « association d’artistes » (mot à mot) sur trois étages à la programmation généreuse ou encore Kunsthall (Rostockgata 2-4, www.kunsthalloslo.no), un espace engagé qui fait la part belle aux artistes issus de l’immigration extraeuropéenne.

3 chefs-d’œuvre austères de l’architecture du XXe siècle à Oslo

• Un hôtel de ville de brique sombre. Ses angles droits et sa rigueur extrême traduisent-ils en filigrane l’esprit de dépouillement que la religion luthérienne, majoritaire en Norvège, aurait fait déteindre sur les affaires publiques ? La mairie (« Radhus »), monument moderniste de 1950 signé Arnstein Arneberg et Magnus Poulsson, en impose et intimide. L’intérieur, non moins grandiose, se révèle un peu plus riant toutefois : des fresques exaltant le travail, le sport et les mythologies nordiques ornent extraordinairement les murs.

• Un restaurant fonctionnaliste. Le fonctionnalisme, cette branche sans affèteries du Bauhaus, a fait florès en Scandinavie. En témoigne, entre autres, le restaurant Ekeberg, bâtisse des années 30 aux lignes nautiques que l’architecte Lars Backer a construite sur les hauteurs de la ville et où l’on dîne d’ailleurs correctement – vue plongeante sur le port en prime. Kongsveien 15. Tél. +47 23 24 23 00. www.ekebergrestauranten.com

• Une maison de verre altière. Arne Korsmo, pape de l’architecture de l’entre-deux-guerres, a érigé sa maison-manifeste, très radicale, au beau milieu des demeures pompeuses-planplan du très BCBG quartier de Vinderen. Voici donc la villa Stenersen, comme on l’appelle en référence à son commanditaire, cube sobrissime où les pavés de verre et les pilotis s’en donnent à cœur joie. A l’intérieur, rénové de frais, quelques meubles acérés, une cheminée sculpturale et des Munch aux murs, infimes parties de la collection Stenersen qui siège, elle, à Bergen.

2 musées incroyables en pleine nature

• Un écrin brutaliste en bord de fjord. La patineuse Sonja Henie et son mari Niels Onstad, en matière d’art, n’avaient pas d’œillères, amassant avec un même appétit les abstractions d’Hartung que les folies dada d’Ernst. Enrichi en travaux contemporains, depuis, leur fonds s’expose magistralement au sein de leur musée de béton qui surplombe les criques d’Hovikodden (à 14 km d’Oslo). Sonja Henies vei 31, Hovikkoden. www.hok.no

• Une ancienne usine en forêt. A l’origine, il y a une firme de pâte à papier, Kistefos, que le consul Anders Sveaas a fondé sur la rivière Randselva (à 50 km d’Oslo). Christen, petit-fils d’Anders, a constitué plus tard une collection de sculptures où tous les pontes se retrouvent, d’Olafur Eliasson à Ilya Kabakov, et qui se déploie dans l’ancienne manufacture, dans la forêt qui la jouxte ou encore dans le drôle d’espace torsadé que l’agence BIG a érigé par-dessus les flots.

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