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Art contemporain : 5 expos pour l’hiver de Nantes à Dunkerque

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En utilisant les illusions d’optique ou des procédés novateurs, les artistes présentés cet hiver sont résolument singuliers et inclassables.

Nantes, images magnétiques. Pour réaliser la première de nos expos d’hiver,  hypnotique, rien de tel que de convoquer Honoré Daumier, Salvador Dalí, Victor Brauner, Marcel Duchamp, Fritz Lang ou encore Matt Mullican. L’histoire de l’art regorge de plasticiens qui se sont intéressés aux états modifiés de la conscience, par le biais du magnétisme, de séances d’hypnose, de crises d’hystérie ou encore de somnambulisme. Honoré Daumier tourne les magnétiseurs en dérision, dans une série de dessins. Fritz Lang terrifie avec son docteur Mabuse, Robert Desnos et André Breton font tourner les tables et inventent des jeux d’écriture automatique. Le parcours démarre au XVIIIe siècle et se clôt sur une installation inédite et réjouissante de l’Américain Tony Oursler, maître de l’illusionnisme et des fantasmagories. Hypnose, musée d’Arts de Nantes, jusqu’au 14 mars. www.museedartsdenantes.nantesmetropole.fr


En France, nos expos de Nantes à Valence

Dunkerque, peindre sans pinceaux. Tôle froissée et irisée, accumulations de foulards ou de sous-vêtements féminins, bouées gonflables joyeusement empilées, l’oeuvre de Gérard Deschamps est un savant bricolage né d’un point de vue aigu et critique sur l’histoire de l’art. Il s’agit bien, dès les années 60, de faire de la peinture « sans les tubes et sans les pinceaux ». En archéologue du monde contemporain, l’artiste glaneur collecte les artefacts les plus prosaïques de la société – balais, torchons, ballons, etc. –, avec lesquels il compose des oeuvres qui interrogent la dimension décorative de l’art, en jouant des couleurs et des matières. Un bel hommage à cet autodidacte qui a fait partie du groupe du nouveau réalisme, aux côtés d’Arman ou de César. Gérard Deschamps. Peinture sans peinture, Lieu d’art et action contemporaine (LAAC), jusqu’au 7 mars. www.musees-dunkerque.eu

Vue de l’exposition, 2020. – Nos expos de Nantes à Dunkerque (Art contemporain, hiver 2020)
Vue de l’exposition, 2020. – Nos expos de Nantes à Dunkerque (Art contemporain, hiver 2020) CATHY CHRISTIAEN

Valence, Favier l’inclassable. Philippe Favier se voit confier les clefs du musée de Valence, soit 45 salles dans lesquelles son oeuvre protéiforme entre en dialogue avec les collections des beaux-arts, des arts décoratifs, d’archéologie et de sciences naturelles. Ses dessins au stylo-bille, ses boîtes d’allumettes, ses eaux-fortes sur boîtes de conserve, toute sa constellation de squelettes convulsifs, d’animaux hybrides et de monstres rigolards voisine avec des mosaïques romaines, des flamants roses naturalisés ou encore un service de table de l’Elysée. Une joyeuse déambulation, à mi-chemin entre l’inventaire de Prévert et la blague de Queneau. Philippe Favier. All-Over, musée de Valence, jusqu’au 31 janvier. www.museedevalence.fr


Lausanne et Vienne

Lausanne, Kiki Smith, corps et âme. Au mitan des années 80, en pleine épidémie de sida, Kiki Smith signait des travaux autour des fluides corporels. C’est ainsi que s’est affirmée une oeuvre singulière, dans laquelle le corps a pris toute sa place. L’artiste américaine est passée des organes au corps dans son intégralité, puis s’est intéressée au corps dans ses relations avec les règnes animal et végétal, et même avec le cosmos. Utilisant de nombreux médiums – sculpture, dessin, cire… –, elle a produit, au fil de quatre décennies, un ensemble d’oeuvres desquelles surgissent d’innombrables figures féminines. Certains travaux n’ont jamais été présentés en Europe. Kiki Smith. Hearing You with My Eyes, musée cantonal des Beaux-Arts, jusqu’au 10 janvier. www.mcba.ch


Vienne, Richter paysagiste. Depuis les années 60, Gerhard Richter se confronte à la peinture de paysage, mais c’est la première fois qu’un musée présente une rétrospective entièrement consacrée à ce thème, avec pas moins de 150 pièces réunies. On découvre des paysages en noir et blanc réalisés d’après des illustrations de magazines et des clichés d’amateurs, des vues de montagnes et de parcs réalisés dans une matière épaisse, mais aussi des marines aux couleurs diaphanes, peintes d’après le collage de deux instantanés différents, l’un du ciel et l’autre de la mer, afin de créer une composition dont la surface lisse est similaire à celle des photographies originelles. Autant dire que tous ces paysages sont trompeurs, surtout lorsque Gerhard Richter applique de la peinture sur des photos de paysage et obtient ainsi d’étonnantes oeuvres abstraites. Gerhard Richter : Landscape, Kunstforum Wien, jusqu’au 14 février. www.kunstforumwien.at

VENEDIG (TREPPE), 1985. – Nos expos de Nantes à Dunkerque (Art contemporain, hiver 2020)
VENEDIG (TREPPE), 1985. – Nos expos de Nantes à Dunkerque (Art contemporain, hiver 2020) GERHARD RICHTER 2020 BPK THE ART INSTITUTE OF CHICAGO ART RESOURCE NY

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